Premiers pas en Atlantique!

Gibraltar, Barbate, Rota, El Rompido, Ayamonte, Faro, Portimao, Lagos, par toujours les mêmes


20 au 26 Août, Gibraltar (suite et fin).

Nous sommes restés quelques jours de plus que prévu à Gibraltar en attente de météo favorable pour traverser le détroit de Gibraltar. Dans la nuit du 23 au 24 août, une odeur âcre, forte et désagréable nous a réveillé; au petit matin, l'eau du port était sale, chargée d'hydrocarbures. La raffinerie de pétrole, qui se trouve dans la baie a deversé quelques hectolitres de pétrole à cause d'une fuite ! résultat, une mini marée noire sur Gibraltar, qui a été contenue et traitée dans les 24 heures. Mais pour les enfants, cela signifiait la fin de la pêche dans le port... D'un autre côté, c'etait plus facile de se mettre aux premiers cours de 6ème!

Nuages sur le rocher

Le lendemain, 25 août, mon capitaine préféré m'avait préparé une surprise avec la complicité des enfants. Je le raconte non pas pour rendre jalouses les copines, mais parce que j'en suis restée toute z'émue, (même si les mauvaises langues diront qu'il y avait du faillotage dans l'air). Pour notre 13ème anniversaire de Mariage, que j'avais un peu oublié pour la première fois (si si c'est vrai), mon époux m'a emmené ce soir là dans un très bon restaurant espagnol (sur le quai à 100 mètres du bateau), pendant que les enfants, après avoir mangé, regardaient tranquillement un DVD dans le carré. A l'attention des mamies, les enfants pouvaient nous joindre en permanence grâce à nos talkies walkies, dont nous ne pouvons plus nous passer. Un vrai Bonheur!

Nous avons fait le tour de Gibraltar et nous sommes impatients de repartir. Ici la vie est assez chère malgré les magasins duty free (ça rappelle l'Andorre), car la monnaie officielle est la Livre, et le taux de change en Euro est élevé et aléatoire suivant les magasins (Ex: 8£ = 15€ pour une lessive dans un lavomatic)!

Donc, le moral de l'équipage est au beau fixe et nous décidons de traverser le détroit le 27 août (départ 8h pour partir marée descendante). En effet, pour traverser le détroit, si l'on ne veut pas faire machine arrière, il faut bien choisir son heure de passage après avoir étudié des tables assez complexes qui prennent en compte les paramètres suivants:
- le courant continu d'Atlantique vers la Méditerranée, qui varie entre 1 et 4 Noeuds en cas de fort vent d'Ouest, pour palier l'évaporation de la Méditerranée,
- le courant de la marée (qui varie dans les deux sens suivant les heures) entre 1 et 3 Noeuds suivant les jours de l'année,
- le vent qui est souvent d'Ouest et forçit dans le goulet d'étranglement qu'est le détroit entouré de hautes falaises, avec un maximum en arrivant sur Gibraltar.

Ce jour là, la météo n'est pas vraiment clémente, vent d'ouest (c'est-à-dire de face pour nous) force 4 le matin à 6 dans l'après-midi. Pas de changement dans les jours à venir, donc si nous ne partons pas dans ces conditions, nous resterons longtemps à Gibraltar. Le responsable de la marina pense que ça devrait être jouable le matin, le vent étant généralement plus faible. C'est donc relativement confiant que nous partons à 8h, sauf que lorsque nous sortons de la baie de Gibraltar qui est en fait abritée, nous prenons force 6 à 7 (25 à 30 noeuds) dans le nez à l'est du détroit, et nous avançons péniblement même si le courant nous est relativement favorable. Je ne ferai pas de commentaire sur le moment, mais je note quand même que ce matin là, nous sommes le seul voilier à quitter Gibraltar pour traverser le détroit vers l'Ouest. Le capitaine avouera même avoir pensé à faire demi tour pendant quelque temps! Mais sachant que le vent doit faiblir au fur et à mesure de notre progression vers la sortie du détroit, il fallait insister et passer en force. Et finalement, une heure plus tard le vent n'est plus que de 15 noeuds, toujours de face, mais très praticable, d'autant que la mer est peu agitée.

