Le Carnet de Bord de Romain

 

 

8/ Le Venezuela

 

 

 

 

Los Testigos


03/03/06
Nous partons donc vers les Testigos en laissant "La Casa Delmarre" derrière nous. Durant la nuit, je vomis 5 fois. Le virus de Fiona? peut-être... Nous arrivons le lendemain vers 9h après avoir pêché deux petits germons. "Matin Bleu", que nous avons retrouvé au mouillage, vient manger les thons avec nous. Puis, nous profitons de l'après-midi pour nous reposer.

04/03/06
Après le CNED, nous débarquons sur Testigo Grande et passons l'après-midi sur la superbe plage, en face des bateaux. Nous faisons la connaissance de Manolo et de Daniel. Daniel nous ouvre deux noix de coco qu'il a fait tomber d'un arbre avec une pierre. Nous partageons avec un singe qui n'arrête pas de hurler.


La plage sur Testigo Grande


Le mouillage de Testigo Grande

05/03/06
Ce matin, nous nous levons tôt (pour une fois!) et nous allons à terre où nous montons au sommet de l'île avec "La Casa". Nous marchons à travers une jungle dense et truffée de cactus. Papa est malade (toujours le virus!) mais ça ne l'a pas empêché de venir. Au retour, nous nous baignons sur la plage pour nous rafraîchir. Les gardes-côtes viennent nous voir car "La Casa" avait mis son drapeau de courtoisie du Venezuela à l'envers! Le soir, apéro sur "La Casa" avec "Matin Bleu" (mais sans Papa qui dort) et Bastien dort là-bas.

06/03/06 Ma première langouste
Ce matin Patrick et Papa sont allés déclarer les bateaux à la douane, sur l'île d'Iguana pendant que nous faisions le CNED. Ensuite, nous allons remouiller, suivis de "La Casa" à Balandra Bay, au sud de Testigo Grande où nous retrouvons "Matin Bleu". L'après-midi, c'est la pêche aux langoustes. Je prends l'ancien fusil harpon de Papa qui lui, utilise le nouveau. Nous allons ancrer l'annexe dans un creux de la côte "au vent" avec Patrick et Mélanie. Je ne tarde pas à voir la première. Elle se cachait sous une patate de corail, masquée par une gorgone. C'était une langouste royale. Elle fouillait le vide de ses immenses antennes. Comme pour commencer, je n'avais pas pris mon fusil, j'appelle Papa qui arrive aussitôt. Une fois la langouste au bout de la flèche, on la remonte vite dans l'annexe et on replonge. Et cette fois, j'ai pris le fusil... En explorant les alentours de la fameuse patate, je finis par découvrir une paire d'antennes dépassant des profondeurs d'une cavité ou plutôt d'un labyrinthe... Contrairement à la première, elle est beaucoup mieux cachée et protégée ne laissant dépasser que ses antennes. Finalement, je parviens après maintes plongées à apercevoir sa tête. Je tire, dans le mille. Je la ramène à l'annexe, c'est de nouveau une royale. Quand j'arrive à l'annexe, Papa a pêché une seiche, puis nous changeons de coin, où Patrick remonte 3 langoustes. J'en aperçois une autre, mais minuscule, grande comme le doigt. Transis de froid, nous allions rentrer au bateau quand Mélanie nous appelle, elle en avait trouvé une autre. Je me ré-équipe en vitesse, je prends mon fusil et j'y vais. Cette fois, c'est une brésilienne. La seule sur les six. Elle se cachait dans un cerveau fendu en deux. Nous dégustons la super pêche, le soir, sur "La Casa Delmarre"...

07/03/06
On mouille devant Iguana Grande pour faire la sortie des Testigos, puis direction le dernier mouillage de l'archipel : Playa Real. Là, on y rencontre Chunchun, le doyen de l'île. Bastien est malade (en fait, tout le monde sur "La Casa" et "Imagine" a attrapé le virus à tour de rôle sauf Maman et Nathan). Il reste donc au bateau pendant que nous, on joue sur la plage.
Le soir, on s'en va en direction de Margarita pour refaire le plein de courses avant de s'oublier dans d'autres îles paradisiaques... "La Casa" embarque 2 garde-côtes à bord, un qui doit être hospitalisé pour une hernie et un accompagnateur.

Mouillage paradisiaque devant Playa Real

 

Margarita


08/03/06
Nous arrivons donc le 8 à Margarita avec "La Casa". Le mouillage est moins nul qu'on ne l'avait imaginé, tant mieux. A midi, nous allons manger au resto: de la viande! Quel délice! surtout qu'ici c'est une denrée plus rare que la langouste!

09/03/06
Aujourd'hui, nous allons faire des courses au supermarché local. Malgré les apparences, on y trouve de tout. Pour y aller, nous prenons des taxis style Starsky et Hutch. Ils nous attendront dehors car les rues ne sont pas sûres ici... A l'intérieur des gardes surveillent: fusil à pompe en main, pistolet, grenade, bombe lacrymogène, matraque, gilet pare-balles, etc... très impressionnant! On rentre le soir, vers 5h pour un apéro sur "La Casa".

10/03/06
Journée maussade; les courses sont terminées et le départ prévu pour ce soir a été annulé car les papiers de douane ne sont pas prêts. Et pour couronner le tout, on est vendredi. Génial, on va devoir attendre lundi... Du coup, on se console en allant au resto: poulet frites!

11/03/06
On passe l'après-midi dans les environs de la Plaza Bolivar au centro ciudad avec "La Casa". On déambule au milieu de la foule sans se sentir en insécurité. On déjeune d'un plat local, des arepas, genre de crêpes de maïs fourrées au poulet, au fromage ou aux fruits de mer,... bref tout ce que l'on veut. On se fait une grande frayeur quand Nathan disparaît... on le retrouve au bout d'un quart d'heure: il avait traversé un carrefour et était entré dans une boutique. Partout, des vendeurs de montres et de lunettes nous proposent des grandes marques pour des prix dérisoires... contrefaçon? On rentre vers 14h et on se baigne. Le soir, orgie de viande rouge, on en profite!


La plaza Simon Bolivar au centre-ville

Ravitaillement à domicile : 4 centimes le litre !

12 et 13/03/06
CNED, baignade et repos. Les adultes terminent les courses de frais et on reçoit les papiers de la douane. Nous sommes donc prêts à partir pour la suite de notre périple au Venezuela. Ce que nous faisons le soir même, accompagnés de "La Casa Delmarre" (encore et toujours!), direction... Blanquilla!

 

 

Blanquilla

14/03/06
Nous nous levons vers 9h après une nuit de quart et nous mettons les cannes. Nous arrivons à Blanquilla à 13h; la pêche n'a rien donné. Nous mouillons sous l'oeil vigilant d'un rapace dans la crique de "Caño Langosta" au sud de l'île. Très désertique, Blanquilla est un caillou bordé de grandes plages de sable et de falaises. En dehors de la mangrove et des palmiers, seuls la garrigue et les buissons épineux parviennent à pousser. Nous mangeons quelques sandwiches et allons plonger. Les fonds sont prometteurs et le corail pousse par peu de fonds. Les poissons sont nombreux mais les langoustes... absentes...

Caño Langosta
15/03/06
Journée tranquille; nous assistons (avec les jumelles) au débarquement de la pêche des pêcheurs (dont le campement est juste devant le mouillage) sur la plage. Apparemment c'est du gros... N'y tenant plus, nous allons les voir en annexe. Là, sur la plage sont entassés quantité de pastenagues américaines (raies) et 3 gros requins. Une belle pêche! Pendant qu'un pêcheur nous explique sa vie, les autres découpent les raies. Avec une facilité apparente, ils tranchent la chair à l'aide de couteaux qu'ils aiguisent toutes les 5 minutes. Les requins eux, sont plus coriaces: pour la colonne vertébrale, ils tapent sur leurs machettes avec de gros gourdins. Gentiment, ils nous en donnent 10 tranches que nous dégustons, au barbecue, le soir sur "La Casa" qui nous a suivi.

Le requin est tellement lourd
qu'il fait tanguer la barque

16/03/06
RAS, CNED, plongée. Apéro dinatoire sur Imagine.

