"Même
les Nuages sont Verts ...", par Pascale
8-12 avril - Traversée des Îles
Vierges Britanniques vers Turks et Caïcos
Comment? Turks et Caïcos? Ça existe ça?
Drôle de nom, il parait que l'origine viendrait du cactus que l'on
trouve partout sur l'île dont l'extrémité en forme
de cône tronqué rappelle le chapeau que portaient les turcs
à l'époque de la découverte des îles en 1492.
Et Caïcos alors? Peut-être un mot du langage des indiens Lucayan,
qui peuplaient l'île à l'origine, ou bien un dérivé
de "Cayos", petites îles en espagnol. Ce petit archipel,
territoire rattaché à la couronne britannique, est constitué
de deux groupes, les Turks et les Caïcos, une quarantaine d'îles
au total, séparées par un étroit mais très
profond canal (2700 mètres). Il est peu fréquenté
par les voiliers, beaucoup préférant visiter la République
Dominicaine à 90 miles au sud, les Américains et Canadiens
restant pour la plupart confinés dans le nord des Bahamas.
Pour nous, c'est sur la route des Bahamas, à 450 miles des Îles
Vierges, et nous voulions y aller depuis que Jacques Mayol a excité
notre curiosité en racontant ses jeunes années passées
ici à plonger et apprivoiser les dauphins.

Les Turks et Caïcos |
Nous levons l'ancre de notre mouillage de Great Harbour,
à 16h par un beau soleil et un vent faible, en compagnie de Kadavu,
Oscar nous ayant précédé de 24h. Nous longeons la
côte de Porto Rico pour essayer de trouver un peu de vent mais nous
finirons par mettre le moteur pour avancer car le vent est complètement
tombé avec la nuit. Au petit matin, la mer est un miroir et en
prenant notre petit déjeuner dans le cockpit, nous apercevons à
quelques dizaines de mètres à tribord, l'aileron et le dos
d'un mammifère marin qui se déplace avec sérénité
sans faire le moindre bruit ni la moindre éclaboussure et qui semble
énorme si l'on extrapole le peu qu'on en voit. Peut-être
une baleine mais nous n'en verrons pas plus, et l'on est très frustrés
de son indifférence à notre égard! Kadavu a disparu
de l'horizon et les appels VHF restent sans réponse, ils ont dû
continuer à longer la côte de Porto Rico pour trouver du
vent! On garde le moteur jusqu'à 14h30, puis le vent revient peu
à peu. A 16h, sous GV et gennaker, on avance aussi vite que le
vent vrai soit 8 noeuds. Pendant ma sieste, un espadon se prend à
notre ligne, Pascal et les enfants le voient faire un saut prodigieux
hors de l'eau. Mais c'est une bête puissante et la ligne casse,
on allait trop vite! L'autre mauvaise nouvelle de la journée, c'est
le dessalinisateur qui s'arrête sans raison et refuse de redémarrer.
Heureusement, les réservoirs d'eau sont pleins, Pascal s'occupera
de la panne à Turks et Caïcos. Sur le soir, nous recevons
un SMS de Kadavu, ils font route vers la République Dominicaine
où ils veulent passer quelques jours avant de nous rejoindre à
Turks et Caïcos. C'est donc rassurés sur leur sort, que nous
continuons seuls cette traversée de rêve -mer d'huile- vers
Turks et Caïcos. Bon d'accord le vent est un peu lunatique et nous
devons alterner moteur et voiles le jour suivant mais l'équipage
est en pleine forme et l'ambiance sereine et détendue jusqu'à
15h où un évènement vient troubler notre quiétude.
