Les Iles Canaries (2)

Lanzarote, par les vulcanologues du dimanche


Du 18 au 22 Octobre, Navigation et séjour à Lanzarote
Pascal

La navigation jusqu'à la Marina que nous avons choisie comme destination est assez sympa, car nous sommes bord à bord avec Kadavu (voir l'épisode précédent), on se fait notre mini Outremer Cup à nous. C'est encore majoritairement du près, mais sans trop de mer, il fait beau (à part un grain à la hauteur de Arecife), et les bateaux filent entre 7 et 10 noeuds. Nous ne ralentissons même plus pour remonter nos bonites et maquereaux à bord, style "la routine, quoi".

Après 55 miles de cette belle navigation, nous atteignons Playa Blanca au sud de Lanzarote vers 19 heures, au coucher du soleil. La Marina Rubicon est toute neuve, et il y a tellement de place libre que nos deux catas resteront au ponton d'accueil.
En plus de la marina, c'est une ville entière qu'ils construisent d'un seul coup, et qui surgit du milieu d'un champ de lave. Le chantier est gigantesque, c'est pour l'instant une ville fantôme avec interdiction d'entrer et des gardiens qui surveillent. On se demande d'où vient l'argent pour financer des programmes immobiliers pareils. Il parait que le taux de remplissage des hôtels aux Canaries n'est que de 10 à 20%, on parle de blanchiment d'argent sale et de subventions européennes, bon enfin de toutes façons, "cela ne nous regarde pas".

Lanzarote est l'île la plus volcanique des Canaries. Elle est composée d'une multitude de cônes, cratères, et champs de lave noire. Le paysage est extrêmement aride et il ne pleut pratiquement jamais, les habitants doivent compter sur des usines de dessalinisation pour avoir de l'eau douce. L'intérêt majeur de l'île est donc la visite de ses volcans, et surtout du parc national de Timanfaya. Ce parc a été créé autour le la zone des éruptions les plus récentes qui ont dévastées l'île alors fertile entre 1730 et 1736. Toute vie a depuis presque disparu (quelques lichens, des lézards et des rats noirs ont quand même réussi à s'adapter à ce champ de ruine), et il ne reste que des paysages d'une autre planète, avec des couleurs, des formes, et des textures irréelles et inédites.

Le 20 Octobre, la famille Kadavu et nous, louons chacun une voiture et partons pour une journée en excursion, avec ce fameux parc comme objectif.
Pendant l'arrêt pique-nique au bord d'une saline, les enfants se passionnent pour cet amoncellement de lave qui renferme apparemment plus de trésors que ne le savent les vrais géologues. Nous avons du mal à les faire décoller de ce chaos, et à leur faire abandonner sur place leurs précieuses trouvailles minérales.

Après le village de Yaisa, maisons blanches sur lave noire, commence le parc national de Timanfaya. La route fend le champ de lave d'un seul trait, jusqu'aux premières pentes des Montañas de Fuego. Une caravane de dromadaires regagne le village au loin, perdue dans cette immensité volcanique. Aussi quand nous passons à l'endroit d'où partent ces caravanes, nous nous imaginons aussitôt en train de visiter le parc à dos de ces sympathiques et odorants quadrupèdes. Nos deux familles embarquent sur quatre dromadaires, pour finalement se rendre compte que nous n'aurons droit qu'à vingt minutes d'un petit circuit ridicule. Un tour de manège en somme. Nous nous sommes fait piéger comme des touristes, mais les enfants étaient ravis et ils s'en souviendront.

Autre déception, la visite du parc n'est de toutes façons possible que par bus, dans le but de préserver ce site magique de l'invasion des profanateurs que nous sommes tous plus où moins inconsciemment. Malgré tout, la visite vaut le coup d'oeil et les enfants comme les adultes restent bouche bée devant ces paysages. Je laisse les enfants raconter la suite de la visite, mais pour comprendre, il faut savoir que depuis les dernières éruptions, il subsiste une couche de magma entre 4 et 5 km sous la surface qui génère une température de 600 degrés à 13 mètres de profondeur, et de 100 à 200 degrés au ras du sol.

Le Carnet de Romain

On y ferait rôtir un poulet!