17/03/06
Après le CNED, nous allons à 2 annexes plonger dans un fjord sur la côte au-vent de l'île où Papa et Patrick partis en éclaireurs y avaient trouvé des mérous à profusion. Cependant, ils sont peureux et donc difficilement approchables. C'est pourquoi, j'en rate plusieurs ainsi qu'une seiche. Quand enfin j'arrive à en attraper un qui se pavanait au fond, il va se cacher dans un trou et ressort par une autre issue! Du coup, je suis obligé de détacher la flèche du fusil. Pas facile de défaire un noeud en apnée à 5 mètres de fond! Quand je le ramène enfin à l'annexe, Patrick a déjà pêché un sar. Vers la fin de la plongée, je découvre un énorme perroquet qui se cache dans un trou. Mais il était bien trop gros et quand je l'ai tiré, il s'est tellement débattu qu'il a cassé la flèche! Plus de fusil jusqu'à nouvel ordre... c'est le moment de rentrer au bateau; nous voyons un iguane qui nous surveille du haut de la falaise.

Mon premier mérou

18/03/06
Ce matin à 8h, le réveil sonne: "La Casa" nous attend sur la plage à 9h pour une balade dans l'île. Et nous voici marchant sur un chemin cahoteux entre les rangées de cactus. Arrivés à la première pointe, nous voyons 2 iguanes. Ils nous repèrent aussitôt et vont se cacher dans des buissons épineux. Nous continuons ensuite vers le fjord miniature que nous avions découvert en annexe. Nous croisons un cactus dressé, 2 fois plus grand que moi. En contournant le mini-fjord, nous découvrons une étendue boueuse, jonchée d'os, de membres, de crânes et de crottin qui sembleraient avoir appartenu à des ânes. Puis la mangrove qui borde le sentier laisse petit à petit place à des falaises déchiquetées par la fureur incessante de l'océan. Nous marchons de temps en temps sur quelque carcasse de crabe et même d'iguane (dont je ramasse le squelette). Nous arrivons enfin à ce qui semblerait être une plage mais entièrement recouverte de détritus divers: chaussures (baskets, sandales, chaussons), bouteilles (vin, eau, lessive, javel), objets en bois (chaises, barres, pieds de table,...) ou encore de sacs plastique.


Un champ de cactus

Ouille ouille ouille !!!

Là, la quasi-totalité de l'expédition veut revenir aux bateaux. C'est ce qu'ils font, après un rapide conciliabule, tandis que Patrick, Léo et moi continuons jusqu'à la dernière pointe. Là, une surprise nous attendait... Nous continuons donc notre marche le long de la falaise. Soudain, alors que les fonds changent tout à coup du corail au sable, nous la voyons: la plage de rêve... Nous nous mettons à courir; après une longue marche au soleil, rien de mieux qu'une super baignade. Seulement nous nous arrêtons aussitôt: un requin (sûrement un pointe noire) nage en contrebas. Nous le titillons avec des pierres et nous le regardons s'énerver. Tant et si bien, que fou de rage, il fonce vers la plage puis disparaît vers le large... tant pis, la plage nous attend de toutes façons. Heureusement, nous avons pris nos maillots (au cas où). L'eau est super chaude. S'y avançant, nous voyons des carangues nous tourner autour! Incroyable! D'habitude ce sont des poissons plutôt farouches qui ne se laissent pas approcher! Avançant vers les rochers, l'eau devient trouble et nous voyons 4 barracudas qui semblent dormir sous la surface. Mais, nous approchant encore, ils se mettent à nager tout doucement d'abord puis de plus en plus vite et dans notre direction! Cependant, ils passent à côté de nous sans nous voir et partent. Puis, soudain, alors que Patrick monte sur un rocher de manière à n'avoir de l'eau que jusqu'à la taille et de pouvoir voir la direction des barracudas, un éclair foudroyant se jette sur lui, l'évite de justesse, lui tourne autour et repart dans la direction opposée! Pas de doute possible: un requin pointe noire. Le même que toute à l'heure? Possible. En tout cas, Patrick n'a rien vu! Quand je le lui dis, il s'en étonne tout bonnement et nous repartons vers la berge, il est l'heure de rentrer. En se rhabillant, nous voyons des pêcheurs dans une lancha, venir, faire le tour de la baie et repartir... Puis, nous retournons par le même sentier pour revenir au bateau. Sur le chemin; nous apercevons un pélican flottant à la surface de l'eau: il a l'aile cassée!... le malheureux est condamné... De retour aux bateaux, nous mangeons et décidons des activités de l'après-midi: plongée dans la crique découverte ce matin avec Patrick, Papa et moi dans l'annexe de "La Casa".


Un lézard de Blanquilla

Le prince des airs

Nous partons donc sur une mer plate d'abord puis démontée quand nous passons la pointe. Trajet sportif mais cool! Arrivés, nous nous équipons et nous plongeons. Je reste avec Papa car je n'ai pas de fusil. A peine faisons-nous 20 mètres que nous tombons sur une raie, une petite pastenague. Nous nous dirigeons ensuite vers ce qui semble être un récif propice tout en croisant d'autres raies. Plus nous nous rapprochons de la falaise, plus l'eau devient trouble... C'est au moment où nous ne voyons plus à 3 mètres devant nous que choisit le premier requin pour se montrer. Celui-ci est gris et mesure au moins 2 mètres. Tout en le tenant en joue, nous nous écartons discrètement. Le squale ne bronche pas, tant mieux. Nous longeons la falaise et peu à peu l'eau s'éclaircit. Tout à coup, un deuxième requin identique au premier mais beaucoup plus petit surgit de nulle part, nous tourne autour et s'éloigne. Continuant toujours dans la même direction, nous nous retrouvons au milieu d'un banc de tout petits poissons. Nous voyons sans arrêt des carangues et des raies le traverser en se régalant, et aussi... quelques super tarpons (un poisson très moche) de 2 mètres! Impressionnant... Nous croisons d'autres raies, une tortue et un troisième requin (marron cette fois) en revenant à l'annexe après avoir pêché un mérou et un pagre. Patrick avait lui aussi pêché un pagre et un barra. Nous rentrons donc aux bateaux après ce super-spot, en surf dans les vagues...

19/03/06
Journée cool, rien de spécial. Bastien est malade, les parents vont plonger en bouteilles. Ils ne voient rien de spectaculaire.

20/03/06
Le matin, nous quittons le mouillage de Caño Langosta en direction de Playa Yaque, de l'autre côté de l'île. Mais on s'arrête avant, séduits par la petite baie de Playa Carenton. L'après-midi, les gardes-côtes viennent nous rendre visite: vérification des papiers autour de quelques bières... La pêche est presque miraculeuse, un pagre gris, deux calamars, deux carangues pompano, et... une langouste! BBQ sur "La Casa" le soir.


Pêcheurs victorieux

Notre première orgie de langoustes

21/03/06
A peine réveillés, nous voyons des dauphins nager autour du bateau. Nous essayons vainement de plonger mais nous les faisons partir. Après le CNED, nous retournons, Patrick, Léo, Papa, Bastien et moi, plonger là où Papa avait trouvé sa langouste hier. Je trouve la première et Papa la deuxième. Puis, Patrick découvre un véritable vivier sous des cornes d'élan. J'en attrape une à la main mais la relâche: trop petite. Finalement, nous rentrons au bateau avec 10 langoustes, dont 9 royales. Notre premier véritable repas de langoustes (Bastien, Carla, Fiona, et Nathan n'en mangent pas)!

22/03/06
Même programme qu'hier, CNED et pêche à la langouste l'après-midi: on en ramène huit. Cette fois c'est moi qui trouve le trou fétiche, pas loin du coin d'hier. Le soir, les parents font un gueuleton entre eux le soir mais on a tout de même droit à une langouste chacun, Léo et moi.

23/03/06
RAS, journée repos, pas de plongée.

24/03/06
On lève l'ancre à 10h pour le mouillage de Playa Yaque. On s'ancre devant une grande plage de sable blanc et quelques cocotiers. On va plonger l'après-midi et Papa me redonne le fusil avec la nouvelle flèche! Ma punition, pour avoir tiré sans trop réfléchir sur un poisson trop gros, et en plus cassé la flèche, est levée. Je trouve une langouste. En tout, on en a cinq plus une que l'on achète aux pêcheurs.
Apéro langouste, le soir avec "La Casa".
PS J'ai aussi trouvé une mue de langouste.

Playa Yaque

25/03/06
RAS, la pêche ne donne rien, on se couche de bonne heure.

