Les Bahamas

"Ne pas gaspiller tant de beauté ...", par Pascal



Bon Anniversaire!

C'est un jour spécial aujourd'hui, 18 Avril 2004, puisque c'est notre anniversaire à tous les deux, Pascale et moi. Et en ce jour spécial, ni l'un ni l'autre n'a eu le loisir de préparer un petit cadeau. Qu'à cela ne tienne, offrons nous les Bahamas! 700 îles et îlots dont la plupart sont inhabités, les immenses plages de sable blanc, désertes, l'eau limpide des lagons infinis, notre rêve depuis longtemps ... alors en route!
Nous levons l'ancre de Sapodilla Bay à Providenciales vers 15 heures, quelques heures après Oscar qui nous accompagne dans ce périple. Le ciel est plutôt maussade pour un si grand jour, nous sommes même arrosés par quelques grains, mais la météo nous prédit un vent raisonnable de 20 noeuds, avec certes quelques vagues, mais tout ça devrait nous porter plus que nous contrarier, à condition de viser le sud de l'île d'Acklins, et le passage de "Mira por Vos", puis de remonter à l'abri de la côte de Crooked vers notre premier mouillage. Beau programme pour un anniversaire. Hélas, on s'aperçoit vite que les prévisions n'étaient pas vraiment exactes. Le vent est bien établi entre 25 et 30 noeuds dès la sortie du lagon, la mer est forte à très forte avec des creux de 3 à 4 mètres. Les grains sont permanents, il pleuvra la plus grande partie de la nuit. Vers 23 heures, après avoir fait une pointe à 14 noeuds sous grand voile à deux ris seule, nous décidons de prendre le troisième ris. Je tire Pascale de son sommeil nauséeux (peut-être révait-elle d'un bon gâteau d'anniversaire et d'une coupe de champagne), et lui confie la barre pour mettre le bateau face aux vagues et au vent le temps que j'aille me faire détremper au pied du mat pour réduire la toile. Ce n'est pas un moment facile, mais au moins ce n'est pas un anniversaire comme les autres! Avec trois ris dans la grand voile, nous pouvons voir venir (façon de parler, car on n'y voit goutte et seul le radar nous permettra d'éviter un cargo). L'anémomètre enregistrera une rafale à 42 noeuds dans la nuit, et Imagine avance quand même à 8 noeuds. Je ne veux pas aller trop vite pour ne pas passer le passage de "Mira por Vos" de nuit. C'est un endroit de sinistre réputation, parsemé de récifs invisibles et d'épaves, dont on pourrait traduire le nom par "faites gaffe à vous". Je préfère passer de jour, en cas de panne de GPS, ça permet au moins d'avoir des repères visuels. D'accord les pannes de GPS, ça n'arrive jamais ... eh bien, c'est justement cette fameuse nuit d'anniversaire que notre GPS nous offre en guise de cadeau une alarme sonore avec un message nous avertissant qu'il ne peut plus donner notre position. Pas de panique, on est en pleine mer pour plusieurs heures encore, je sors mon GPS de secours. Ma fraîcheur intellectuelle étant un peu émoussée par le climat local et l'heure avancée, il me faut bien vingt minutes avant de retrouver comment le mettre en marche et lui faire afficher la position. Mais aussi incroyable que cela puisse paraître, ce GPS n'est pas plus capable que l'autre de nous dire où nous sommes. On ne peut compter que sur nous même. Je commence de savants calculs d'estime, quand finalement le GPS du bord se remet en marche, au même moment que le GPS portable. Tout ça ressemble fort à une interruption momentanée du signal des satellites, et confirme qu'il ne faut pas se fier exclusivement aux instruments électroniques quand on rase les cailloux, surtout de nuit.
Comme prévu, c'est à l'aube que nous nous présentons devant Mira por Vos, qui n'a rien d'effrayant dans la lumière naissante. C'est même réconfortant d'être là, après cette épouvantable nuit, car après ce cap, nous allons remonter vers le nord à l'abri de la côte sous le vent de Crooked Island. Du moins le pensions-nous. Mais c'est encore une désillusion qui nous attend, le vent est trop orienté au nord, ainsi que la houle qui a fait le tour de l'île par l'autre coté. La remontée de 42 miles nous prendra toute la journée, dans une mer hachée et courte, face à 30 noeuds de vent. Avec le paysage bas des îles de sable, ça rappelle assez bien le passage de la Camargue d'est en ouest par une bonne tramontane force 7. L'ambiance du bord est morose, tout le monde essaye de se reposer, allongé dans le carré, en grignotant de temps à autre. Nous sommes obligés de finir l'approche au moteur, car en plus du vent et des vagues, la marée se ligue contre nous, et c'est à 3 noeuds que nous arrivons en vue du mouillage de French Wells. Pourquoi french? nous ne le savons pas! Ce que nous savons c'est que Christophe Colomb est venu ici en 1492, et il le note dans son livre de bord. C'était lors de son premier voyage vers le nouveau monde, juste après la découverte de la première terre, qui n'était en fait que la petite île de San Salvador aux Bahamas, alors qu'il cherchait un passage vers le sud: "... J'ai voulu ancrer dans cette baie ... mais l'eau est peu profonde et je n'ai pas pu ..." écrit-il. Ah, si il avait eu un catamaran! Quoi que même pour nous, ce n'est pas facile d'accéder à ce mouillage. Nous avons peu d'information, si ce n'est que la possibilité d'y entrer dépend de la position de bancs de sables qui vont et viennent au gré des marées et des tempêtes. La perspective d'une deuxième nuit en mer n'enchante personne, aussi sommes-nous bien décidé à trouver un chemin. A 17h15, nous faisons notre première tentative, mais il faut vite se rendre à l'évidence: ça ne passe pas, le sable a obstrué l'entrée et il doit rester 50 cm d'eau. Pour Oscar, juste derrière, et à qui Imagine sert de sondeur avancé, c'est encore plus difficile avec ses 1m60 de tirant d'eau. Il reste à explorer les environs à la recherche d'une discontinuité dans les bancs de sable. Guidés par les couleurs de l'eau, nous déchiffrons le labyrinthe des coraux et du sable. Petit à petit, en luttant toujours contre les courants et le vent de 30 noeuds, nous nous frayons un chemin. L'angoisse monte d'un cran subitement lorsque nous réalisons que nous ne pourrons plus faire demi-tour: le soleil est derrière nous, assez bas sur l'horizon, et son reflet éblouissant sur la surface empêcherait de discerner les couleurs de l'eau et donc de se diriger vers la sortie. Il faut absolument trouver un passage, puis un mouillage. Heureusement, une zone plus sombre d'une dizaine de mètres de large se dessine, qui mène à une étendue plus vaste et plus sombre. Nous empruntons cette passe et constatons soulagés que les fonds redescendent à 1m70, puis bientôt 3 mètres. Après quelques difficultés, nous parvenons à faire crocher l'ancre sur un fond assez dur, puis allons mouiller une deuxième ancre avec l'annexe, perpendiculaire à la première, pour parer aux renverses de courant. Ouf! Nous sommes finalement dans un étroit bras de mer entre les deux petits îlots déserts (de toutes façons, tout est désert ici) de Goat Cay et de Rat Cay.
Oscar nous rejoint bientôt, sa quille a du frôler les coraux! La nuit sera calme, le vent tombe même à 10 noeuds. Nous alternons quand même les quarts de surveillance, n'ayant qu'une confiance limitée dans la tenue de ce mouillage complexe, parcouru par les courants de marée et soumis à leurs bascules.

