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Lanzarote, par les vulcanologues du dimanche Du 18 au 22 Octobre, Navigation et séjour
à Lanzarote La navigation jusqu'à la Marina que nous avons choisie comme destination est assez sympa, car nous sommes bord à bord avec Kadavu (voir l'épisode précédent), on se fait notre mini Outremer Cup à nous. C'est encore majoritairement du près, mais sans trop de mer, il fait beau (à part un grain à la hauteur de Arecife), et les bateaux filent entre 7 et 10 noeuds. Nous ne ralentissons même plus pour remonter nos bonites et maquereaux à bord, style "la routine, quoi". Après 55 miles de cette belle navigation, nous
atteignons Playa Blanca au sud de Lanzarote vers 19 heures, au coucher
du soleil. La Marina Rubicon est toute neuve, et il y a tellement de place
libre que nos deux catas resteront au ponton d'accueil. Lanzarote est l'île la plus volcanique des Canaries. Elle est composée d'une multitude de cônes, cratères, et champs de lave noire. Le paysage est extrêmement aride et il ne pleut pratiquement jamais, les habitants doivent compter sur des usines de dessalinisation pour avoir de l'eau douce. L'intérêt majeur de l'île est donc la visite de ses volcans, et surtout du parc national de Timanfaya. Ce parc a été créé autour le la zone des éruptions les plus récentes qui ont dévastées l'île alors fertile entre 1730 et 1736. Toute vie a depuis presque disparu (quelques lichens, des lézards et des rats noirs ont quand même réussi à s'adapter à ce champ de ruine), et il ne reste que des paysages d'une autre planète, avec des couleurs, des formes, et des textures irréelles et inédites.
Après le village de Yaisa, maisons blanches sur lave noire, commence le parc national de Timanfaya. La route fend le champ de lave d'un seul trait, jusqu'aux premières pentes des Montañas de Fuego. Une caravane de dromadaires regagne le village au loin, perdue dans cette immensité volcanique. Aussi quand nous passons à l'endroit d'où partent ces caravanes, nous nous imaginons aussitôt en train de visiter le parc à dos de ces sympathiques et odorants quadrupèdes. Nos deux familles embarquent sur quatre dromadaires, pour finalement se rendre compte que nous n'aurons droit qu'à vingt minutes d'un petit circuit ridicule. Un tour de manège en somme. Nous nous sommes fait piéger comme des touristes, mais les enfants étaient ravis et ils s'en souviendront. Autre déception, la visite du parc n'est de toutes façons possible que par bus, dans le but de préserver ce site magique de l'invasion des profanateurs que nous sommes tous plus où moins inconsciemment. Malgré tout, la visite vaut le coup d'oeil et les enfants comme les adultes restent bouche bée devant ces paysages. Je laisse les enfants raconter la suite de la visite, mais pour comprendre, il faut savoir que depuis les dernières éruptions, il subsiste une couche de magma entre 4 et 5 km sous la surface qui génère une température de 600 degrés à 13 mètres de profondeur, et de 100 à 200 degrés au ras du sol.
En sortant du parc, la route continue à travers les champs de lave sur des kilomètres. Les hommes ont réussi à les transformer en champs cultivés, enfin quand je dis champs, ce n'est tout de même pas la Beauce! Pour retenir le peu d'humidité de l'air et protéger du vent, les cultures sont protégées plant par plant par de petits murets en pierre. A perte de vue sur les pentes noires des volcans s'étalent ces abris de pierre où poussent quelques légumes et beaucoup de vigne. Le vin est d'ailleurs très bon, il rappelle notre vin des coteaux du Languedoc. Quand on réalise le travail et l'obstination des viticulteurs d'ici, on ne peut que boire en leur honneur! Notre dernière étape du jour est consacrée à la visite de la fondation César Manrique, l'homme prodige de Lanzarote. A la fois sculpteur, peintre, architecte, urbaniste, aménageur d'espaces naturels, et écologiste, il a façonné cette île dans tous ses aspects, de l'architecture des stations touristiques aux jardins publics, monuments, jardins, restaurants, et même jusqu'au logo de la société de nos voitures de location. La fondation est installée dans sa maison de 2500 m2, construite dans un champ de lave, où les bulles de lave (cavité laissée par la lave en fusion dans la roche) ont été transformées en salons, cuisine, patios avec piscine, etc.. Unique comme style et atmosphère. Notre séjour sur Lanzarote va être plus court que prévu. L'île voisine de Fuerteventura devait être notre prochaine destination, mais la météo se dégrade et nous oblige à assurer une place dans le seul port sûr de l'île. Mais la tentative de réservation par téléphone nous permet de vérifier encore une fois à quel point les catamarans ne sont pas les bienvenus (et pourtant on paye double !), la place étant rare dans les ports. De plus, notre dessalinisateur nécessite un contrôle technique et l'agent de la marque pour les Canaries se trouve à Tenerife pour quelques jours. Le 22 Octobre nous décidons de changer nos plans, tant pis pour Fuerteventura (il faudra revenir !). Branle-bas, deux heures plus tard nous quittons le port et l'île de Lanzarote. Nous avions fait nos adieux à Kadavu la veille, finalement nous nous suivrons encore jusqu'à Tenerife. Au fait, que dit la météo pour cette traversée? Super, du portant, 15 noeuds, on va se régaler pendant 130 miles jusqu'à Santa Cruz de Tenerife. A suivre ...
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