26/03/06
Ce matin, nous allons avec "La Casa" faire une balade au centre de l'île. Nous voyons peu d'animaux. Au retour, nous rentrons nous baigner sur la plage où l'eau est très chaude. De là, nous voyons une lancha de pêcheurs venir et nous faire des signes. Nous nageons jusqu'à eux et nous montons à leur bord. Ils veulent nous vendre du poisson. Nous leur donnons 3 paquets de cigarettes et une petite bouteille de rhum contre 3 barracudas, qu'ils gardaient vivants dans un petit vivier dans leur lancha. Nous les regardons attraper habilement les barras avec une gaffe puis leur taper sur le crâne avec un gourdin pour les tuer. Ensuite, ils les écaillent et les découpent en darnes avec une machette. Comme nous mangions ces malheureux prédateurs, nous regardons une vedette de la douane mouiller pas loin de nous. Deux hommes montent à bord d'un doris de pêcheur et se font amener jusqu'à nous! Nous les regardons s'inviter à bord et réquisitionner notre annexe ...!?!... (Le plus étrange c'est qu'on en voit une flambant neuf à bord de leur croiseur!). Puis ils démarrent et prennent la direction du bout de la plage, à fond, et donc en gaspillant tout notre carburant économisé pour faire durer un max le séjour dans les îles désertes. Pendant ce temps, un homme s'assied au siège du canon mitrailleur, à l'avant... Nous finissons rapidement notre poisson froid et scrutons la plage avec les jumelles. Même comme ça, on ne voit pas très bien: 4 hommes ont l'aire de creuser un trou au pied d'un palmier. Un autre surveille, perché au sommet d'une bâtisse en ruine. Il nous faut attendre 5h pour avoir l'explication: 300kg de cocaïne enterrés au pied d'un palmier!... Notre réquisitionneur est en fait un inspecteur de la brigade anti-drogue au Venezuela! De surprise en surprise, il nous annonce qu'il soupçonne une complicité des pêcheurs?! Pêcheurs avec lesquels nous avons souvent discuté, qui nous ont souvent donné ou échangé des langoustes et du poisson et d'apparence si sympas ?!... En tout cas, il nous faut attendre 23h pour récupérer notre annexe. Un 4x4 va venir chercher la drogue et les militaires sur la plage, pour les emmener de l'autre côté de l'île où est mouillé leur bâtiment. Drôle d'histoire!


"Quatre hommes ont l'air de creuser
un trou au pied d'un palmier"

Le bateau des gardes-côtes
   

27/03/06
Le vent forçit à 25-30 noeuds et une houle courte rentre dans la baie. On remouille donc plus près de la plage, au milieu des pêcheurs.

du 28 au 31/03/06
Rien de spécial ces jours-ci, on s'avance encore plus près de la plage. Il y a peu de langoustes. Le 29, je fais une super pêche de deux rougets, une énorme paroquette, un lippu, un cardinal et une blanche cendrée. On décide finalement de partir le 1er avril pour... Tortuga...


Une escadrille de pélicans

Dernier lever de soleil sur Blanquilla

 

Tortuga

01/04/06
On lève l'ancre de Blanquilla au lever du soleil et on met les voiles en direction de Tortuga. On arrive vers 16h à Playa Caldera après avoir pêché un gros barracuda (2kg, 60cm). "La Casa Delmarre" qui nous avaient suivis arrivent deux heures après nous. Le mouillage est sympa bien que les coins à langouste fassent défaut: une immense plage de sable se prolonge sur toute la baie. En montant sur la bôme, j'aperçois un magnifique lagon de l'autre côté des habitations, juste devant le bateau. Il faudra aller voir ça demain...

Comme dans un rêve ...

02/04/06
Aujourd'hui, on a décidé de visiter l'île (enfin... une partie) à pied. Donc day off au niveau du CNED. Nous traversons les habitations qui ne sont en fait que des baraques de pêcheurs, un abri pour les garde-côtes, une posada (sorte d'hôtel miniature) avec un bar-réfectoire et une piste d'atterrissage pleine de trous. Nous marchons un moment le long du lagon. L'eau, quoique un peu troublée par des yachts à moteur (c'est le week-end), est d'un magnifique bleu turquoise. Après s'être baignés, nous retournons au bateau pour manger. L'après-midi, Léo vient sur le bateau faire un "richesses du monde" avec Bastien et moi.

03/04/06
CNED le matin. Maman et Pascale vont commander de la viande, des fruits et des légumes, qu'un avion privé viendra livrer (Il ne vient pas que pour ça !...). A midi, on va manger au resto du Rancho Yemasa (c'est le nom de la posada) avec "La Casa Delmarre". Au menu: poulet frites... On se baigne, on joue au foot et au volley jusqu'à 4h, puis on rentre au bateau. Je pars à la pêche avec Patrick et Papa, décevant, partout ce ne sont que du sable et des méduses gigantesques. Au retour, je vais à la plage, où quasi tout le monde y est déjà et ... Bingo, je me fais une belle entaille sous le pied avec je ne sais quoi. Et du coup, plus de baignade pendant 3 jours! La poisse!


Beach volley dans les caraïbes


Notre championne monte sur la planche ...

04/04/06
RAS, pas de plongée évidemment! Le soir, belote avec Papa, Maman et Bastien.

05/04/06
Le matin, Papa et Patrick partent plonger en annexe de l'autre côté du lagon. Ils ramènent beaucoup de poissons mais surtout, surtout, le record niveau langouste (du moins pour La Casa et imagine) une royale de 1kg!!! que Papa a déniché au fond d'un trou. Record qui ne reste pas longtemps établi car l'après-midi Patrick retourne au coin du matin et revient, heureux comme Ulysse avec une royale record d'1,5kg! Le soir, on va fêter ça sur "La Casa", après avoir passé l'après-midi à pester contre mon pied...

06/04/06
On décolle de Playa Caldera à midi, pour une autre île de Tortuga, direction...

 

Los Palanquinos

 

06/04/06 (suite)

Première plongée dans ce mouillage aux couleurs féeriques. On va ancrer l'annexe de l'autre côté d'un reef; beaucoup de vagues et de méduses. Je pêche un gros pagre gris. Mon premier!... et mon plus gros poisson au fusil harpon. Par contre, pas de langoustes: les cornes d'élan offrent trop de cachettes à ces "bestioles à grandes antennes".

Plongée au coin miracle à marée basse

07/04/06
Papa va plonger avec Patrick, le matin pendant que je fais le CNED. Il trouve d'abord une royale de 700g puis... The Record: 2,5kg! Le monstre mesure 1m des antennes à la queue!!! On la mange le midi avec Papa et Maman et on arrive juste à la finir! L'après-midi, Papa nous emmène Léo, Bastien et moi, plonger sur le même coin. Mais il faut ramener Bastien au bout de 10 minutes parce qu'il s'est fait piquer par des micro-méduses. On y retourne mais les langoustes ne se montrent pas...

08/04/06
CNED le matin. Après le repas, on va chercher des langoustes sur la pointe ouest des récifs. Papa ne tarde pas à découvrir un trou bien rempli, et m'appelle pour les tirer. Pendant qu'il en ramène une à l'annexe, j'en vois une qui sort d'un trou un peu plus loin. Je plonge et je vais me cacher derrière un rocher. Je sors brusquement et la vise. Mais elle ne bouge pas! Finalement, j'arrive à approcher la flèche à 10 cm d'elle! Alors, j'appuie sur la gâchette et boum! dans le mille! Seulement elle va se réfugier au fond d'un trou tortueux. Impossible de la sortir! Ce n'est qu'après de multiples plongées fatigantes à tirer sur la flèche et à la tourner dans tous les sens, qu'elle se laisse faire et je peux la ramener à l'annexe. Il lui manque une antenne et beaucoup de pattes mais elle est assez grosse: 1kg, mon record! Le soir, on fait le premier festin de langoustes! On les mange au barbecue et il en reste pour demain...