Le mouillage de French Wells

Un anniversaire inoubliable ...

Le lendemain, nous nous remettons de nos émotions en reprenant le rythme tranquille de la vie de mouillage: CNED le matin pour les enfants, email et inspection du bateau pour les parents. Je constate que l'enrouleur du solent a souffert en tapant dans la mer courte de la veille, il a perdu pas mal de graisse, et comme il est soi-disant graissé à vie, il n'y a aucun moyen d'en rajouter!
A midi, nous nous offrons enfin notre repas d'anniversaire, avec deux jours de retard. Karine, Basile et Elia nous rejoignent en annexe, ils arrivent avec des ballons, c'est la fête! Au menu: salade de gésiers, et marlin sauce tomate avec pommes de terre. C'est le marlin de 2m10 dont on avait fait nos premiers bocaux, qui s'avèrent excellents, et copieux. Nous terminons par un bon gâteau d'anniversaire au chocolat, avec les bougies. L'après-midi, nous allons explorer Goat Cay, notre île déserte. Malgré son nom, elle n'abrite point de chèvre, mais nous offre son beau sable blanc et doux, entourant un maquis tropical compact. Basile et moi allons consolider nos mouillages respectifs, en amassant des pierres sous l'eau sur les ancres et les chaînes. Pour être tout à fait tranquille, je vais même jusqu'à empenneler une troisième ancre sur l'ancre secondaire. Ce faisant, en descendant de l'annexe, je me retrouve nez à nez avec un requin de 1m50 environ. Nous nous regardons dans les yeux, surpris tous les deux, moment bref mais inoubliable ... sans chercher à l'identifier plus longtemps (ce n'est pas un requin dormeur), et sans le quitter du regard, je remonte dans l'annexe, calmement mais rapidement quand même! Quelques minutes plus tard, je replonge, en surveillant à 360 degrés en permanence, mais il a disparu. Je lirai quelques jours plus tard dans un guide que le site de French Wells est "... superbe, mais malheureusement infesté de requins"! Et dire que les enfants s'y baignaient tranquillement, tout à l'admiration de ces fonds et poissons magnifiques ... Le soir, nous ouvrons le champagne pour clore cette belle journée d'anniversaire.


perdus dans les bancs de sable à marée basse

la collection de lambis s'aggrandit ...

Ce mouillage ne devait être qu'une étape, mais il est tellement agréable que nous décidons d'y rester une journée supplémentaire. Après l'école et le déjeuner, nous allons explorer les îlots avoisinants en annexe. Nous débarquons sur la pointe nord de Long Cay. Avec Romain et Bastien, nous affrontons le jusant violent en traversant un étroit bras de mer, pour aller prendre possession d'un banc de sable que la marée descendante est en train de dévoiler. Les enfants jouent à construire des rivières pour canaliser le courant, ramassent des coquillages, des étoiles de mer. Pascale nous rejoint et nous goûtons sur ce banc de sable entouré d'eau. Nous regagnons le bord en fin d'après-midi.

George Town, Great Exuma

Le lendemain, nous quittons à regrets ce magnifique mouillage, mais il faut bien avancer. La marée haute nous facilite la tâche, et nous retrouvons le large sans difficultés, et mettons le cap sur Long Island que nous devons longer avant d'atteindre l'île de Great Exuma et sa capitale, George Town. Une belle coryphène de 94cm et 4 kg nous fait la joie de monter à bord, nous n'en avions plus pêché depuis la traversée de l'Atlantique. Dans la mer agitée, c'est un peu sportif à découper comme animal, il faut bien l'arrimer sur la table du cockpit, pour le débiter en filets dont nous nous régalerons les deux jours suivants.

Miam! Miam!

A 22h, nous doublons le cap Santa Maria, pointe nord de Long Island, et nous nous laissons dériver le reste de la nuit vers George Town, pour ne franchir la passe d'accès qu'avec le petit jour. A 9h du matin, nous mouillons devant la capitale des Exumas, dans ce magnifique lagon d'Elisabeth Harbour, dont les eaux claires et turquoises s'étendent à perte de vue. Ça nous fait tout drôle d'être ici, sur un bateau. Il y a quatre ans, nous avions fait une courte escale de 3 jours dans cet endroit en profitant d'un déplacement professionnel aux Etats-Unis. Nous avions été éblouis par la beauté des Bahamas, et comme une boutade, nous nous étions lancé l'utopique défi d'y revenir en bateau. Et c'est chose faite aujourd'hui! Comme quoi, il faut rêver ...


Imagine au mouillage à George Town
Le rêve s'est réalisé!

La "Family Island Regatta" de George Town

C'était le moment idéal pour séjourner à George Town, car c'est le week-end de la traditionnelle régate annuelle de yoles, la "Family Island Regatta", dans laquelle s'affrontent les équipages de toutes les îles des Bahamas sur des embarcations surtoilées, à la bôme démesurée. Les équipiers équilibrent la yole en grimpant sur des planches qui dépassent de plusieurs mètres au vent, c'est assez acrobatique. Nous nous promenons dans George Town et apprécions l'ambiance de fête dans les rues. Près du "government dock", les stands des équipages vendent toutes sortes de spécialités culinaires, dont l'inévitable conche (ou lambi), préparée en salade et en friture. Le zouk et le reggae sont diffusés à fond partout, les gens dansent dans la rue, se livrant parfois à des simulacres vraiment très explicites, mais tout naturellement et sans provocation.

Nous nous offrons une salade de conches, préparée de manière très spectaculaire par un bahaméen qui manipule une machette comme un vulgaire couteau de cuisine. Il hache menu des légumes à une vitesse hallucinante, parfois les yeux fermés, en dansant, il est presque en transe. Les conches subissent le même sort, et le roi du coupe-coupe a toujours tous ses doigts. Les conches et les légumes sont mélangés, puis il presse le jus de citrons verts et d'oranges, et malaxe le tout avec ses grandes mains noires ruisselantes. Une bonne dose de piment, et c'est prêt. C'est excellent! Gare aux brûlures d'estomac quand même ... Après cette expérience culinaire, nous rentrons au bateau avant la nuit, dans un clapot d'enfer qui nous trempe jusqu'aux os.

Le roi de la salade de conches
Programme chargé le lendemain matin: encore des lessives, le plein de carburant fait avec les jerricans transportés dans l'annexe, les courses et ... le négoce des coquillages de Romain. Hier au marché, en discutant avec une vendeuse d'objets artisanaux en coquillages et de tee-shirts, elle nous avait dit être intéressée par un échange coquillages contre souvenirs.
Romain, très excité, avait soigneusement trié et rangé dans diverses boites sa collection amassée depuis plusieurs mois, des plus petits jusqu'au plus beau spécimen de lambi. Et nous revenons donc ce matin voir "Exuma Mama", ou "Derry", notre vendeuse et première cliente de Romain. Elle est en effet très intéressée par cette matière première, qu'elle mettrait des heures à trouver, nettoyer, et trier. Romain obtient en échange d'une petite portion des ses trésors un beau tee-shirt d'une valeur de 15 dollars. Il est très fier! Exuma Mama nous étreint, nous embrasse, et nous gratifie d'une bonne douzaine de "God Bless You". Adorable, la première cliente de Romain!