Le reste du trajet se déroule bien ( les enfants se rendorment dans le carré avec la nautamine que je leur avait donné en prévention!) et nous passons Tarifa à 12h, soit 4 heures pour environ 15 miles, contre vents et marées. Ca aurait pu être bien pire! Surtout que l'on n'a pas eu à traverser le rail des cargos où le trafic est très dense. A noter également le nombre d'éoliennes dans le détroit qui est vraiment impressionnant, plusieurs centaines réparties régulierement tout le long de la côte espagnole. Ca ne dénature même pas le paysage à mon avis, et puis ça occupe l'esprit de les regarder...

 

Les éoliennes dans le détroit de Gibraltar

Tarifa, on est enfin en Atlantique, et nous apercevons déjà un aileron (requin ou tortue, les avis sont partagés et même un balaineau (un vrai!). Finalement nous nous abritons au port de Barbate pour la nuit (arrivée vers 16h30) car la mer est encore agitée et nous ne sentons pas une traversée de nuit, surtout moi, dans cette zone très fréquentée par les pêcheurs (on ne regrettera pas notre décision). Et puis, nous avions parcouru 43 miles en 8h30 ce qui nous avait épuisé moralement!

Le Carnet de Romain
Bastien raconte...

Entrée en Atlantique!

Mercredi 27 Août, nous passons Gibraltar. Une fois au large de Trafalgar, nous croisons une tortue et un balaineau (le balaineau n'a été vu que par Maman) qui nous souhaitent la bienvenue. Toutefois je crois que j'ai oublié de vous conter un détail. Sur le détroit il y avait un "mur de vagues". Sûrement une crise de la mer. Mais passons.

Dauphins joueurs!

Je vais plutôt vous raconter notre rencontre avec les dauphins d'Atlantique. Le premier à les avoir vu a été Papa: Il les a aperçu au large de Chipiona. Ils étaient gros et mesuraient de 4 à 6 mètres. Ils étaient très joueurs: Bastien les a appelés "Dauphins professionnels" car ils sautaient jusqu'à 5 mètres de haut. Ils étaient une trentaine (un peu éparpillés). Ils étaient tous gris. Nous avons pris de super photos dont 3 vraiment bien! (elles sont dans l'album). Malheureusement, je dois vous dire une mauvaise nouvelle: je ne vous raconterai pas à chaque fois que nous verrons des dauphins car ce serait la routine.

 

Entrée dans l'Atlantique!

Mercredi 27/08/03 nous passons le détroit de Gibraltar. Puis nous arrivons dans l'Atlantique. Pas très longtemps après, Maman crie "aileron!" Nous le regardons s'en aller. Peu de temps après, elle crie "baleine!" Nous sortons tous pour la voir.
Arrivés dans le port, nous faisons l'apéritif pour fêter l'Atlantique!

Dauphins professionnels!

Samedi 30/08/03 nous avons vu plein de dauphins . Ils sautaient très haut. Il y en avait un qui faisait le triple saut périlleux. Il y en avait deux qui se croisaient.

 

 

 

 

 

28 Août, de Barbate à Rota, 41 miles en 6 heures de navigation.

Barbate, anciennement "Barbate de Franco" mais ils ont laissé tombé "de Franco" depuis quelques temps, n'offre que l'intérêt d'être bien placée, juste a l'entrée du détroit coté Ouest. A part ça, c'est ennuyeux à mourir, et nous n'y passerons qu'une seule nuit. Au matin, direction le cap de Trafalgar. Tout l'équipage est aux aguêts, des fois que les anglais nous refassent le fameux coup du même nom, qui coûtat à Napoléon une partie de sa flotte et ses ambitions sur l'Angleterre: trentre-trois navires furent coulés en six heures! Mais aujourd'hui les parages sont déserts, pas l'ombre d'un fantôme lorsque nous "survolons" le champ de bataille. Les seuls dangers sont les hauts-fonds entre lesquels nous slalomons, au moteur, le vent étant toujours faible et dans le nez.

Nous laissons la ville de Cadix à sa belle, et faisons escale dans la petite ville de Rota, dans le nord de la baie de Cadix. Le port est sympa, juste à coté de la vieille ville, à coté de belles plages de sable. Nous y resterons deux jours pour en profiter. Nous sommes toujours fascinés par les marées, comme les enfants. L'amplitude atteint 3m40, heureusement que le port est équipé de pontons flottants. A marée basse, on a l'impression d'être amarrés dans un trou d'eau. Les digues ressemblent à des remparts, et pour rejoindre le quai il faut presque escalader les passerelles. Romain et Bastien découvrent les joies des plages à marée basse, et explorent le sable et la vase à la recherche de tout ce qui bouge.
 