Langoustes au barbecue

Trophées de guerre

09/04/06
RAS le matin. L'après-midi, plongée langoustes sur le même coin qu'hier. Il y a beaucoup de grottes et de grandes fissures. C'est dans une de ces fissures justement, que je vois trois paires d'antennes dont une énorme, tout au fond. Mais ces bestioles sont inaccessibles par devant, car le trou est très profond et la longueur de mon bras plus celle du fusil ne suffit pas. Il va falloir trouver un autre accès. Facile: par dessus! Seulement il n'y a que 10 cm d'eau pour y aller et il faut que j'y aille à pied (ou plutôt à palmes!). J'appelle donc Papa et je vais jusqu'à la faille, juste au dessus des langoustes. Puis, Papa me passe le fusil chargé, je descends et tout en me brûlant (sur les coraux de feu) je tire et... je la rate! Vite! Je recharge le plus vite possible et replonge, je l'harponne juste au moment où elle partait! Ouf! Pendant que je la ramène à l'annexe, Papa va revoir dans le trou. Les deux autres étaient parties. Ce devait être mon jour de chance car peu après, Maman et Bastien m'appellent car il y a des calamars! Je nage à toute vitesse dans leur direction. Sitôt arrivé, je plonge et ni une ni deux, je tire... dans le mille! Mon premier calamar! Arrivés au bateau, on pèse la langouste: 1850g! Je viens de battre mon record d'hier! Sans compter que j'en ai aussi tiré une de 1350g que Papa avait vu dans un trou. Le soir, on va goûter puis dîner sur "Orient Express", un Catana (c'est la marque du bateau) de 18m, rencontré la veille.

10/04/06
RAS. On va sur Tortuga en annexe l'après-midi. Pas de pêche aujourd'hui. A midi, on mange les langoustes d'hier au barbecue avec de la sauce chien et le soir, un rougail de langoustes mais avec du citron confit en plus.


Aidées par le courant, les vagues soulèvent des gerbes d'écume

Imagine et La Casa sur l'immensité bleue de Palanquinos

11/04/06
RAS Pas de plongée pour nous: Papa bricole toute la journée avec Patrick sur "La Casa". Le soir, on mange du barracuda à la poêle pêché par Patrick.

12/04/06
Le matin, Patrick et Papa vont pêcher les langoustes en annexe... pour la dernière fois ici. Et oui, toutes les bonnes choses ont une fin: on lève l'ancre à midi de ce mouillage féerique direction Las Tortuguillas toujours à Tortuga. On remouille là-bas, devant une belle plage de sable très pentue, au milieu de couleurs chatoyantes. On va à la plage après manger. Papa et Patrick vont chercher des langoustes. Le soir, repas sur Imagine avec au menu: rougail des 6 langoustes pêchées le jour même ou pâtes pour Bastien, Carla, Fiona et Nathan qui n'aiment pas ça.

13/04/06
Day off CNED. Plage le matin, plongée l'après-midi. On ne voit que de petites langoustes et une carcasse de grosse mais le coin est très joli.

14/04/06
Après le CNED, on va plonger de l'autre côté de l'île, à côté de la barrière ouest: bien que les fonds ne soient pas extraordinaires, le coin est plutôt poissonneux. Je pêche une petite brésilienne et un beau pagre rose. Pendant que je ramène le pagre à l'annexe avec Papa, je vois trois énormes carangues magnifiques qui nagent pas très loin. Je fais signe à Papa et je les suis. Puis, tout à coup, elles donnent un coup de queue et partent. Alors je dis à Papa "Tu as vu les carangues avec les longs filaments gris bleu sur les nageoires ?" et il me répond que non! Quand je lui dis leur taille, il prend la direction dans laquelle je les ai vu partir.

Il y a peu de chance de les retrouver et pourtant, on a à peine fait 50m que l'on tombe sur un banc de ces carangues et toutes plus grandes les unes que les autres! Papa plonge et tire la plus petite du banc d'une cinquantaine d'individus. Et moi, manquant encore de bol, j'ai déjà mon pagre sur la flèche De retour au bateau, on pèse et mesure la bête: 1,6 kg pour 50cm et avec des filaments au bout des nageoires de 70cm. On trouve son nom dans un bouquin: "La carangue à plumes" ou "african pompano" en anglais. Le soir, brochettes de poisson et langoustes au barbecue sur "La Casa Delmarre"!

Découpage de la carangue

15/04/06
RAS toute la journée. Plage, pas de plongée. Le soir, "La Casa" et nous, levons l'ancre pour la prochaine étape du Venez: Puerto La Cruz.

 

Puerto La Cruz

16/04/06
On arrive à Puerto La Cruz vers 9h du mat. J'accompagne Papa à la capitainerie pour aller chercher l'eau et l'électricité. On apprend qu'il y a même le WI-FI! cool!

17/04/06
RAS, repérage des lieux, courses.

18/04/06
Aujourd'hui c'est l'anniversaire de Papa et Maman. Le matin, un gars nous propose de nettoyer tous les chromes du bateau ainsi que l'extérieur des coques pour pas grand chose. Papa accepte. On se rend aussi compte que le passeport de Maman est périmé! Il va falloir faire quelque chose... A midi, on va au resto en ville avec "La Casa Delmarre": viande grillée et frites à volonté, ça change de la langouste!... Papa et Maman reçoivent une part de gâteau au chocolat gratis (la chance!) avec une bougie dessus de la part du barman. Puis, on fait quelques courses et on rentre au bateau. Le soir, dîner au champagne et fiesta jusqu'à pas d'heure.


Un an de plus pour le meilleur et pour le pire

Et non ... La mer ne nous suffit plus!

Du 19/04/06 au 28/04/06
RAS pour à peu près tous les jours. Tous les soirs on va à la piscine de la marina qui est très chaude et gratuite pour les plaisanciers du port. On passe beaucoup de temps sur internet ou skype car on a le WI-FI à bord. Je termine la série 10 du CNED. Il ne m'en reste plus que 2! On fait le plein de courses et de gasoil en vue d'un nouvel isolement dans les îles (on a prévu cette fois de faire Los Roques et Las Aves).
Le 27, nous allons faire des courses au marché. On y retrouve "La Casa". Pendant qu'on déjeune rapidement d'arepas et d'un délicieux jus de fruits, un pickpocket essaye de voler un sac de provisions! Heureusement on s'en aperçoit à temps... "La Casa" part ce soir même pour Tortuga. On part le lendemain après avoir mangé un gros pavé de viande saignante à plaza major...

 

Tortuga II : le retour des langoustiers

 

29/04/06
Nous posons l'ancre au mouillage de Palanquinos vers 9h, puis on va sans attendre sur le fameux coin à langoustes. Papa en pêche une et moi deux dont une de 1kg et une autre qui s'est tellement planquée après que Papa l'ait ratée que j'ai dû attendre qu'elle re-sorte! Et même là encore je l'ai raté 2 fois et j'ai dû lui faire peur pour qu'elle prenne l'issue de secours n°2 où je l'attendais... Le soir, en les décortiquant pour les faire griller, on extrait le cerveau: il est plus petit qu'un petit pois! Pas étonnant que les langoustes soient si bêtes!...


Los Palanquinos

30/04/06
Plongée le matin, sur le coin de la "Record de Papa". On ne ramène que 2 mérous et un rouget. On retourne l'après-midi sur le coin d'hier. On en ramène 4 dont 2 que j'ai trouvées de l'autre côté du reef, et sur un fond de sable magnifique, je vois une tortue et 2 énormes carangues malheureusement pas à portée de fusil harpon... On les mange bouillies le soir et Papa et Maman nous apprennent la couinche (belote couinchée).

01/05/06
On va pêcher le matin avec Papa de l'autre côté de la barrière en annexe: fonds décevants. Beaucoup de mérous énormes. On ramène quand même 2 lippus et une carangue. L'après-midi, on change de mouillage, direction Herradura, qui fait partie de Tortuga où on devrait retrouver "La Casa".

 

Herradura

02/05/06

Herradura est une grande plage de sable fin, qui s'étire toute en en longueur. Il y a pas mal de bateaux au mouillage mais surtout des lanchas de pêcheurs qui ont une "maison" sur la plage. "La Casa" arrive de Tortuguillas le matin. Je vais aussitôt plonger avec Papa et Patrick sur la pointe ouest. Les fonds ne sont pas extraordinaires. On ramène quelques gorettes grises pour le soir. L'après-midi, je retourne plonger avec Léo et Patrick. Papa et Bastien viendront plus tard. On va "grappiner" avec l'annexe du côté sud-est. Les fonds sont magnifiquement merveilleux. Je crois que ce sont les plus beaux depuis le départ! Bien que les langoustes soient absentes, les poissons pullulent: anges, barras, pagres, mérous, gorettes, grogneurs, rougets. Le soir, poissons à la poêle.