"Exuma Mama", la première cliente de Romain

Le Carnet de Romain

Mon Premier Business

Ça y est! Nous sommes aux BAHAMAS!!! Youpi! Après une navigation très agitée, nous arrivons, toujours avec Oscar, en vue de Crooked Island, la première île des Bahamas. Le mouillage est tout simplement MAGNIFIQUE. Pendant un court séjour de 3 jours, nous ne faisons que plongées, où nous découvrons d'adorables poissons anges (surtout les anges royaux), de méfiants balistes, un requin, des raies, etc... et de longues heures de plage où nous dénichons de somptueux coquillages et pas mal de conches. Sans oublier l'anniversaire de Papa et Maman. Et oui! le jour de leur anniversaire est enfin arrivé! Nous faisons donc, pour l'occasion, un appétissant gâteau au chocolat et convions Oscar aux festivités. Les trois jours passés, nous levons l'ancre et prenons la direction de George Town, la capitale des Exumas. En arrivant, nous trouvons le village en fête (bien que ce soit la capitale des Exumas, George Town est un village) pour la course annuelle des yoles (bateau typique des Antilles). Le village est donc bondé de stands et de boutiques de souvenirs. Nous parcourons des yeux les boutiques à la recherche d'un souvenir qui pourrait nous plaire (mes grand-parents nous ont envoyé 15€ à chacun pour acheter des souvenirs. En passant devant une boutique, Bastien voit une chemise qui lui plait bien et veut l'acheter. Nous parlons un peu avec la marchande qui s'appelle "Exuma Mama", et nous faisons connaissance. Elle nous dit que la majorité des objets qu'elle fabrique sont en coquillages et nous lui disons que nous collectionnons les coquillages et elle nous dit qu'elle est d'accord pour nous échanger un des ses produits contre des coquillages. C'est ce que je fais. Le lendemain, je lui échange un sac de coquillages et un conche contre un superbe tee-shirt rouge avec dessus GEORGE TOWN écrit en gros et, au dessus, un bateau et un pélican dessinés. Mon premier business! Génial!

La fête bat toujours son plein, et nous nous offrons encore des conches, frites cette fois, dégustées dans une baraque de planche au toit de tôle ondulée, où bourdonnent les mouches, dans une chaleur étouffante. Puis nous regagnons le bord pour lever l'ancre en direction de Stocking Island, à quelques miles en face. A peine avons-nous parcourus quelques longueurs, qu'Oscar nous informe par VHF qu'il ne démarre plus. Nous re-mouillons à côté et tentons de l'aider avec l'une de nos batteries bien chargée, sans succès.
Stocking Island, que nous rejoignons le lendemain matin, représente l'archétype des îles des Bahamas: d'un côté, un lagon immense, d'une couleur inimaginable, aux eaux claires et tranquilles, et bordées d'une plage de sable fin d'une douceur incomparable. De l'autre côté, c'est l'Atlantique qui déroule inlassablement ses vagues puissantes sur la barrière de corail, sculptant la roche et modelant le sable, dans un vacarme obsédant qui lave jusqu'à l'intérieur de la tête. Au milieu, une végétation dense, rabougrie mais luxuriante, forme une mini-jungle impénétrable, sauf par quelques sentiers dégagés à la machette. Ici plus qu'ailleurs, on aimerait que le temps s'arrête. Mais ici comme ailleurs, il ne s'arrête pas, il ne fait que passer ... il faut dire que nous débordons d'activités: promenades sur les plages désertes, recherche de coquillages pour reconstituer le stock, siestes dans le hamac au dessus du trampoline, exploration de la mini-jungle, baignades, jeux, contemplation, ... et même méditation. C'est ici en effet que Bastien a trouvé la réponse à la question du sens de la vie, rien que ça! Nous étions à table, en train de déjeuner dehors dans le cockpit, avec une vue merveilleuse sur le lagon, lorsque Bastien sort de ses réflexions et nous dit: "je sais pourquoi la nature a inventé les hommes, c'est pour ne pas gaspiller, ne pas gaspiller toute cette beauté!". Un philosophe était né.

Notre plage à Stocking Island

Le bonheur à Stocking Island

Oscar finit par nous rejoindre, ainsi que Kadavu qui arrive de République Dominicaine au petit matin. Pascale l'ayant repéré aux jumelles, les enfants et moi sautons dans l'annexe pour aller à sa rencontre. Charles et Alec sautent en marche par dessus bord pour nous rejoindre, les enfants attendaient ces retrouvailles impatiemment (et les parents aussi!). Exceptionnellement, il n'y aura pas école aujourd'hui. Stocking Island est un fabuleux terrain de jeux et d'aventure pour les enfants, qui peuvent aller partout en toute liberté et en sécurité. On ne les voit plus pendant des heures!


Stocking Island côté Atlantique

Les enfants du Paradis

Les Exuma Cays
Le 30 Avril, il faut quand même se décider à commencer doucement la remontée vers le nord des Bahamas que l'on devrait quitter vers le 15 Mai pour traverser l'Atlantique dans l'autre sens. Il nous reste tant de choses à voir! et en particulier les Exuma Cays, cette succession de petites îles désertes qui s'étire en une mince frontière entre l'Océan et le Exuma Bank sur presque 100 miles vers le nord à partir de George Town. Pour naviguer ici, le choix est simple. A l'est, c'est l'océan, l'agitation de sa houle du large croisée de ses vagues locales, mais la simplicité d'une navigation sur les grands fonds dépourvus de traîtres récifs. A l'ouest, c'est le banc des Exumas, une extension du gigantesque banc des Bahamas, avec ses fonds de quelques mètres, ses bancs de sables parsemés de pâtés coralliens, ses eaux claires protégées des vents dominants, et ses fascinantes couleurs. On accède d'un côté à l'autre par des passes appelées "cut", parfois étroites et agitées, parcourues de violents courants, mais généralement sans réel problème. Avec le catamaran, le choix est vite fait: on aime les lagons, nos 60 centimètres de tirant d'eau nous donnent pas mal de liberté tout en pardonnant les erreurs de navigation. Oscar devra parfois choisir le coté Océan pour suivre Kadavu et Imagine, mais nous nous retrouverons tous les soirs au mouillage coté lagon.