La plage de Rota à marée basse

30 Août au 2 Septembre, dernières étapes espagnoles.

Notre objectif est maintenant d'arriver à Faro ou Lagos, au Portugal, qui sera notre port de départ pour Madère, vers la mi-Septembre. Comme nous ne sommes pas spécialement pressés, nous enchaînons de petites étapes, de jour. Cela permet aussi d'éviter les innombrables filets de pêche, souvent tentaculaires, qui sont disposés de la côte jusqu'à 20 miles au large. Ces filets, invisibles la nuit pour la plupart, peuvent s'accrocher sous le bateau, obligeant à plonger pour se dégager. Je préfère ronfler sous la couette.

De nombreuses rivières forment des estuaires navigables sur la côte atlantique de l'Andalousie, et sur celle du Portugal. Nous décidons que la prochaine étape sera un mouillage dans le Rio de Las Piedras, devant le petit village de "El Rompido". Nous quittons Rota au matin. Moteur, mer belle. En arrivant à l'embouchure du Guadalquivir, vers 10 heures, nous croisons la route de nos amis les dauphins, en pleine chasse au milieu des filets et bateaux de pêche, par seulement 15 mètres de fond.. Ils sont gros et nombreux, et ce sont les meilleurs sauteurs que nous ayons vu depuis le départ. L'un d'entre eux doit être échappé d'un marineland: il nous fait deux sauts à presque deux fois sa hauteur (ça doit faire dans les 6 à 8 mètres de haut!), avec vrille et pichenette de la queue. Les rencontres avec les dauphins ont beau se répéter, on ne s'en lasse pas!

Enfin l'évènement de cette journée est sans conteste la première prise de notre ligne de traine: vers 11 heures, juste à temps pour le déjeuner, le fil part à fond la caisse. On ne s'excite pas outre mesure, car on a déjà eu quelques fausses alertes, avec rien au bout. Mais là, on est bien obligé de constater que ça tire vraiment. D'ailleurs on aperçoit loin derrière le bateau quelque chose qui se débat dans des gerbes d'eau, et des mouettes qui tentent de s'en emparer. On y croit! daurade? bonite? thon? mouline, mouline! Avec précaution pour ne pas le perdre, mais quand même rapidement pour ne pas le laisser aux mouettes. Les enfants imitent toutes sortes de cris d'oiseaux pour les effrayer, et ça marche! Notre prise montre enfin le bout de sa nageoire: ce n'est finalement qu'un maquereau, mais bon, trente centimètres quand même, il ne tient pas dans l'assiette.
Nous prenons comme il se doit une photo de cette prise historique. Quelques heures plus tard, même histoire, deuxième maquereau, identique. Nous nous les partagerons au dîner.

Champions du monde!

La fin de la journée se passe à lutter contre le vent, qui s'est enfin levé, mais toujours de face. En fait, nous entrons dans une région où un vent thermique (une brise qui souffle de la mer vers la terre) se lève tous les jours vers 14 heures, en forcissant progressivement jusqu'au coucher du soleil jusqu'à 20-25 noeuds, et venant du sud-ouest. Donc ... de face, comme toujours depuis maintenant plus de deux semaines. Il nous faudra s'y habituer, ce sera comme ça jusqu'à Lagos. Au moins c'est prévisible et toujours fidèle. Nous arrivons donc vers 17 heures en vue de la passe d'entrée du Rio de Las Piedras. C'est bien balisé, comme à l'école pour le permis mer (où nous ne sommes jamais allés d'ailleurs): une bouée qui marque les eaux saines, puis une succession de bouées tribord et babord qui indiquent le chenal à suivre. Et personne ne s'amuse à passer ailleurs, le fond est à 2 mètres sous le bateau vers l'entrée de la passe, et les vagues soulevées par le vent nous font craindre l'atterissage involontaire sur un banc de sable. Mais tout se passe bien, d'ailleurs les pécheurs empruntent ce chenal avec des bateaux plus gros. Nous remontons ce large rio sur 5 miles, et mouillons en face du village d'El Rompido, à marée haute, par 4 mètres de fond.