"Herradura
est une grande plage de sable fin,
qui s'étire toute en en longueur"

03/05/06
Nous retournons après le CNED au "p'tit coin d'paradis" d'hier. On ne voit toujours pas de langouste. On s'extasie à nouveau sur la beauté du site. Je m'écarte du reef et l'eau passe du bleu turquoise au bleu roi. Là, dans des fonds de 10 mètres nagent des bancs de centaines de rougets et de pagres méfiants ou encore des dizaines de barracudas à l'oeil méchant. Et, au milieu de tout cela, un pagre queue jaune dont on se régale le soir.
PS: Le pagre colas (autre nom du pagre queue jaune) avait un parasite accroché sur la langue qui ressemble aux fossiles collés aux rochers affleurants de la berge.

04/05/06
"La Casa" s'en va le matin à Palanquinos pour une dernière orgie de langoustes. Imagine ne bouge pas. L'après-midi, on va Papa, Bastien et moi, pêcher à peu près sur le même coin qu'hier. Seulement, l'eau est trouble et une bonne dizaine de gros barracudas menaçants nous tournent autour d'un peu trop près. On décide de s'en aller, moi je débusque quand même un trou avec deux langoustes brésiliennes dont une de taille acceptable. Je la ramène à l'annexe et on remouille le grappin un peu plus loin. Mais les barras sont toujours là et même plus nombreux! On va donc un peu plus loin... et les méchants prédateurs nous ont suivis! Ils sont d'ailleurs maintenant une cinquantaine! Mais 3 calamars nous narguent du fond: on ne peut pas laisser passer ça! Papa plonge, tire, et... rate. Je plonge aussi et touche le plus petit que je mets vite dans l'annexe car les barras s'agitent de plus en plus... Je rejoins Papa avec les 2 autres céphalopodes. En fait, le défilé est plutôt comique: deux calamars nagent tranquillement suivis par un chasseur à bout de souffle, lui-même escorté par une cinquantaine de barracudas un peu trop curieux... Arrivant par devant, je prends les calamars par surprise... mais la flèche passe à quelques centimètres de la cible, qui disparaît à toute allure. On rentre alors à l'annexe à cause des barracudas. Sur le chemin du retour, on tire quatre chinchards, pour goûter... Changeant encore d'endroit, on se met entre le récif et la plage: c'est le coin à langoustes que l'on cherchait depuis le début. En moins de dix minutes, j'en trouve cinq dont une grande comme le pouce! Je n'en ramène que deux, les autres sont trop petites ou trop cachées. Papa n'a rien trouvé mais on sent que c'est un bon coin, seulement le Capitaine a une crampe et Bastien a froid. Je dois à regrets arrêter ma chasse. Le soir, on mange le calamar et mes trois langoustes en apéro et les chinchards à la poêle...


Des langoustes et encore des langoustes ...

Couleurs d'Herradura


05/05/06
Plage le matin. On lève l'ancre l'après-midi direction Los Roques...

 

 

Los Roques

06/05/06
Navigation de nuit, je fais un quart jusqu'à 1h du mat. On arrive le lendemain vers 10h à la passe de Sebastopol. "La Casa" nous suit derrière, on les a doublé pendant le nuit! On mouille derrière la barrière de corail. L'exploration des fonds du coin ne donnant rien, on passe la journée sur le bateau. Le soir, couinche avec les parents et au lit de bonne heure.

07/05/06
On change de mouillage et on explore la pointe de la barrière avec masque et tuba. Les fonds sont magnifiques; on voit des dizaines de langoustes dont une de plus de 2kg à coup sûr! Les poissons ont une taille hors norme et sont plus nombreux qu'à n'importe quel endroit où l'on est passé: pagre, carangue, mérou, baliste... pas étonnant c'est une réserve! Je vois même un requin et un barracuda jaune! (Oui jaune vous avez bien vu cela écrit, ce n'est pas une hallucination). On avance vers l'épave qui est très impressionnante. On voit même pourquoi elles s'est échouée: un énorme bout est enroulé autour de son unique hélice... Puis j'ai un gros coup de fatigue alors on rentre au bateau.


La passe de Sebastopol


L'épave sur la barrière de corail

08/05/06
Rien de spécial aujourd'hui, on change plusieurs fois de mouillage pour aller finalement à Gran Roque. Le soir on va manger une pizza au village.

09/05.06
On lève l'ancre après le CNED pour un autre beau mouillage plus calme. On débarque sur l'îlot devant le bateau (pas plus de 30m de large). On passe l'après-midi sur la plage. Pas de baignade pour moi, car j'ai mal aux oreilles...

10/05/06
RAS le matin. L'après-midi, on va plonger sur le coin que Papa a visité hier, très enthousiaste. Mais les fonds ne sont pas exceptionnels. Papa lui-même dit que c'est décevant, surtout que mes oreilles m'empêchent de plonger en apnée.

11/05/06
On quitte le mouillage de Nordisqui où nous étions, en direction de Francisqui, une île en forme de fer à cheval. On joue sur la plage et un banc de sable presque toute la journée. L'eau est à 30° et le soleil chatoyant: pourquoi faire autre chose?

12/05/06
Plongée tous les 4 le matin. On nage dans une piscine naturelle de coraux. On voit quelques petites langoustes éparpillées et bien cachées (mais alors on n'a rarement vu mieux cachées!). Il y a aussi (au niveau danger) un barra de 2m et plein de coraux de feu... Je rigole en voyant tous ces touristes qui touchent les coraux de feu (aie!) et nagent insouciants avec leurs grands bermudas colorés... On fait connaissance avec un couple de français qui repart en France dans 2 jours... (les pauvres). Ils nous invitent à l'apéro et on leur confie la série 11 du CNED qu'ils posteront de France. Coïncidence: ils connaissent le patron de Luc, mon oncle!


Rêves bleus ...

Une rue de Gran Roque

13/05/06
Départ de Francisqui vers 9h. On fait un saut à Gran Roque pour faire le plein (nourriture et carburant) puis on met les voiles, direction Sarqui. On arrive vers 16h après avoir pêché un petit thon de 1,8kg. On passe le reste de l'après-midi sur la plage. Le soir on mange le thon en fondue, quasi cru, un régal...

14/05/06
CNED. Le matin j'attaque la dernière série. Difficile avec toutes ces carangues et bonites qui chassent et tapent sur le bateau... L'après-midi, on va plonger sur la barrière de corail pas loin du bateau: fonds superbes, beaucoup de carangues et de barras. On voit aussi quelques langoustes... que l'on pêche des yeux (grrr) puis en revenant on essaye de traîne de l'annexe: bredouilles...

15/05/06
Rien de spécial. CNED pour moi, Bastien est en grandes vacances, grrr...., plage et au lit de bonne heure.

16/05/06
On lève l'ancre à 9h précises pour Carenero, une île voisine. On explore le coin avant le repas. Je trouve 3 langoustes. Il y a beaucoup de gros perroquets et de chirurgiens. Nous nageons longtemps dans un courant chaud de plus de 30°c. Après-midi repos.



                                                              Carenero

L'équipage s'endort rêvant de
l'aventure prochaine ...

17/05/06
Carenero n'était qu'une escale. Dos Mosquises nous attend. On quitte donc le mouillage pour une navigation de trois heures. On arrive peu avant midi juste à temps pour se baigner. L'après-midi, on débarque sur l'île principale. On longe la plage de sable blanc bordée de cocotiers sous lesquelles sont construites quelques maisons de pêcheurs et les bâtiments des scientifiques. Où rêver mieux pour habiter? On visite le centre d'élevage, de sauvegarde et d'étude des tortues marines. On y voit des petites tortues nageant dans des bacs remplis d'eau. On y rencontre les 3 scientifiques Pedro, Angela y Favel. On discute en espagnol de tortues et de protection de l'environnement marin. On visite également un "musée" sur l'origine des Roques. Le soir on fête la St Pascal sur Imagine.

18/05/06
Rendez-vous à 8h avec les scientifiques pour donner à manger aux tortues. Les petites tortues de Carey (ou tortues à écailles) se jettent sur les petits poissons que leur donne Favel avec une rapidité surprenante. Puis on va sur l'île voisine d'une centaine de mètres de celle où sont installés les scientifiques. Pourtant c'est une traversée difficile (en annexe bien sûr) car il y a du vent et beaucoup de courant du fait que ce soit une passe. Nous retournons voir les scientifiques l'après-midi car ils nous ont dit qu'ils allaient relâcher des tortues. Nous les aidons et nous transportons dans des bacs jusqu'à la plage, nous les posons sur le sable et nous les regardons partir vers la mer. Certaines montrent un peu de réticence à aller vers cette immensité bleue et nous devons les aider. Puis nous mettons le masque et le tuba et plongeons pour les voir sous l'eau. Elles ne tardent pas à s'éparpiller dans tous les sens, mais elles se laissent toucher et caresser. Elles devront se montrer plus prudentes à l'avenir... Le soir, nous invitons Pedro, Angela, et Favel à l'apéro avec "La Casa" (et sur "La Casa").