Alors que nous naviguons sur des fonds de plus de 8000 mètres -la
carte indique 8135m- nous pêchons... un marlin*! Pascal l'a ferré
alors qu'il jouait avec le leurre sans vraiment le mordre. Il s'est bien
battu, au moins 5 ou 6 sauts fantastiques, qui au lieu de l'aider à
se dégager, font qu'il s'entortille le bas de ligne en acier autour
de son rostre! Les enfants sont excités comme des puces, la bataille
dure un peu moins d'une heure, pourtant il est costaud. Suivant l'expérience
du premier, on l'amène rapidement à se coincer le rostre
dans la main courante de la jupe arrière et nous le laissons s'éteindre
doucement, bien ficelé. Je suis quand même inquiète
car j'ai peur que le sang n'attire les requins rapidement et c'est avec
beaucoup de précautions que nous le sortons de l'eau et le remontons
sur la jupe arrière. Nous avons du mal à y croire même
après l'avoir ramené dans le cockpit: nous n'avancions qu'à
5 noeuds sous gennaker, et le leurre que nous trainions est un petit poulpe
rose et bleu avec un hameçon "riquiqui". Pas de quoi
attraper une telle bête normalement. La mesure officielle fait hurler
de joie les enfants: 2m10 et 20kg (au peson), record absolu! Mais ils
sont un peu frustrés de ne pouvoir l'annoncer à personne
à la VHF, nous sommes seuls à 2 jours de navigation de toute
côte! D'ailleurs, après avoir découpé les filets
en gros morceaux, je commence à me poser la question de ce que
je vais faire des 8kg de chair que nous avons prélevé sur
le poisson! C'est le moment de sortir les 6 bocaux embarqués deux
ans plus tôt, et qui ont parcouru environ 12000 miles bien emballés
dans leur plastique! Je les avais acheté, tout comme le germoir
à graines, après avoir attentivement lu le guide de la cuisine
à bord "Et vogue la Cambuse" de Michèle Meffre,
que la plupart des navigatrices que j'ai rencontrées trouvent également
incontournable et indispensable! C'est une mine d'or de recettes marinisées
du monde entier, et même si je n'ai pas encore essayé la
"soupe de queue de kangourou" ou "le civet de roussette
-grande chauve-souris des Tropiques-" faute d'avoir les bons ingrédients,
j'y pioche régulièrement des idées et des conseils,
et notamment cette fois sur la préparation et la stérilisation
des bocaux -conserves- en cocotte minute. Les heures passées dans
mon enfance chez ma Grand-Mère à l'aider dans la préparation
des bocaux de fruits et légumes du jardin me serviront également.
A 17h, par mer calme, je me lance donc dans l'action, stérilisation
des bocaux vides et des joints dans l'eau de mer bouillante dans la cocotte,
cuisson des morceaux de poisson dans une grande casserole d'eau de mer
pendant 10 minutes, égouttage et remplissage des bocaux, stérilisation
des bocaux à l'eau de mer dans la cocotte minute pendant 1h30 -en
2 fois car il ne tient que 3 grands bocaux dans ma cocotte. Le lendemain,
je tire délicatement sur le joint pour vérifier la stérilisation,
ça tient! On testera pour notre anniversaire...

Le marlin avant...
|

et après! |
*A lire absolument: "Le vieil homme et le mer"
d'Ernest Hemingway, que nous avons tous lu ou relu depuis, avec beaucoup
d'intérêt.
Le Carnet de Romain |
Rebelote
Tout à coup, le fil de la canne part...
mais s'arrête aussitôt, puis le même cirque
recommence Zzzzt!... Zzzzt!... Tout l'équipage sait ce
que cela signifie: Un marlin grignote le leurre! En espérant
que ce n'est pas une bête de 3 mètres qui va tout
casser, comme l'espadon qui a mordu hier, a fait un saut extraordinaire,
puis a tout cassé. Papa va le ferrer: Au bout du fil, nous
apercevons deux masses: l'une de couleur bleu fluo et de taille
moyenne (1m environ), l'autre de couleur gris-jaune et fait bien
2 mètres. Un coryphène (sûrement mâle,
la femelle ne doit pas être loin non plus) et un marlin
se battent donc pour le poulpe. Voyant le leurre s'échapper,
le marlin n'hésite pas: il fonce sur le leurre qu'il engloutit
sans tarder. Le coryphène, moins rapide n'aura pas à
subir les tortures de l'hameçon qui s'enfonce profondément
dans la gueule du marlin. Celui-ci tire sportivement et saute
prodigieusement. Le fil se déroule à toute vitesse
du moulinet. Papa a beau serrer le frein du moulinet au maximum,
le fil part toujours.