Normans Pond Cay, 30 Avril
Nous arrivons en début d'après-midi ce 30 avril au mouillage de Norman's Pond Cay, une petite île toute en longueur, dont les fonds de sable et d'herbes sont l'habitat idéal des conches. j'en ramasse une demi-douzaine tout autour du bateau, puis nous débarquons sur la plage déserte, parait-il fréquentée par des iguanes. Nous ne verrons que leurs traces, par contre les conches abondent par moins de un mètre d'eau tout le long du rivage. Nous en faisons une généreuse collecte tout en marchant le long de la plage. Soudain Bastien crie "Requin! Requin!". Effectivement, un petit requin beige et gris, d'une cinquantaine de centimètres, longe la plage à notre rencontre dans à peine trente centimètres d'eau. En nous voyant (ou en entendant Bastien) il rebrousse chemin. Nous courrons derrière lui avec Romain et Bastien pour l'observer le plus longtemps possible. Lorsque nous mettons les pieds dans l'eau, il fait mine de venir nous voir, puis repart. En fin d'après-midi, alors que le soleil décline, les équipages de Kadavu, d'Oscar, et d'Imagine se mettent à l'oeuvre pour préparer les conches. C'est un sacré travail de les extraire de leur solide et épaisse coquille: il faut d'abord percer un trou à un endroit précis à l'aide d'un marteau pour couper le nerf qui relie le mollusque à son enveloppe de nacre. Plus facile à dire qu'à faire. Ensuite, on se retrouve avec une espèce d'extra-terrestre gluant et vivant dans les mains: un gros ongle unique pend au bout d'une tentacule flasque, deux choses qui ressemblent à des yeux s'agitent mollement sur des appendices baveux, la consistance rappelle celle d'un gros escargot. Comment va-t-on manger ça? Il reste à couper les organes indigestes (l'ongle, le cerveau, les intestins, etc...) et à enlever la fine mais dure peau qui entoure la chair plus tendre dont les gourmets raffolent. Une fois ces opérations effectuées, il ne reste plus énormément à manger, mais au moins l'apparence devient appétissante. Il reste à attendrir la chair, mais la nuit est tombée et nous mangerons tout ça le lendemain midi.


La plage de Normans Pond Cay


L'extraction des conches

Au menu, spaghettis aux conches pour tout le monde. La recette, tenue secrète, est absolument succulente. Tout le monde est d'accord pour ramasser des conches à la prochaine occasion, malgré le travail pour les préparer.

Le Carnet de Romain

Première salade de conches faite maison!

Après avoir passé quelques jours à George Town avec Oscar, nous allons d'abord à Stocking island, où nous retrouvons Kadavu puis nous partons, toujours avec Oscar et Kadavu pour Normans Pond Cay. Là-bas, le fond est composé de sable et d'algues: un milieu idéal pour les conches! Super! Papa plonge pour vérifier l'ancre et et en effet le fond est parsemé de conches. Il en ramasse quelques-uns puis nous allons sur la plage où nous marchons sur le sable. Papa et Bastien étaient parti en avance. Soudain Bastien sursaute, il crie: "Requin! Un requin, là, au bord de l'eau!" Vite, je cours pour les rejoindre, mais ils sont loin et j'ai peine à croire que je les rattraperai pourtant je cours quand même et finis par les ratrapper. Le requin était là. C'était un requin nourrice appelé aussi "vache de mer". Il n'était pas très grand, 1 mètre environ mais tout de même impressionnant. Nous les suivons le long de la plage. A un moment, nous voyons les Kadavu qui arrivent sur la plage. Nous les appelons: "Kadavu! Venez vite! Un requin!" Ils accourent... Mais trop tard! Au moment où ils arrivent enfin près de nous, le requin part. Puis nous voyons une grosse ombre bouger qui doit être celle d'une raie. Ensuite nous allons tous ramasser des conches pour essayer d'en faire notre repas du soir. Je dis bien essayer, car c'eat la première fois que nous le faisons ou plutôt que nous allons le faire. Tout le monde se met à la besogne; il faut les extraire de leur coquille et ça ce n'est pa le plus simple: pour sortir les lambis, il faut couper un nerf situé au fin fond de leur coquille. Pour celà, il faut casser celle-ci qui est dure comme du roc, aus sens propre, à un endroit précis. Donc tout le monde s'y met: D'abord c'est les papas qui commencent puis les enfants s'y mettent, piquant le marteau à l'un, le tournevis à l'autre; bientôt la préparation du dîner tourne un peu au chahut: Et vas-y que je m'énerve et que je réduis les conches en charpie en tapant dessus comme un bourrin etc... Pendant que la pagaille règne dans l'atelier d'extraction des conches, les Mamans, aidées de Mahault et Elia, découpent les conches qu'on leur passe, pour après les faire cuire sur les bateau. Et elles ont bien réussi car les lambis furent très bon. Et bien qu'il y eu quelques petits "blessés" nous nous sommes bien marrés!!!

Rudders Cut Cay, 1er Mai
Nous levons l'ancre en début d'après-midi pour une navigation à travers l'Exuma Bank. Certains passages étroits entre les îlots sont un peu limite à cause des courants. A un moment, il faut pousser les deux moteurs à 3000 tours/minute pour contrer le courant de travers de la marée montante qui se faufile entre deux bancs de sables. Notre vitesse monte à 7 noeuds alors que les fonds sont de moins de 1 mètre ... vive les faibles tirants d'eau, et les eaux claires des Bahamas! A 17 heures, nous mouillons sous le vent de Rudders Cut Cay, une île privée sur laquelle le débarquement n'est toléré que jusqu'à la limite des plus hautes eaux. De riches propriétaires sont en effet en train d'acheter tout ce qui peut l'être dans ces archipels, privant peu à peu les habitants comme les plaisanciers de la liberté élémentaire de se déplacer sur ces îles. Oscar, qui est passé par l'océan, nous rejoint avec une belle coryphène, leur première, pêchée avec le leurre bricolé par Romain: 1m10 et 6,5kg, pour une première, c'est une belle bête. Nous la dégustons le soir chez Kadavu. Après les conches de midi, on peut dire que les Bahamas nous ont bien nourries en ce 1er Mai!

Great Guana Cay, du 2 au 4 Mai
Le lendemain, nous partons à 9 heures, profitant de la marée haute car il faut de l'eau sous la quille d'Oscar. Nous lui ouvrons la route en annonçant les profondeurs. Kadavu ferme la marche de cette escorte de luxe. Après avoir exploré plusieurs mouillages, nous choisissons la baie de "Bay Rush Bay", sur l'île de Great Guana Cay, qui a l'air un peu abritée du vent fort et du courant. L'endroit est décrit comme étant sans intérêt dans notre guide américain, c'est peut-être la raison pour laquelle il est désert. Merci à l'auteur, car ce mouillage est tout simplement magnifique, avec sa plage de sable blanc qui s'étire à l'infini, bordant l'île longue et étroite, tapissée de la mini-jungle typique des Bahamas. Yannick, Geoffroy et moi partons la traverser jusqu'à sa côte atlantique, à peine à quelques centaines de mètres. Pieds nus, sous une chaleur accablante, nous nous frayons avec précaution un passage à travers la végétation. De l'autre côté, l'océan est bien déchaîné, vive le lagon! Nous trouvons une petite piscine naturelle style balnéothérapie au milieu de roches déchiquetées par les vagues. Juste le temps de s'y tremper et de prendre quelques photos, et il faut déguerpir: la marée montante projette des lames violentes qui n'auraient pas de peine à nous emmener. Pendant ce temps, les enfants se construisent leur univers, ils bâtissent des maisons avec les pierres plates qui forment de belles terrasses le long de la plage. Les parents fantasment aussi, en imaginant des plans pour s'établir sur cette île encore vierge et préservée, Imagine ...


Les terrasses de Bay Rush Bay, Great Guana Cay

Tout ça pour nous tous seuls!