Le lundi 20 octobre, Kadavu et nous, sommes allés au parc de Timanfaya (Parc National de Lanzarote). Nous y sommes allés en voiture (très luxueuse pour une voiture de location) louée pour la journée. Mais nous n'avons pas pu aller bien loin car le site étant protégé, seuls des bus avaient le droit de rouler à travers la réserve. Nous en avons donc pris un et avons fait un tour dans le parc. C'était superbe! Il y avait beaucoup de cratères et de coulées de laves. Les couleurs y étaient bariolées. Puis nous sommes revenus au point de départ; et là, quelqu'un faisait des démonstrations de geysers puis il a montré des endroits où la terre était brûlante au point de ne plus pouvoir la garder dans les mains! Enfin, il nous a montré deux barbecues. L'un était de taille normale, l'autre était très grand. Dessus, il était brûlant et l'on y faisait cuire de la viande! Incroyable! Au fond, on pouvait voir le magma! Charles a jeté un caillou et le caillou, une fois arrivé en bas, a produit un "ploc sonore". Je n'arrive toujours pas à y croire. Enfin, c'était super!

En sortant du parc, la route continue à travers les champs de lave sur des kilomètres. Les hommes ont réussi à les transformer en champs cultivés, enfin quand je dis champs, ce n'est tout de même pas la Beauce! Pour retenir le peu d'humidité de l'air et protéger du vent, les cultures sont protégées plant par plant par de petits murets en pierre. A perte de vue sur les pentes noires des volcans s'étalent ces abris de pierre où poussent quelques légumes et beaucoup de vigne. Le vin est d'ailleurs très bon, il rappelle notre vin des coteaux du Languedoc. Quand on réalise le travail et l'obstination des viticulteurs d'ici, on ne peut que boire en leur honneur!

Notre dernière étape du jour est consacrée à la visite de la fondation César Manrique, l'homme prodige de Lanzarote. A la fois sculpteur, peintre, architecte, urbaniste, aménageur d'espaces naturels, et écologiste, il a façonné cette île dans tous ses aspects, de l'architecture des stations touristiques aux jardins publics, monuments, jardins, restaurants, et même jusqu'au logo de la société de nos voitures de location. La fondation est installée dans sa maison de 2500 m2, construite dans un champ de lave, où les bulles de lave (cavité laissée par la lave en fusion dans la roche) ont été transformées en salons, cuisine, patios avec piscine, etc.. Unique comme style et atmosphère.

Notre séjour sur Lanzarote va être plus court que prévu. L'île voisine de Fuerteventura devait être notre prochaine destination, mais la météo se dégrade et nous oblige à assurer une place dans le seul port sûr de l'île. Mais la tentative de réservation par téléphone nous permet de vérifier encore une fois à quel point les catamarans ne sont pas les bienvenus (et pourtant on paye double !), la place étant rare dans les ports. De plus, notre dessalinisateur nécessite un contrôle technique et l'agent de la marque pour les Canaries se trouve à Tenerife pour quelques jours. Le 22 Octobre nous décidons de changer nos plans, tant pis pour Fuerteventura (il faudra revenir !). Branle-bas, deux heures plus tard nous quittons le port et l'île de Lanzarote. Nous avions fait nos adieux à Kadavu la veille, finalement nous nous suivrons encore jusqu'à Tenerife.

Au fait, que dit la météo pour cette traversée? Super, du portant, 15 noeuds, on va se régaler pendant 130 miles jusqu'à Santa Cruz de Tenerife.

A suivre ...

Bastien Raconte

Les Canaries (2)

Le port de Lanzarote où nous avons été s'appelle marina Rubicon. Nous avons été voir des salines et nous avons ramassé des pierres précieuses. C'était super. Nous avons aussi été au parc Timanfaya. Nous prenons un bus et nous allons voir des jolis cratères et des jolies pierres que nous prenons en photo. Il y avait des geysers créés par l'eau. Il y avait un trou de 13 mètres de profondeur et le Monsieur qui faisait les geysers avec de l'eau, mettait des broussailles et ça prenait feu, puis il nous faisait prendre de la terre brûlante dans nos mains. On est aussi monté sur des dromadaires, je me suis assis sur le même siège que Mahaut, avec Alec de l'autre côté. Notre dromadaire s'appelait Pedro. Nous sommes aussi allés visiter la maison de Cesar Manrique et ses mobiles. Le dernier soir, nous sommes tous allés au restaurant manger une paella.

Les photos de Lanzarote