Donc, rebelote c'est-à-dire
que la même excitation règne dans l'équipage.
Je sors à nouveau tout le bazar de pêche et
l'appareil photo. Par contre, cette fois-ci, les canaux
de la VHF n'ont pas à subir nos hurlements de joie
à percer les tympans! Quand le monstre est juste
derrière la jupe, il n'est pas sur le côté
car il ne doit pas être fatigué (après
réflexion, le premier marlin pêché devait
être une femelle et le deuxième ou plutôt
celui qui est en ce moment accroché à notre
hameçon, un mâle). On le laisse donc un peu
comme ça pour qu'il se fatigue puis nous entamons
la remontée à bord de la bête. |
 |
Tout d'abord, il vaut mieux avoir une tactique pour ne pas se
faire embrocher. Nous on l'a: coincer le rostre du marlin dans
la main courante de la jupe arrière. Le premier marlin,
lui, y a mis son rostre de lui-même; celui-là non.
Nous l'y forçons donc, le gaffons, puis à l'aide
de bouts, nous lui ficelons la queue et le remontons sur la jupe
arrière et le laissons là, le temps de préparer
le cockpit qui doit bientôt recevoir notre victime. Bientôt
le marlin est sur la table du cockpit en train de se faire dépouiller
de sa chair. Nous le découpons façon gaspillage
c'est-à-dire que nous ne prélevons que le "gros"
de sa chair sans pinailler sur les petits morceaux situés
près de l'arête centrale pour ne pas salir le bateau
avec des effluves de sang. Au fait je ne vous ai pas présenté
notre ami marlin (ou plutôt notre victime) qui a présent
n'a plus ni chair ni trophées (la queue et le rostre).
Poids: 20kg!
Taille: 2m10!
Envergure: 90cm!
Cette bête est plus grosse que la première qui ne
devait finalement pas faire 25kg car la deuxième bête
nous a semblé plus lourde que la première. Nous
jetons ensuite le squelette mis à nu du marlin par dessus
bord, qui fera le régal d'un requin! Rien ne se perd! Puis
nous trions la nourriture prélevée sur le marlin.
Il y en a 8kg! de quoi ne manger que ça pendant 2 ou 3
jours! Pas besoin d'aller à la poissonnerie. On a mangé
dessus pendant 2 jours à tous les 4 et Maman a fait 6 bocaux
avec le reste! Ça nous a fait 2 jours de régal les
bocaux sont très bons (on a déjà ouvert 3
bocaux avec Kadavu et Oscar! C'est tellement bon!)
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Bastien Raconte |
Notre deuxième marlin blanc!
Le 8 avril nous partons des Îles Vierges pour les Turks et
Caïcos. La nuit Kadavu part en République Dominicaine
et nous laisse tout seul. Le deuxième jour nous entendons
Tzzz et c'est sûrement un espadon ensuite le fil part très
vite. Papa serre le frein et commence à remonter. A un moment
à quelques centaines de mètres derrière nous
l'espadon fait un saut superbe.
Il fait quelques autres sauts, puis
nous ne sentons plus rien. Papa remonte le fil et s'aperçoit
qu'il est coupé. Le troisième jour, le même
cirque recommence (sauf que le fil ne casse pas). Papa remonte
la canne et laisse un petit peu l'espadon mourir derrière
la jupe. A un moment, il remonte l'espadon sur la jupe, et
quelque temps plus tard nous le mettons sur la table pour
le mesurer et le peser (il faisait 2m10 pile et 20 kg), et
le découper. Les autres jours se passèrent tranquillement
jusqu'à ce que nous arrivions aux Turk et Caicos. |
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Le lendemain un vent significatif s'établit à
8h du matin pour ne plus nous quitter jusqu'à l'arrivée.
Dans la nuit, on approche des îles Turks. On s'était pourtant
jurer d'arriver de jour, vu le nombre de bancs et de récifs encombrés
d'épaves dans ces îles plates et invisibles de loin, même
au radar. De plus, ce sont des régions très peu cartographiées
et les cartes mentionnent toutes des avertissements sur leur imprécision.