La nuit n'est pas très bonne, le mouillage étant curieusement moins bien abrité que la configuration des lieux ne le laissait supposer. Mais c'est un prix très acceptable à payer pour séjourner dans un tel environnement. Dès l'école terminée, les enfants filent sur la plage achever leurs maisons. Il y en a une pour chaque tranche d'âge: Charles et Romain, Alec et Bastien, Mahaut et Elia. Ils déjeunent tous d'un pique-nique, bien installés dans leurs salles à manger respectives. Le jeu durera toute la journée, et il faudra batailler pour les ramener au bateau en soirée. Pendant ce temps, les parents profitent du calme: lecture, sieste, promenades, plongée. Les fonds ne sont pas poissonneux, dommage.

Le Carnet de Romain


Partis le 1er mai après-midi de Normans Pond Cay, nous prenons la direction de Rudders Cut Cay. Nous passons par les bancs de sable et arrivons le soir où nous mangeons une coryphène pêchée par Oscar, qui eux étaient passés par l'océan à cause de leur grand tirant d'eau de 1,6m. Leur première coryphène! et toujours avec le leurre que je leur avais bricolé! Nous ne restons qu'une nuit à Rudders Cut Cay et partons le lendemain à 9h pour Great Guana Cay dans le splendide mouillage de Bay Rush Bay.
Nous arrivons et les Kadavu partent tout de suite à la plage. Mais nous ne les suivons pas car nous avons la "dalle"; nous mangeons donc et nous partons ensuite à terre. Là-bas, nous retrouvons Kadavu et marchons avec eux le long de la plage pour trouver des coquillages. Nous les cherchions dans l'eau, sous les pierres, car l'absence de vagues excluait l'option de les chercher sur la plage. Soudain en soulevant une pierre, je découvre une pieuvre. Vite, Charles l'attrape et la met dans le seau d'Elia. Merveilleux! Elle était toute petite (environ 6cm) elle était rose fluo avec un peu de violet on la montre aux parents et Maman la prend en photo, puis nous nous promenons jusqu'au soir.
Le lendemain, après le travail habituel, nous retournons sur la plage où chacun se construit un bungalow: j'en fait un pour nous deux avec Charles, Bastien et Alec s'en font un pour eux et en font un autre pour Mahaut et Elia. Nous pique-niquons dedans et jouons toute l'après-midi avec, et quand nous en avons marre ou que nous avons trop chaud, nous allons nous baigner ou ramasser des nacres au bord de l'eau.


Staniel Cay, 4 Mai
Nous poursuivons notre remontée vers le nord en atteignant le 4 mai en début d'après-midi Staniel Cay, une des rares îles des Exuma Cays qui soit habitée. Cette île est aussi devenue célèbre en 1964 lors du tournage d'un James Bond, "Thunder Ball", dont une séquence de combat a été filmée dans la grotte sous-marine qui porte désormais le nom du film. A peine arrivés, nous nous dépêchons de nous équiper pour aller plonger, car l'entrée de la grotte est un passage assez bas qui ne se découvre qu'à marée basse. A l'intérieur, c'est l'émerveillement. Alors que les alentours sont dépourvus de corail et de poissons, la grotte concentre à l'intérieur toutes les beautés: corail multicolore et poissons de toutes sortes comme dans les livres. Il y a une salle principale assez haute, voûtée, qui communique vers l'extérieur par d'étroits boyaux par lesquels filtre la lumière du jour, jouant avec les reliefs de cette roche calcaire. Nous nous amusons à y plonger, à sortir et re-rentrer par ces passages colorés et peuplés de poissons. Petit à petit, le courant s'intensifie et le niveau de l'eau monte avec la marée: si l'on restait trop longtemps, on pourrait se faire piéger à l'intérieur, à attendre la prochaine marée basse dans l'obscurité. Nous quittons donc la grotte pour rejoindre les catamarans mouillés à proximité. Pendant notre exploration, les bateaux soumis à la renverse de courant se sont déplacés, et Kadavu s'est gentiment échoué sur un banc de sable. C'est amusant d'avoir de l'eau jusqu'à la taille en faisant le tour de son bateau à pieds! Geoffroy parvient à le pousser à la main sur le côté, et nous allons mouiller nos deux catas un peu plus loin dans un mètre d'eau.


L'entrée de la grotte Thunder Ball

Kadavu sur le sable!

Le village de Staniel Cay, où nous allons faire quelques courses, rassemble 80 habitants dans des petites baraques en planches colorées. Les rues sont poussiéreuses, l'ambiance est lourde (peut-être à cause d'un orage qui se prépare au loin). Un panneau nous indique un "super market". Pleins d'espoir, nous nous préparons à remplir nos sacs de ravitaillement. Mais le super market, hangar peint d'un joli rose pétard, et où il règne une chaleur étouffante brassée par de poussifs ventilateurs, est plus folklorique que pléthorique, et nous n'y achetons que quelques fruits pas mûrs et des boîtes de conserves. Un autre bâtiment de couleur bleue cette fois, et qui s'annonce comme une épicerie, ne sera pas d'un plus grand secours. Comme les enfants sont restés à bord de Kadavu et d'Imagine, les parents en profitent pour aller boire un coup au "yacht club" qui regroupe quelques bateaux à moteur autour de vieux pontons en bois et de bungalows aux couleurs vives. Des raies et une bande de requins se nourrissent des détritus du restaurant en tournant autour des annexes. Nous y achetons une salade de langoustes (décevante) que nous mangeons le soir sur Oscar.


Les commerces de Staniel Cay: le super market, ....

.... et l'épicerie

Warderick Wells Cay, du 5 au 7 Mai
Le parc naturel des Exumas est une zone encore plus protégée et réglementée que dans le reste des Bahamas. Warderick Wells Cay est la première île du parc que nous visitons. Ici, interdiction totale de pêcher et de ramasser quoi que ce soit. Et bien entendu, le corail et la faune sous-marine en profitent pour proliférer, pour notre plus grand plaisir. La plongée sur les récifs de Narrow Water Cay nous émerveille de ses splendides poissons, mais surtout nous épate par la vision de langoustes gigantesques de plus d'un mètre de long. Il y en a presque sous tous les rochers, un vrai supplice de Tantale avec cette interdiction de pêcher, mais un très bon souvenir. Les enfants finissent la journée sur la plage de la baie de "Rendez-Vous Beach", où nous avons choisi de mouiller. C'est encore un de ces splendides sites dont on a pris l'habitude maintenant: une belle piscine turquoise et émeraude, la plage blanche, la végétation sur les collines, le calme ...

Nous attaquons avec Pascale le chantier du dernier nettoyage de la coque avant la traversée retour. Il est temps de s'y mettre, il y a du boulot: les coques sont tapissées d'un décor que bien des aquariophiles nous envieraient! L'écart de vitesse avec Kadavu, bateau identique mais avec les coques carénées récemment, est d'au moins un demi noeud. Le chantier nous prendra une semaine, en grattant tous les jours, et avec l'aide de Kadavu.
Un jour, pendant le déjeuner, j'aperçois une tache de forme allongée qui se déplace sous l'eau. Un requin! Nous sautons dans l'annexe pour aller l'observer de plus près, en le suivant, la tête immergée avec masque et tuba. Ce n'est pas un requin dormeur comme ceux que l'on observe souvent. C'est un requin citron, d'environ 2m. Il nage tranquillement sur le fond de sable, à 1m50 sous nos yeux. Un rémora est accroché sur son dos. Il va et vient entre les bateaux au mouillage, mais surtout entre Kadavu et Imagine. Rentrés à bord, nous lisons dans un livre que le requin citron est "réputé dangereux, attaque l'homme". Nous le reverrons ensuite tous les jours autour des bateaux, heureusement jamais pendant que nous grattons les coques!