"Les tortues se précipitent sur leur repas"

L'aventure des tortues commence ici ...

19/05/06
RAS le matin. L'après-midi, on va plonger tous les quatre sur l'autre île de Dos Mosquises où l'on pense trouver des langoustes. En effet, cela ne tarde pas, à peine dans l'eau je vois deux antennes dépasser d'une patate de corail. Je plonge. Une royale moyenne que j'estime dans les 500g. Mais c'est une réserve et les fusils sont interdits. J'essaie de l'attraper à la main. Difficile. Elle se débat et va se cacher dans un trou. Tant pis, on en verra d'autres. Les brésiliennes ne manquent pas. On en voit une bonne dizaine ce qui n'est pas mal pour un coin de cette taille. Ça fait à peu près 15% des trous habités. Continuant à chercher, je croise deux tortues dont une toute petite, dont je ne doute pas qu'on l'ai relâchée hier.
Je continue de chercher, ce trou-ci non, ce trou là, non plus, ici... mon coeur fait un bond. Je me retrouve tout à coup en face d'un monstre qui me regarde, agitant bêtement ses deux immenses antennes: une langouste royale. Mon premier réflexe est de m'éloigner doucement sans faire de remous. Puis j'appelle Papa qui arrive sans tarder. On essaye tour à tour de la sortir de l'endroit où elle s'est planquée. Mais elle s'accroche bien la bougresse et s'enfonce de plus en plus. Heureusement, le trou n'est pas profond et elle ne s'enfonce pas beaucoup. Alors je mets mes deux pieds (ou plutôt mes deux palmes) de chaque côté du trou, attrape la langouste par la base des antennes et tire de toutes mes forces., peine perdue! La langouste ne bouge pas d'un poil! En fait tous mes efforts n'auront servi à rien qu'à lui casser une antenne et deux ou trois pattes. Du coup, on décide d'opérer par la ruse. On s'en va cinq minutes, puis on revient, elle est sortie... mais pour aller dans un trou plus profond..., bien calée tout au fond, on peut à peine la toucher. Dans l'ancien trou du monstre, il y a maintenant une petite brésilienne que j'attrape et que Bastien ramène à l'annexe. Papa décide alors d'abandonner, moi pas. J'ai décidé que je mangerai cette langouste, alors je la mangerai!
Donc, je me mets à chercher tous les accès possibles. Je finis enfin par trouver. Un petit trou près de la surface néanmoins assez gros pour pouvoir passer le bras. C'est ce que je fais et... bingo, je peux l'attraper, tout en respirant de la surface, ce qui est un atout considérable. Seulement, elles est toujours très bien accrochée... Je fais part à Papa de ma découverte que l'on met aussitôt à profit. Seulement, on n'est pas en position de force et la langouste ne bouge pas... Alors, pendant que Papa tire de toutes ses forces sur la langouste, je plonge au premier trou, et, avec le trident que l'on avait amené du bateau, je la pousse avec, tout en essayant de la faire lâcher prise. Au bout de quelques plongées et de plusieurs minutes d'effort, la langouste, lâche enfin prise! Maintenant, il s'agit de la faire passer par le petit trou au bord duquel elle se cramponne. Mais à bout de forces, elle ne résiste pas longtemps, et je la ramène, épuisée à l'annexe. La pauvre ne se débat même plus. En tout, on aura passé plus d'une demi-heure à s'acharner sur cette langouste. Une fois au bateau, nous la pesons 2kg pour 92cm! Yahoo! J'ai battu le record de Palanquinos de 1,8kg. Et le soir, on se fait un festin bien mérité, tous les quatre.

20/05/06
Plongée le matin, avec Patrick et Papa. Eux voient beaucoup de langoustes (sans toutefois réussir à les attraper), moi aucune! Par contre, je trouve un superbe tombant, un peu plus loin. Je vois des immenses raies léopard (les premières depuis le début du voyage, je crois), ainsi qu'une multitude de gros poissons divers et de coraux. On y retourne l'après-midi, avec Bastien et Maman. C'est un peu plus agité et le plancton baisse la visibilité jusqu'à un mètre de profondeur mais c'est beau quand même. On voit une raie pastenague, de grosses carangues gros yeux et deux capitaines juvéniles plus un adulte (c'est incroyable comme la couleur change suivant leur âge!). De plus, les poissons anges ne sont pas rares ... Puis on cherche les langoustes. On découvre une agglomération de cornes d'élan cassées sous laquelle s'abrite une vingtaine de langoustes (sans exagérer), dont plusieurs records ... Ça fait vraiment très mal au coeur de ne pas avoir de fusil (là on aurait pu nourrir facile vingt personnes) dans ces conditions. Mais bon, on ne peut rien y faire ... j'attrape tout de même deux brésiliennes que l'on relâche. Les autres se sont planquées des que l'on a approché la main (m'en doutait! tous des planqués à la télévision! ça vous rappelle quelqu'un? le schmilbilibilique ! ...). On mange de bonne heure, mais la nourriture est fade en pensant au festin que l'on aurait pu faire ... quand j'y repense ... j'en suis encore vert de rage! enfin ...

21/05/06
On quitte Dos Mosquises le matin pour notre dernière escale: Cayo de Agua. Départ à 9h30. On met la canne. En arrivant en vue de Cayo de Agua, on a d'abord une touche sérieuse puis ça mord pour de bon. On serre le frein à bloc mais le fil part toujours. Pourvu que ça ne casse pas! Mais non, le poisson se calme et nage avec le bateau. On remonte le fil petit à petit, et le poisson qui se révèle être un albacore (thon) d'assez bonne taille se laisse remonter assez facilement grâce à la gaffe. 8kg pour 85 cm! pas mal ...
On arrive juste avant midi. On mange le thon en sashimi: un régal! L'après-midi on débarque sur l'île à la recherche de pontes de tortues. On n'en voit aucune, par contre la faune est intéressante. On voit beaucoup d'oiseaux différents et notamment des fous bruns dont certains couvaient des oeufs. Le soir, on invite La Casa à dîner. Au menu: thon!

Notre thon record !

22/05/06
RAS. On se baigne le matin. Pour ma part, je vois deux tortues, un gros barracuda, beaucoup de poissons coffres graffitis, des calamars et même une langouste royale dans une patate, au beau milieu d'un désert de sable! bizarre ...

23/05/06
Le matin, nous allons avec La Casa à la plage, de l'autre côté de l'île. Il faut bien une demi-heure de marche mais ça vaut le coup. On se baigne dans les rouleaux.
L'après-midi, nous allons plonger (Papa, Maman, et moi) pendant que Bastien joue sur La Casa. On nage le long d'un tombant. L'eau est claire mais il y a beaucoup de courant et les fonds ne sont pas très "riches". On voit quand même une tortue. On pêche une langouste royale de 500 grammes à la main, que l'on mange le soir même.


Imagine et La Casa au mouillage de Cayo de Agua

"On se baigne dans les rouleaux"

 

Las Aves: Barlovento

24/05/06
On met les voiles à 9h pour les Aves. A cause d'un problème de moteur, on ne peut pas mouiller là où l'on veut. On plonge tout de même sur ce qui ressemblerait à un récif, pas loin du bateau. Rien à voir. Ce n'est qu'un haut fond de corail mort. Les fonds sont décevants, on ne ramène qu'une petite langouste.

25/05/O6
Pas de CNED aujourd'hui. Le matin, on va explorer la mangrove en annexe au milieu d'oiseaux qui n'arrêtent pas de piailler. On voit essentiellement des red-footed boobies (des fous à pieds rouges) et des sternes blanches et noires. On voit aussi des frégates qui survolent la mangrove, majestueusement, à la recherche d'une proie facile. Les jeunes sont nombreux, beaucoup restent cloués dans leur nid, leurs ailes n'étant pas encore prêtes. Pourtant la plupart font leurs premiers essais de vol...