Mais tout se passe bien pour nous, et nous mouillons à 4h du matin
dans l'obscurité à côté de South Dock, lieu
de débarquement des cargos de ravitaillement de l'île de
Grand Turk. Le lendemain matin, nous repartons directement pour South
Caïcos, où nous devons retrouver Oscar.
12-13 avril - South Caïcos, Cockburn Harbour
En traversant le Colombus Passage, entre Grand Turk et South Caïcos,
nous voyons notre premier nuage vert. Non, nous n'avons rien fumé
de spécial, ni bu plus que d'habitude, c'est juste le lagon qui
se reflète sous les nuages, les colorant d'un léger vert
menthe. Ce devait être un bon indicateur de l'approche d'une terre
pour les navigateurs des siècles précédents, à
défaut de GPS!
Oscar et Imagine sont maintenant au mouillage à South Caicos. C'est
vraiment perdu ici, le bourg ressemble à un village fantôme:
maisons à l'abandon, carcasses de vieux camions et voitures, chevaux
sauvages errant dans les rues et fouillant les rares poubelles pleines.
Les habitants sont à 80% des réfugiés haïtiens,
10% des dominicains, et les 10% restants descendent des habitants (d'anciens
esclaves affranchis) qui exploitaient auparavant les salines, maintenant
abandonnées. C'est très différent de tous les sites
touristiques que nous avons vu jusque là! Nous avons tout de suite
été repérés, deux bateaux à l'ancre
devant le village ce n'est pas si fréquent. Pour les formalités
de douane et d'immigration, un québécois rencontré
dans la rue nous a emmené dans son pick-up jusqu'aux fonctionnaires
que nous avons trouvé ... au "supermarché" local!
Nous avons rempli les formulaires sur la porte d'un congélateur,
au milieu des rayonnages. Puis nous nous sommes promenés sur le
petit port de commerce où les pêcheurs viennent décharger
à la pelle les conches aussi dénommés lambis, mollusques
habitant des coquillages magnifiques de couleur rose, et qui habitent
les eaux chaudes des Caraïbes. Il ne semble pas y avoir encore de
problème de sur-exploitation vu le nombre de lambis ramassés
par les pêcheurs, mais ça ne saurait tarder!

Les rues de Cockburn Harbour |

... et les maisons |
Le jour suivant, après avoir déjeuné
d'un poulet frites dans un restaurant qui ne doit pas avoir de clients
tous les jours, nous préparons déjà le départ
-plein de gasoil et courses- car une dépression s'annonce dans
deux jours et la prochaine étape à travers le Caicos Bank,
une première en son genre pour Imagine, exige des conditions météo
calmes avec du soleil. Nous avons rencontré 2 familles canadiennes
qui connaissent bien le coin, et qui très gentiment autour d'un
apéro, nous fournissent des informations précieuses pour
la traversée du Caïcos bank, avec en prime une démonstration
de préparation de conches -le procédé ne s'invente
pas, nous le testerons plus tard aux Bahamas- que l'on peut ramasser pour
sa consommation personnelle toute l'année. Ce n'est pas comme pour
la langouste, dont la chasse est autorisée d'octobre à mars
uniquement, et dont nous devrons désormais nous passer!
14 avril - La traversée du Caïcos
bank
Lever à 6h pour la journée de traversée du Caïcos
Bank, qu'il faut impérativement faire avec une très bonne
visibilité et le soleil dans le dos ou au zénith, mais pas
de face (nous allons d'Est en Ouest), pour voir et surtout éviter
les patates de corail qui jalonnent notre parcours. Oscar, avec ses 1m60
de quille, nous suit à bonne distance et nous leur indiquons la
profondeur quand elle devient critique. Le Caïcos Bank est comme
un vaste lagon de 50 miles de diamètres, dont la profondeur varie
de 1m à 3m. Il faut naviguer à vue, évitant les bancs
de coraux et ceux de sable. Les couleurs sont magnifiques. Imaginez une
piscine d'eau claire, dont le fond est blanc. Ici, les parois de la piscine
sont derrière l'horizon... et il n'y a absolument personne dans
la piscine. A deux reprises, des dauphins viennent nager autour du bateau,
par 3m de fond. La deuxième fois, nous affalons vite le gennaker
et jetons l'ancre, puis Pascal, Romain et Bastien plongent dans l'espoir
de nager avec les dauphins, qui restent prudemment à 20m d'eux,
peut-être trop timides? Vers 16h, nous mouillons dans Sapodilla
Bay à Providenciales, l'île la plus moderne et peuplée
des îles Caïcos, en plein boom touristique.