L'indispensable grattage des coques

Gaffe au requin citron!

A la poursuite du requin

Nous consacrons un après-midi à une promenade à travers la végétation de l'île pour aller voir la côte atlantique. Des sentiers s'enfoncent et se perdent dans la mini-jungle, il faut parfois chercher son chemin. La faune est assez réduite, quelques oiseaux, et des lézards à la queue en spirale (curly tail lizard). Après quelques hésitations, nous finissons par déboucher sur la plage juste en face de notre mouillage. La plage voisine de Beryls Beach, est décevante pour ses fonds marins, mais ses fonds de sable découvrent sur une très grande distance à marée basse et les enfants en font leur nouveau terrain de jeu. Ils y construisent un réseau complexe de marinas, avec plusieurs bassins, une zone de carénage, la douane, l'aéroport, etc... En fin d'après-midi, nous observons un bel échassier, la tête noire avec des joues et une aigrette blanche, des yeux rouges, et des plumes grises, claires et foncées. Nous jouons les ornithologues et avec patience et précaution, réussissons à l'approcher à quelques mètres sans le déranger. Il fouille le sable découvert par la marée et y trouve des petites pieuvres, des crustacés, des mollusques.


Alec et Bastien explorent la jungle

Le "triyak" de Kadavu, indispensable
pour les enfants au mouillage!

Le Carnet de Romain


Nous partons le lendemain matin pour Staniel Cay où il y a une magnifique grotte sous-marine à visiter. Là-bas, nous mouillons juste devant et nous nous dépêchons de manger car il faut visiter la grotte à marée basse sinon son entrée est obstruée. En vitesse, nous nous équipons et allons en annexe jusqu'à la grotte. Nous nous amarrons à une bouée et plongeons: l'eau est froide mais les fonds sont magnifiques. Nous avons vite fait de rentrer à l'intérieur de la grotte. Tout est magnifique, Papa prend des photos avec notre appareil étanche que nous n'avions jamais utilisé auparavant, mais il ne tarde pas à prendre l'eau et toutes nos photos "tombent à l'eau" comme c'est le cas de le dire. Nous nous amusons à rentrer et ressortir par les milles et une entrées que contient la grotte, bercés par le courant qui s'intensifie. A propos de courant, l'heure H de la marée haute approche. Nous rentrons donc retrouver Kadavu et Oscar qui ne nous ont toujours pas quittés. Puisqu'ils sont toujours là, autant en profiter: Bastien va sur Kadavu pour jouer, manger, et dormir, tandis que Charles vient sur Imagine pour les mêmes raisons pendant que les parents vont en ville faire leurs emplettes. Là-bas, sur les pontons, ils ont eu la chance de pouvoir admirer des raies pastenagues et des requins nourrice en train de manger les déchets de conches et de langoustes que rejetait le "cuistot" du "resto" à côté de l'"o", euh non, de l'eau.
Le lendemain nous faisons voiles vers Warderick Well cay, plus précisément vers Rendez-Vous beach, la plage la plus déserte: Ah, enfin un peu de tranquillité; Ah non, mince! nous sommes suivis, Kadavu et Oscar nous collent aux jupes arrières, poil au derrière. C'est agaçant à la fin! MAIS NON, JE PLAISANTAIS, au contraire, une fois mouillés, nous partons pour une nouvelle plongée; et assez périlleuse, je vous raconte. Déjà, la route est longue, et quand je dis longue, c'est long! Oscar ne vient pas. Nous partons avant Kadavu car nos 5 chevaux ne font pas le poids face à leurs 15 chevaux et fond alu. Ils partent quand nous sommes à mi-chemin et ont vite fait de nous rattraper: la fable du lièvre et de la tortue ne marche pas dans tous les cas. Là-bas, nous devons faire attention au courant car il est très fort et il peut nous entraîner au large si on n'y fait pas attention. Et puis au fond, il y a toujours les mêmes fonds! les mêmes poissons, les mêmes coraux, les mêmes algues, langoustes, anémones, ... que c'est monotone! Mais non, je plaisante et ... enfin ... qu'à moitié, car c'est vrai qu'il y a toujours les mêmes fonds coralliens mais nos yeux ne peuvent s'en passer! Nous plongeons régulièrement jeter un coup d'oeil sous les rochers, là où se cachent les langoustes. C'est en faisant çà justement que j'ai découvert une langouste hors du commun sous un énorme "cerveau" (corail rouge à la forme de cerveau humain); et ... tiens, tant que j'y pense, c'était peut-être l'ambassadrice des Amériques dans son ambassade! non, je rigole! mais l'eau est est tout de même froide avec le courant. Nous repartons. Sur la route, nous manquons de nous échouer en rasant les plages des autres calanques où nous aurions pu nous abriter. Une fois au bateau, nous allons à la plage où nous passons le reste de l'après-midi.
Le lendemain, nous passons la matinée à jouer sur le triak de Kadavu et nos planches. A midi, attiré par l'odeur alléchante des restes du poulet à l'ananas que Yannick avait préparé, un requin rôdait dans les environs. C'est Papa qui l'aperçut le premier et nous en informa. Il était très grand à première vue d'oeil. J'allais plonger mais Papa me l'interdit. Nous montons dans l'annexe et le regardons en se penchant avec le masque: il ressemblait fortement à un requin nourrice. Alertés par nos cris (plus de joie que de peur), Kadavu (Charles, Alec, et Yannick) plongent, ce qui crée des remous. Le requin fonce sur eux et charge Charles qui n'a eu que le temps de s'écarter. Plus prudents, Geoffroy et Mahaut sont montés dans leur annexe et vont les chercher. Nous admirons le requin: il semblerait que ce ne soit pas un requin nourrice mais un requin citron, et si c'est le cas il est dangereux et réputé pour avoir attaqué l'homme (nous apprendrons plus tard que c'était le cas). Il mesurait environ deux mètres et avait deux rémoras collés sur le dos (ceux-ci étaient différents de ceux qui étaient à White Bay aux BVIs). Au bout d'un moment, le requin citron devient jaune citron comme c'est le cas de le dire. Il semblerait qu'il soit en colère et nous préférons ne pas nous attarder: nous rentrons au bateau et regardons sa description sur un livre. L'après-midi, nous nous promenons dans l'île qui est magnifique.
Le lendemain, après les habituels devoirs, nous allâmes (les enfants) sur la plage. En revenant (vers midi), le requin refait son apparition et passe sous le triak! L'après-midi qui suivit cette grosse frayeur, nous allâmes, à marée basse, sur une autre plage pas très loin des bateaux. C'est un vrai terrain de jeux, elle est bourrée de crabes, de poissons cachés sous les rochers encore submergés, parsemés de superbes coquillages. Une aigrette vient même se poser sur la plage. Cette dernière après-midi à Rendez-Vous beach avait été super!
Le lendemain, nous partons vers 9h30. Le requin vient nous faire ses adieux.