Imagine dans la mangrove

Hein! Quoi! Qu'est-ce qui se passe?

Nous remouillons avant le repas dans la baie d'à côté, là où nous voulions aller initialement. Avant de manger, nous allons plonger avec les fusils. Les fonds sont décevants. Je tire quand même une langouste. Re-plongée l'après-midi. On finit par trouver un récif avec du poisson un peu plus loin au milieu du lagon. Papa tire deux pagres gris et moi deux pagres jaunes dont un de deux kilos qui se cachait dans un trou. J'en tire un autre dans la tête mais il se décroche car la flèche ne l'a pas transpercé. Il a la tête dure celui-là.! Le soir, Maman nous prépare une délicieuse tarte au poisson et à la langouste. On mange le reste du poisson en brochettes. Quel délice!...

26/05/06
Excursion le matin pour observer les oiseaux. On débarque en annexe par un tunnel, sous la mangrove. L'île s'étend tout en longueur: d'un côté la côte au vent, balayée par les rouleaux, abrite des sternes et quelques fous aux pattes jaunes. On aperçoit aussi quelques petits qui s'abritent du vent derrière des rochers. De l'autre la mangrove borde presque entièrement l'île. C'est le refuge idéal pour les jeunes oisillons ou les sternes afin de se protéger contre les frégates. Les frégates ne pêchent pas. Elles attendent qu'un autre oiseau attrape une proie pour la leur voler! En rentrant au bateau, on observe des pêcheurs à l'action. Ils nous montrent leurs prises et nous donnent 3 carangues et un pagre! Et il y en a qui disent que les côtes du Venezuela sont craignos...
L'après-midi on va plonger sur un récif tous les quatre. On pêche 3 pagres et une langouste, ainsi que des conches (les coquillages). Le soir, La Casa nous rejoint, on va dîner chez eux. Ils ont aussi pêché. Du coup, ça nous fait dix poissons, pour 10, s'il vous plait! lol.

27 et 28/05/06
Bien qu'aucun jour ne se ressemble ici, l'emploi du temps est toujours le même: petit déj, CNED, déjeuner, pêche (poissons et langoustes au fusil), préparation de la pêche, douche et souvent thé ou apéro et jeux sur un bateau. Ces deux jours n'ont justement pas grand chose de spécial à part bien sûr que nous avons fait un excellent (c'était même pas la peine de le préciser) repas de conches!... dont la préparation est toujours super longue. Mais il n'y a pas à dire, ça en valait le coup! Et puis... bien sûr à ne pas oublier, LE super trophée de LA plus grosse langouste... J'ai l'honneur de nommer Patrick Delmarre! Pour sa Merveilleuse, Magnifique, Extraordinaire Langouste de 3kg pile! et de plus d'un mètre de long. Elle était d'ailleurs excellente! Ah! ça fait des jaloux un record comme ça!..

29/05/06
Changement de mouillage. On prend la direction de la barrière nord-est. Un casier que l'on n'avait pas vu, se prend dans le safran obligeant Papa à plonger. Heureusement, ce n'est pas grave. On arrive enfin avec La Casa, sur le reef. Mais après une rapide plongée sur l'ancre, on décide de changer de mouillage car nos ancres abîment les coraux et ne peuvent pas bien s'enfoncer dans le sable. On remouille donc plus loin. Mais là aussi, il vaut mieux ne pas déraper si l'on ne veut pas finir empalés sur les récifs... L'après-midi, les Papas vont plonger. Je décide de ne pas y aller aujourd'hui, histoire de faire une pause (pour une fois!) et je vais faire un jeu de société sur La Casa avec Bastien et Léo. Tout à coup, on entend des cris venant d'Imagine. On sort, et on voit Carla pleurer, entourée de tout le monde sauf nous bien sûr et Patrick qui plonge sur le reef devant le bateau. Quand il revient, il se dirige directement sur Imagine pour voir ce qui se passe. On apprend plus tard que Carla s'est cassé le bras... et le plus idiot de l'histoire, telle que je la connais, c'est que Patrick avait justement ramené deux mérous record d'au moins 3kg chacun et de bonne taille. Et je ne parle pas de la pêche de Papa... 2 carangues pompanos sur la même flèche et deux langoustes: 2,5kg et... et... 3kg! Et oui! le record de Patrick n'aura pas tenu longtemps... Le monstre mesure 1m12! Près de 2kg de chair sans compter les poissons!!! Quel festin! Quel régal!... Malheureusement cette orgie n'aura jamais lieu car La Casa doit partir demain matin de très bonne heure pour Bonaire, où se trouve l'hopital le plus proche et compte se coucher tôt. De plus, Carla n'a pas intérêt à faire un mouvement... Quel gâchis, on pourrait croire à une malédiction. Pfff.... enfin!


La barrière de corail                        

Pêche miraculeuse,
quelques minutes avant que
Carla ne se casse le bras

30/05/06
La Casa part vers 6h. Pendant le petit déj, Bastien aperçoit des dauphins derrière le bateau. Heureusement, les affaires de plongée ne sont pas loin... En moins de temps qu'il ne faut pour le dire, Papa et moi sommes équipés et on plonge. On a juste le temps de les voir évoluer dans l'eau. Ils nagent à une vitesse incroyable. J'essaie de les suivre mais ils ne se laissent pas approcher... puis ils repartent, majestueux. C'était quand même un grand moment, bien qu"assez court! L'après-midi, on va plonger sur le coin miracle de Papa. Déception! Les langoustes sont toutes parties..; ou presque. J'en découvre une, cachée dans des cornes d'élan. Mais là encore, manque de bol, il en reste beaucoup à manger sur le bateau. Alors que cette langouste, j'en suis sûr, si elle ne battait pas le record de Papa et Patrick, le mien elle l'explosait car je lui donne bien, sans exagérer 2kg7... Je suis maudit!

31/05/06
On refait le coin de la pêche miracle de Papa, puis celui de Patrick où il avait trouvé ses deux mérous, plus deux ou trois nouveaux. Rien, QUE DALE! Je tire dans un gros thazard (mon premier) mais il se décroche; j'ai la poisse! Je suis imprégné de malchance jusqu'à la moelle! Et surtout, j'ai le coeur gros. Alors, il y a un truc à ne pas oublier, si un jour n'importe lequel d'entre nous vous raconte ses exploits de pêche, sachez juste chers lecteurs, que pour en arriver là, il faut subir des désillusions et le sentiment de frustration est monnaie courante dans le milieu de la pêche...


En pleine action ...

La pêche du jour

Du 1er au 3/05/06
Le vent se lève et les vagues rentrent. Le mouillage devient donc désagréable et même dangereux à cause des patates de corail. Un dérapage de nuit serait fatal. On lève donc l'ancre en direction du deuxième mouillage, près de la mangrove. Ces trois jours s'écoulent donc tranquillement entre le CNED et la pêche. On gratte un peu la coque qui se couvre d'algues. On se fait un autre repas de conches, tous les quatre. On se régale de poissons et surtout de pagres mais les langoustes ou les calamars sont rares ou trop petits, et surtout difficiles à pêcher. Je tire un crabe corail (je n'ai jamais vu de crabe aussi beau). C'est mon premier. On essaie aussi de manger des oursins. Papa, Maman et Bastien (surtout lui qui n'aime pas ça) trouvent que ça ne vaut pas le coup parce qu'ils ne sont pas très bien garnis. Tant pis pour eux, moi je me régale! Du coup, je m'en ramène deux ou trois à chaque plongée...
On fait aussi la connaissance d'un nouveau cata français (Triana) sans enfants. On les invite à boire le thé et on discute de nos périples, des oiseaux de la mangrove, ou encore de la pêche...