La nuit ne sera pas très sereine. C'est une première pour nous de mouiller dans une rivière soumise à la marée. Outre le vent qui souffle toujours à 20 noeuds, le courant va s'inverser avec le jusant (marée descendante), et l'amplitude de la marée est d'environ 3 mètres. Le fond du rio remonte pas très loin du bateau. Le risque est soit que l'ancre dérape à cause du vent et des courants, soit que le bateau en tournant autour de son ancre ne vienne s'échouer sur une zone moins profonde. Nous autres débutants sommes un peu inquiets, je décide de dormir dans le carré à côté des instruments de bord qui peuvent emettre tout un tas de gentils bip bip d'alarme dès que le bateau sort d'un périmètre de sécurité. La nuit sera donc assez pauvre en sommeil, mais finalement rien ne se passe.

Il faudra attendre le lendemain midi, lorsque la vigilance a fait place insidieusement à la confiance, pour se retrouver bel et bien échoué. Vers 11 heures, nous étions partis explorer la berge à marée basse, en annexe. Débarquement sur une plage gadouilleuse, grouillante de gros crabes que nous ne réussirons pas à attraper. Promenade, photos, et puis retour au bateau pour le déjeuner. Entre temps le vent avait discrètement tourné dans une direction opposée, et malgré le flot de la marée remontante, nous avons été déposés en douceur sur un banc de sable et d'algues. L'avantage c'est que, posé par terre, un bateau est d'un remaquable stabilité, le repas s'est déroulé bien calmement! Sauf que, même si ce catamaran est conçu pour s'échouer sans dommage, c'était quand même angoissant de ne pas savoir exactement sur quoi on était posés. Sans compter la vexation de s'être fait avoir comme des bleus. Finalement, deux heures plus tard, le flot nous descotchera sans trop d'histoire, et nous irons mouiller un peu plus loin pour plus de tranquilité.

Marée basse à El Rompido

L'explorateur

On a marché sur la dune

Lundi 1er Septembre, nous quittons le mouillage pour redescendre le rio et rejoindre la mer, et gagner un peu plus vers l'Ouest. La date évoque plus la rentrée que le voyage, on apprécie d'autant plus la tranquille descente, portés par le jusant dans le calme du matin ensoleillé. Nous avons une pensée émue pour nos amis et collègues en pleine rentrée, et des frissons rien que d'y penser. Notre journée de navigation nous conduit au port de Ayamonte, la ville la plus occidentale de l'Andalousie, située sur l'embouchure du Rio Guadiana qui sépare l'Espagne du Portugal. L'accostage au ponton d'accueil est assez difficile avec un fort vent dans le dos (notre ami le thermique) doublé du flot de la marée montante, également dans le dos. Les deux moteurs suffisent à peine. La manoeuvre terminée, deux marineros nous annoncent, débonnaires, que le port est complet et qu'il faut repartir. J'avais pourtant pris la peine de téléphoner pour réserver. Heureusement le bureau du port se montrera compréhensif et nous aurons droit à une nuit au ponton d'accueil. La ville est très jolie et peu touristique, avec des places entières recouvertes de faiences andalouses.

2 au 6 Septembre, Premières étapes au Portugal.

Faro, Portimaõ, Lagos

Notre prochaine étape doit nous conduire à Faro, en Algarve, au Portugal. En quittant l'Espagne nous avons fait un sondage familial pour savoir ce que nous avions aimé lors de notre séjour en Espagne. Côté aventure, il y a bien entendu les rencontres avec les dauphins et les globicéphales, côté découverte, elles sont surtout alimentaires, la horchata de chufa (boisson à base de lait d'amandes de pays), et bien évidemment les tapas ...

Selon le scénario habituel, pas de vent le matin, avant que le thermique se lève. On en profite pour pêcher à la traine, maintenant que nous avons "vaincu le signe indien" et que notre canne a goûté au poisson. Nous sommes au large des côtes portugaises, à une quinzaine de miles, la mer est encore calme. Nous sommes à table lorsque nous entendons le bruit d'un moteur qui se rapproche assez rapidement. Je sors pour vérifier, il n'y a qu'un bateau en vue, et il nous fonce dessus! C'est une petite vedette avec trois hommes à bord. Le sillage de leur bateau indique clairement qu'ils ont changé de cap pour venir sur nous. Il est clair qu'ils vont couper la ligne de traine, et malgré mes gestes, ils passent juste sur notre arrière et coupent notre ligne, emportant fil, émerillon, leurre et hameçon. Bienvenue au Portugal ! Bastien fond en larmes devant la méchanceté de ces énergumènes. On tente de le consoler en lui expliquant que la bêtise est universelle, mais ça n'est pas le moment pour les beaux discours. Déjà Romain et lui parlent de vengeance ! Ainsi va le monde ...