Normans Cay, 8 Mai
Cette île s'est rendue tristement célèbre au temps où les Bahamas étaient un refuge de trafiquants de drogue. Elle était le repère d'un caïd colombien, qui l'avait équipée d'un petit aérodrome pour ses avions, et alimentait l'Amérique du Nord à partir de cette base discrète et isolée. Les plaisanciers qui s'approchaient trop près étaient fermement dissuadés de rester, et plusieurs meurtres et disparitions avaient été reportés. Les Etats-Unis ont mis fin à ces pratiques il y a 20 ans, et nettoyé toutes les îles suspectes. A Normans Cay, il reste quelques vestiges de cette époque, notamment quelques baraques en ruine, l'aérodrome qui fonctionne toujours, et aussi l'épave d'un avion bimoteur qui avait raté son atterrissage et fini sa carrière sur un banc de sable, sans se désintégrer. Posée sur deux mètres de fond, elle est encore en assez bon état: une partie de sa carlingue et de l'empennage dépassent de l'eau, ainsi que les hélices tordues de ses moteurs. Plonger dans un avion sous-marin est assez spectaculaire! On peut rentrer dans la cabine, s'asseoir à la place du pilote, regarder les poissons par les hublots. Le corail a commencé à bien s'installer, et ils sont nombreux à se cacher dans chaque recoin, et sous les ailes.
Sur un minuscule îlot voisin de Normans Cay, nous ramassons à nouveau des conches que nous préparons le soir même sur la plage. Mieux organisés que la dernière fois, et forts de notre expérience, nous allons beaucoup plus vite. Nous les mangerons le lendemain midi, car ce soir, nous fêtons sur Kadavu l'anniversaire de Charles et de Basile. Pour cette grande occasion, Pascale a préparé deux bocaux de notre dernier marlin.


Sur l'aile de l'avion

encore une bonne récolte de conches

Allans Cay, 9 Mai
Une petite navigation de 11 miles nous amène le lendemain matin au mouillage d'Allans Cay. En entrant dans la passe, nous "survolons" un beau requin dans l'eau claire. Encore un requin! C'est beau, mais même si les attaques sont rares, ça oblige à être vigilant quand on se baigne, surtout qu'il reste deux heures de travail pour finir de nettoyer les coques. Ce n'est finalement pas un requin, mais un beau barracuda de plus d'un mètre que je dois surveiller du coin de mon masque tout en frottant. Il a choisi de se mettre à l'ombre sous la nacelle entre les deux coques, et ne daigne pas bouger quand j'ai besoin de passer. Il n'est pas du tout agressif, mais très collant, et parfois vraiment trop curieux. Au bout d'un heure, on devient très intime tous les deux, et j'oublie même sa mâchoire pleine de dents pointues quand il me regarde travailler par derrière mon épaule. Cet exercice terminé, nous débarquons sur l'île, dont le principal intérêt est d'abriter une des dernières colonies d'iguanes des Bahamas. Ces animaux ont progressivement disparu dans toutes les îles, et les derniers survivants se sont regroupés sur Allans Cay. Ils pullulent même par dizaines lorsque l'on débarque sur la plage de Leaf Cay. Ce ne sont pas de gros animaux, entre 30 et 80 cm tout au plus, mais leur nombre, et leur aspect de monstre préhistorique impressionne. Ils font parfois mine de nous agresser, mais se dégonflent au denier moment, trop peureux. Il ne mordent que si on les taquine un peu trop, ce que les enfants ne manquent pas de faire malgré nos instructions. Après les avoir photographié sous toutes les coutures, nous rentrons préparer un plat de spaghetti-conches avec la récolte de la veille pour un dernier dîner sur Imagine. Ce soir, c'est la dernière fois que nos trois bateaux sont réunis, car demain Imagine et Kadavu quittent Oscar pour remonter vers le nord des Bahamas.


nos  amis

 les  iguanes

Le nord des Bahamas, Eleuthera et les Abacos
Nous sommes déjà le 10 Mai, il faut maintenant songer sérieusement à la traversée du retour, que nous voulons attaquer vers le 15 pour pouvoir passer du temps aux Açores et sortir de la zone des cyclones avant le début de la saison "officielle", le 1er Juin. C'est par un temps maussade, gris et froid, que nous levons l'ancre en direction de l'archipel d'Eleuthera. L'ambiance à bord est comme le temps. Les enfants réalisent en partant que nous allons bientôt quitter les Bahamas et qu'ils ont même peut-être déjà fait leur dernière plongée. Ils sont tristes, et je ne suis guère mieux. La navigation n'est pas agréable: nous traversons pendant toute la journée le bank à l'ouest de Eleuthera, peu profond et mal cartographié. La mer est courte et hachée, la visibilité médiocre sans le soleil, et il faut surveiller les bancs de sable et de coraux. Nous franchissons peu avant 16 heures la passe de Current Cut, qui nous permet d'aller mouiller à l'abri des vagues derrière l'île de Current Island. Le site n'est pas aussi superbe que les Exuma Cays, l'eau est plus froide, la faune sous-marine moins abondante. Les enfants voient quand même un petit requin et une énorme raie léopard, qu'ils pourchassent le long de la plage et dans l'eau.


La plage de Current Island

Une raie léopard longe la plage

Nous repartons à 8 heures le lendemain vers les Abacos, l'archipel le plus au nord-est des Bahamas, et donc le plus proche (ou plutôt le moins éloigné) des Bermudes. Nous retrouvons avec un certain plaisir la navigation en pleine mer. Même si c'est plus agité, avec une houle de deux mètres, on n'est plus stressé par la surveillance permanente de la profondeur. Avec plus de mille mètres d'eau sous les coques, on est tranquille. Trop tranquille même! Alors que nous sommes confortablement installés à l'intérieur dans le carré, à lire ou à dormir, Kadavu, qui nous suit à quelques longueurs, nous appelle à la VHF. Je ne comprends pas très bien ce que me dit Yannick, elle me parle d'intersection de routes, ou quelque chose de ce genre. Je pose mon livre et sort dans le cockpit, je vois Yannick sur Kadavu qui regarde quelque chose vers l'avant de nos bateaux. J'essaye de la rappeler sur la VHF, et comme personne ne me répond, je me tourne alors moi aussi pour regarder devant (ce que j'aurais du faire depuis longtemps!) et là, ma stupeur est aussi énorme ... que le cargo qui bouche tout l'horizon à moins de 100 mètres droit devant! Il est en train de croiser notre route à la perpendiculaire en arrivant de tribord, je n'ai même pas le temps de toucher la barre que déjà son tableau arrière s'échappe sur babord. La collision a été évitée d'une cinquantaine de mètres! Nous sommes à portée de voix des membres d'équipage qui regardent notre petit bateau du haut de leur mastodonte. Le cargo a-t-il infléchi sa route pour nous éviter? Rien n'est moins sur. Ce qui est certain par contre, c'est que nous avons manqué de vigilance, pas question que ça se reproduise! Merci à Kadavu pour l'alerte VHF et les photos de cette belle frayeur!


Imagine fonce sur un cargo ...

   et l'équipage ne se doute de rien!