 

Las Aves: Sotavento

04/06/06
On lève l'ancre vers 9h en direction des Sotavento, la deuxième partie des Aves, où on devrait y retrouver La Casa. En effet, la fracture de Carla n'est pas très grave, et ils lui ont juste mis une attelle. Du coup, ils sont venus aux Sotavento qui ne sont qu'à 44 milles de Bonaire environ. Alors que nous arrivons en vue de notre destination, un poisson mort à la canne. Il a l'air assez gros, et ça tire assez fort. Mais il s'arrête bien vite de se débattre et on n'a pas de mal à le remonter. Je regarde aux jumelles et aperçoit une forme ovale. Une carangue? Mais notre poisson n'a pas du tout la tête d'une carangue; c'est un thon, ou plutôt une tête de thon! Un requin a dû nous piquer notre repas!... On arrive vers 1h de l'après-midi et je découpe le thon aussitôt. Il nous reste quand même quatre bonnes portions de thon que l'on mange en fondue à peine cuit avec de la sauce wasabi, qui arrache à mort, c'est excellent! On retrouve aussi La Casa qui viennent nous voir en annexe. L'après-midi, on décide de fêter l'anniversaire de Pascale Delmarre 40 ans! Du coup, on part pêcher: il faut pouvoir faire une orgie de langoustes et de poissons. On va d'abord un peu derrière le bateau. Il y a un superbe récif, petit mais très poissonneux. Seulement, le matos commence à nous faire défaut et l'élastique de mon fusil pète. Je suis obligé de prendre le petit fusil qui est beaucoup moins puissant... Je pêche quand même une petite brésilienne. Je tire aussi une belle carangue... mais elle se détache!... Bah de toutes façons, il y en a beaucoup d'autres. Quoique avec ce fusil... Finalement, je vais voir Patrick qui me prête un élastique pour le grand fusil que je reprends. Malheureusement il reste un problème: quand on tire avec le fusil, l'embout coulissant pour attacher la ficelle se coince en bout de flèche Ce qui est très gênant car il faut taper dessus pour la décoincer! Alors quand on veut recharger en vitesse... Ah la la! Je voudrais bien me mordre le poing mais j'ai des gants! Disons simplement qu'on est mieux ici qu'en France dans les embouteillages et sous la pluie! N'est-ce pas? Pour en revenir au récit, on doit interrompre notre pêche car les guarda-costas veulent voir les papiers du bateau. Ils sont en règle évidemment! Je pense surtout qu'ils veulent surtout une bière fraîche, ce qu'ils obtiennent d'ailleurs! Deuxième coin, on va à gauche de La Casa. Beaucoup d'amas de cornes d'élan mort. Il y a un grand nombre de brésiliennes mais pour la plupart inaccessibles. Ça nous fait quand même une demi-douzaine de langoustes plus 4 ou 5 poissons. Troisième coin: Patrick va plutôt vers le nord à côté d'un petit îlot; Papa et moi allons sur la barrière de l'ouest, de l'autre côté de l'île.


Un poisson ange français: un compatriote!

Des bancs de carangues nous tournent autour

On a 2 langoustes plus un superbe poupinet d'1kg de Papa. Mais il a tout de même fallu qu'en m'accrochant aux coraux, je mette la main sur un oursin. Je m'en sors avec 4 ou 5 épines bien enfoncées dans la main. Et bien sûr, le gant n'a servi à rien... Puis on retourne aux bateaux. Papa me dépose au quatrième coin que je fais seul avec Patrick qui y est déjà. On y ramène 2 langoustes, une chacun. Je transperce aussi 2 carangues mais elles se détachent... Ensuite, à la douche, puis il faut préparer les poissons et couper en deux nos douze langoustes, pour le barbecue. Il faut prendre la machette et nos couteaux de plongée! Certaines sont encore vivantes... cruel boulot! Le repas arrive enfin. On se régale! Au menu: apéro, foie gras, champagne, poisson, langouste, cigale de mer (poupinet) et puis de succulents gâteaux faits par Maman. On se couche vers 2h du mat! Et tout ça sous les étoiles, il fait chaud, on entend le chant de la mer et celui des oiseaux, dehors une douce brise marine nous caresse le visage... Il n'y a pas quelqu'un qui veut me pincer?

05/06/06
CNED le matin. Je vais plonger l'après-midi avec Papa et Patrick (l'équipe habituelle quoi!). Je pêche trois langoustes, un crabe, et un pagre colas pour Bastien (commande express!) En tout on a 6 langoustes brésiliennes. Patrick, lui, a encore débusqué des mérous gigantesques (j'exagère un peu!) et plein de carangues. On se demande où il va chercher tout ça! Les fonds sont magnifiques (nous sommes sur la barrière). Il y a beaucoup de gorgones et de cerveaux, et puis les "clairières" de sable donnent un éclairage unique.

Note: On a remarqué que les royales étaient rares ou minuscules, on se rabat sur les brésiliennes, non moins excellentes!

06/06/06
Le matin, on reçoit la visite d'un Français qui nous donne des bananes. L'après-midi, nous allons faire le tour de l'île, tous les quatre avec Léo. L'île est "bourrée" d'oiseaux que ce soit au sol ou à 30 mètres en l'air, le ciel en est noir. Il y en a de toutes les sortes. Par contre, ça sent ENORMEMENT la basse-cour (le guano)! On voit aussi des traces de tortues tout le long de la plage. Il doit y en avoir une demi-douzaine. Du coup, on décide de faire une expédition de nuit sur l'île.


Saki Saki abrite beaucoup d'oiseaux

Traces de tortues sur la plage

On débarque vers 21h accompagnés de La Casa. Equipés de lampes de poche, on fait le tour de l'île et on se poste sur la plage la plus propice. Vers 22h, toujours rien. Il y a beaucoup de vent sur la plage où nous sommes. Du coup, je décide de construire une cabane pour s'abriter du vent. A 23h, rien. Léo, Bastien et Pascale D. viennent m'aider pour la cabane, Carla et Fiona s'y mettent aussi, une demi heure après, elle est terminée. Pendant ce temps, Patrick est parti coucher Nathan, puis est resté sur La Casa. Vers minuit, la cabane est terminée depuis longtemps. On va chercher mes parents pour leur montrer la cabane. On s'attarde un peu à regarder les étoiles. De l'autre côté de l'île, il n'y a pas un souffle d'air. Pourtant il fait frais. La lune est presque pleine et nous éclaire bien. De plus les étoiles scintillent fort tout autour: ici pas de pollution lumineuse. Et en plus, tous les oiseaux se sont tus. Il règne un silence et un calme reposant. Ce pourrait être le paysage romantique de la fin d'un film... manque plus que les acteurs s'embrassent! Mais "fin de film" se transforme en "fin d'expédition"! On n'a pas vu de tortues, mais il se fait tard et elles auraient déjà dû être là... On retourne donc à l'abri pour faire une photo et on repart aux bateaux. On tombe tous de sommeil.

07/06/06
Maman va sur l'île à la nage le matin. Pas de nouvelles traces. On va plonger en famille l'après-midi. On voit une énorme raie pastenague s'enfoncer dans le sable, la plus grosse depuis Playa Yaque (sans compter mes deux raies léopard de Dos Mosquises). Je rate une carangue, eh oui, encore! Tandis que Bastien en pêche une, c'est son premier poisson... grrrr!

Du 8 au 10/06/06
On décide de changer de mouillage le 8 et nous partons donc mouiller sur la barrière Est de Sotavento, accompagnés de La Casa. On pose l'ancre par 1 mètre de fond, alors que le bateau, 10 mètres plus loin est sur des fonds d'une douzaine de mètres! Le coin est truffé de petits récifs, comme des atolls, en miniature; plus la barrière de corail devant, le coin a l'air prometteur... pas vraiment en fait. Il y a énormément de brésiliennes d'accord, mais les royales sont rares: en trois jours de plongée, j'en trouve seulement deux d'un kilo et Patrick une. Heureusement que les brésiliennes se pêchent à la douzaine! Et puis le poisson ne manque pas, il n'y a aucune raison de se plaindre. De plus, même s'il y a beaucoup de courant, les fonds sont par endroits très jolis. Durant ces 3 jours, je termine le CNED, enfin! Maman nous fait aussi un rougail excellent... de langoustes!


La barrière des Sotavento

Du 11 au 14/06/06
On arrive à Curricaï après 1h de nav, ce n'est pas vraiment loin. On ne reste que quatre jours car les fonds ne sont pas superbes. Papa réussit quand même à trouver une langouste de 2 kilos! Moi, je ne trouve pas grand chose, il n'y a pas grand chose à trouver il faut dire! Je pêche 4 brésiliennes et 1 crabe corail: la misère! Heureusement que la plage est jolie! Et puis les pêcheurs nous donnent deux langoustes et un crabe ce qui nous permet de ne pas mourir de faim. Non, je plaisante! Il nous reste encore du thon en boite! En plus, on devait partir le 13 pour Bonaire, mais vu que Papa s'est coincé le dos, on retarde le départ de deux jours... On partira donc le 15 de bonne heure pour... Bonaire