La pêche est finie pour aujourd'hui. Le thermique se lève bientôt, d'abord raisonnable pour du vent de face, puis franchement désagréable, nous obligeant à tirer des bords pour remonter le vent et les vagues. Nous croisons notre premier filet portuguais, il est impressionant: constitué d'une multitude de flotteurs très rapprochés (quelques mètres), il ne nous aurait laissé aucune chance si nous ne l'avions pas évité. Pascale l'a aperçu au dernier moment, car il n'était pas signalé par des drapeaux comme d'habitude. Un bateau de pêche était posté en surveillance, mais de l'autre coté et occupé à prévenir un voilier arrivant en sens inverse. Le vent forcit encore, nous finissons avec deux ris dans la grand voile, et nous rejoignons péniblement la "Bara Nova", entrée de la passe qui conduit du "Cabo de Santa Maria" au lagon de Faro et d'Olhao. Quelques grands dauphins jouent dans les fortes vagues, nous n'appelons pas les enfants, ils sont mieux à l'intérieur. Une fois la passe franchie, il n'y a plus de vagues, juste le vent. Ne connaissant pas les lieux, et sans carte précise car les fonds de sable se déplacent en permanence, nous décidons de mouiller dans ce lagon, appelé "Mar Santo", à coté du chenal, par quatre mètres de fond à marée haute. Nous y passerons une nuit relativement tranquille, une fois le vent calmé.

Le lendemain matin, nous quittons ce mouillage pour rejoindre le port de Faro. Il s'agit de remonter une rivière qui serpente pendant 5 miles au milieu de marécages et de dunes. On pourrait se croire chez nous en Camargue. L'endroit est classé réserve naturelle, nous observons de nombreux oiseaux: hérons, cigognes, et autres espèces aussi inconnues que variées. La rivière se resserre petit à petit, et les fonds remontent. Devant le port de commerce, il n'y a plus que 7 mètres. Deux cargos rouillés gisent sur le flanc à côté de quais déserts. Le port ne semble pas en activité. Nous continuons vers l'amont pour trouver le port de plaisance, les fonds ne sont bientôt plus que de quelques mètres. Finalement nous découvrons qu'il n'y a pas de port de plaisance à Faro. Lorsque les fonds atteignent 1m70, sachant que nous sommes à marée haute, nous faisons demi-tour et mouillons un peu plus en aval au bord des marécages, avec vue directe sur les oiseaux. Nous y passerons deux jours, au calme, tout juste les avions en approche de l'aéroport de Faro pour nous distraire des oiseaux et des poissons.

Nous explorons en annexe, à la rame, les mini rios qui se faufilent dans la végétation. On surprend quelques oiseaux dans leur milieu naturel. C'est un plaisir que de se laisser ensuite emporter doucement par la marée descendante qui nous ramène à la rivière et au bateau.

Cigognes


Mouillage à Faro

Nous quittons Faro pour Portimaõ le 5 Septembre, en espérant pouvoir enfin mettre pied à terre au Portugal le soir. Portimaõ se vante d'accueillir la plus grande marina du Portugal, et nous trouverons en effet facilement de la place, et un accueil sympa. Nous n'y resterons qu'une nuit car c'est loin de la ville et des services qu'on peut attendre d'une marina. Nous aurons quand même le temps de nous offrir notre premier repas portugais, avec de la morue au menu, puisqu'il parait que c'est le plat national du pays. Ca tombe bien, on adore ça!

Nous atteignons Lagos le lendemain à midi, avec l'intention d'y séjourner une semaine au moins, le temps de recevoir les cours du CNED de Bastien, et de se préparer à la traversée vers Madère, notre prochaine étape. Il faut aussi avancer le programme pour Romain, il y aura bientôt une série de devoirs à envoyer. Sans oublier de faire un peu les touristes, l'Algarve est une région magnifique.

Lagos, le 9 Septembre 2003

Les Photos