Le reste de la navigation est sans problème, à 9 noeuds de moyenne. Nous prenons une coryphène deux heures avant l'arrivée, nous n'avions pourtant qu'un petit leurre très léger au bout de la ligne, qui surfait à la surface à cause de notre vitesse. La mer étant assez agitée, nous la laissons sur la jupe arrière en prévoyant de la découper plus tranquillement au mouillage. La passe de Little Harbour, qui permet l'accès au grand lagon d'Abaco, est très impressionnante à cause de l'océan qui déferle de chaque côté. Imagine surfe sur les grosses vagues qui rentrent dans cet étroit passage, alors que les fonds remontent jusqu'à 3m90. C'est toujours une bonne montée d'adrénaline quand on franchit ce genre d'endroit sans carte précise! Nous mouillons finalement sur 1m30 de sable, devant la plage de Linyard Cay. Mauvaise surprise en découpant notre coryphène: elle n'a pas supporté les deux heures d'attente au soleil, sa chair à commencé à cuire et elle est comme bouillie en surface. Immangeable pour nous, elle ira alimenter les requins du coin. Dommage, avec ses 1m08 et 6kg, c'était notre record dans la catégorie coryphène. Heureusement, Kadavu en avait pêché une juste avant l'arrivée, qui fera notre festin du soir.
Ce n'est que le lendemain 12 Mai après une demi-journée de navigation à slalomer entre les obstacles du lagon que nous atteignons notre destination, Marsh Harbour, capitale de Great Abaco. C'est d'ici que nous nous élancerons vers l'Europe, dès qu'une bonne fenêtre météo se présentera. Pour l'instant, ce n'est pas le cas: vent de 20 à 25 noeuds de nord-est, mer agitée. En attendant mieux, nous faisons l'avitaillement du bord dans les deux grands super-marchés, avec l'heureuse surprise de constater que les prix sont assez raisonnables, en partie il est vrai grâce au cours avantageux du dollar. Les enfants finissent chacun leur dernière série du CNED, vive les vacances! Ça va faire du bien à tout le monde ...
Le 15 mai, la météo étant toujours défavorable, nous décidons de reporter le départ de plusieurs jours et de nous offrir un beau mouillage de plus, devant la plage de Bakers Bay, sur l'île de Great Guana Cay (les noms des îles ne sont pas très variés aux Bahamas). Nous y savourons deux jours tranquilles au bord de notre dernière plage de rêve. Une curiosité de cette baie est que des investisseurs peu avisés y avaient bâti un immense complexe touristique pouvant accueillir des milliers de touristes que des paquebots de croisières devaient débarquer en provenance de la Floride toute proche. Ils n'avaient pas prévu un détail: la passe d'accès vers ce site est difficile et très agitée, parfois impraticable, les passagers étaient tous malades à l'arrivée et ne pouvaient débarquer à terre. Le complexe fut vite laissé à l'abandon. Heureusement il n'était construit que de rondins et noyé dans une végétation luxuriante qui l'engloutit peu à peu, laissant intacte l'apparence de l'île. Seuls quelques touristes comme nous visitent aujourd'hui ces installations fantomatiques, bien contents que la nature ait repoussé cette tentative d'intrusion massive.


Les enfants investissent la plage de Bakers Bay

Les ruines du complexe touristique

Le 17 Mai, la fenêtre météo tant attendue commence à se dessiner sur les cartes, nous savons que c'est notre dernière journée dans ce mouillage. Nous plongeons le matin avec les enfants dans les ruines de la marina du complexe fantôme, à la recherche de requins que nous ne trouvons pas. Par contre nous observons un énorme poisson-lune. Pendant ce temps, Pascale fait le ménage en grand. L'après-midi nous allons avec Kadavu traverser l'île pour une autre plongée sur les récifs de la côte au vent. Le vent est un peu froid, mais la plongée est sympa, sur des fonds de 10 mètres peuplés de gros poissons. Nous voyons un banc de grosses carangues, un mérou de plus d'un mètre qui file se cacher sous les rochers, et pour finir, une majestueuse raie léopard qui semble nous dire adieux en agitant lentement ses ailes gigantesques. Pas mal pour notre dernière plongée caraïbe!
De retour au mouillage de Marsh Harbour le 18 Mai, nous faisons le plein de gasoil, nous sommes prêts. Difficile d'imaginer que nous allons laisser tout ça derrière nous, mais c'est décidé, demain, nous partirons en direction des Açores, avec les Bermudes sur la route comme escale technique si nécessaire.

Bastien Raconte

Les Bahamas

Nous partons de Turks et Caïcos le 18 avril, pour l'anniversaire de Papa et Maman. Comme cadeau, ils s'offrent une jolie petite traversée dans la tempête. Nous arrivons le 19 avril à French Wells une île des Bahamas. Le lendemain de notre arrivée, Papa plonge voir l'ancre, remonte et nous dit " Vous savez, il y a plein d'anges royaux sous l'eau. Alors Romain et moi nous plongeons et effectivement nous voyons plein de gros anges royaux qui se cachaient au fond. Il étaient superbes, nous voyons deux anges français et un ange caraïbe. Après nous rentrons nous doucher car nous avons Oscar pour fêter l'anniversaire de Papa et Maman. Le marlin était délicieux, avec notre deuxième marlin en bocal, et ensuite mon gâteau préféré, un fondant au chocolat. Après nous allons sur la plage et nous ramassons quelques coquilles de lambis vides. Le lendemain nous partons une coryphène, et passé une nuit en mer, nous arrivons à George Town, où je m'achète une belle chemise à fleurs. Après nous allons à Stocking Island, et un matin nous montons dans l'annexe pour aller accueillir Kadavu. Charles et Alec se jettent à l'eau pour monter dans notre annexe. Plus tard dans la matinée nous allons avec Kadavu sur la plage où nous ramassons plein d'étoiles de mer et nous leur faisons un enclos. Puis je vais manger sur Kadavu avec Alec et Charles et Romain mangent sur Imagine. Il y a avait des raies au bord de la plage, nous leur donnons à manger et un autre jour nous en poursuivons une en canoë. Un jour nous allons sur une petite île pour chercher des iguanes et en cherchant des lambis, j'entends des remous devant moi à quelques centimètres de moi. Je le dis à Papa et je le crie à Romain qui était assez loin. Puis nous ramassons assez de lambis et nous les cassons pour les manger le lendemain midi. Un autre jour, sur une autre île, à peine nous avons fini de manger, Papa voit un requin. Nous nous précipitons dans l'annexe et nous le regardons avec masque et tuba. C'est un requin citron avec 2 rémoras. Le requin citron peut attaquer l'homme, mais celui-là n'avait pas l'air méchant. Plus tard, nous allons nous allons sur une île où nous ramassons des coquillages et Charles crie "Il y a un requin!" Alors nous nous précipitons mais Alec et moi nous ne voyons que son aileron et sa queue remuer. Aussi, avec tout le monde nous voyons une raie ange de mer". Sur une autre île avec Alec, nous commençons à faire une petite maison en pierre. Le lendemain nous faisons un pique-nique dans notre cabane (nous en avons construit une pour Mahaut et Elia, et Romain et Bastien ont construit la leur). Sur notre avant-dernière île des Bahamas, je vois mes derniers poissons ange, mon dernier requin et ma dernière raie "ange de mer" ou raie léopard. Le 19 mai , nous partons des Bahamas, je n'étais pas tellement content de partir tellement c'était joli!

A suivre ...

Les photos des Bahamas:
du 18 au 30 Avril -  de French Wells à Normans Pond Cay
du 1er au 7 Mai   -  de Rudders Cut Cay à Warderick Wells Cay
du 8 au 18 Mai    -  de Normans Cay à Marsh Harbour