La vigie à la proue |

Pilotage par télécommande |
Le Carnet de Romain |
Des dauphins dans ma piscine!
Enfin, nous sommes aux Turks et Caïcos! Après avoir
visité Grand Turk et South Caïcos, nous traversons
le banc en direction de Providenciales. Le banc de sable est profond
de 0 à 3 mètres et parsemé de patates de
corail, donc assez dangereux mais très joli. Oscar navigue
avec nous et nous le guidons à travers ce labyrinthe car
pour un quillard de presque 2m de tirant d'eau comme lui, il est
préférable sur un banc de sable de 3 mètres
d'eau au plus profond, de se faire guider par un cata d'à
peine 60cm de tirant d'eau. La navigation dure une journée
ou plutôt un jour. En fin d'après-midi, des dauphins
nous croisent, ils étaient 3. Nous avons à peine
le temps, alertés par Papa, d'aller à l'avant qu'ils
partent. "Bah, ils vont sûrement revenir " me
dit Papa. En effet, Maman les aperçoit de nouveau nageant
vers les bateau. Génial, ils reviennent! Nous allons pouvoir
nager avec eux!!!! Vite, nous enroulons le gennaker et jetons
l'ancre. Puis nous sortons les affaires de plongée et plongeons.
Maman, qui était restée sur le bateau, nous avertit
que les dauphins arrivent. Ça y est, j'en vois un sous
l'eau. Papa l'a vu lui aussi, mais il n'est resté comme
ça qu'une seconde et Bastien ne l'a pas vu. Puis Maman
nous dit que les dauphins sont partis. Nous restons quand même
encore un peu dans l'espoir que les dauphins reviennent mais ils
sont partis pour de bon. Je plonge toucher le fond pour me faire
un peu d'exercice et déloge un "crabe nageur"
enterré sous le sable. Nous nageons encore un peu, puis
nous remontons à bord et continuons notre route vers Providenciales
qui n'est maintenant plus très loin. |
15-18 avril - Providenciales, Sapodilla Bay
Ce matin, est consacré au CNED et à la réparation
du dessalinisateur, en panne depuis la traversée. Pascal trouve
la panne, un fil déssoudé dans le relais de la commande
du moteur, un coup de fer à souder et hop ça repart! L'après-midi,
nous allons "en ville" avec Oscar, à pied puis en stop,
nous montons dans la benne d'un pick-up conduit par un gentil Dominicain.
Nous trouvons la poste pour envoyer la série 9 du CNED de Bastien
et Romain. Nous louons une voiture pour 24h, faisons quelques courses
au supermarché très bien achalandé, puis finissons
la soirée dans un petit restaurant en bord de plage, pas terrible,
en plus il fait froid! En remontant vers le Nord, nous avons retrouvé
une météo plus semblable à celle que l'on connaît
sous les latitudes françaises: ici, il passe des fronts froids,
et il y a des bascules de vent! Nous avalons quelques conches frites et
nous rentrons nous coucher.
Le lendemain, nous allons d'abord visiter la "Conch Farm", seule
ferme aquacole au monde à élever des conches. Le propriétaire
de cette ferme est un biologiste marin, venu aux îles Turks &
Caïcos en bateau avec sa femme il y a 30 ans. Il creva la coque de
son voilier sur l'un des nombreux récifs de l'île, fit naufrage,
et sa femme le quitta! Il découvrit Providenciales, s'y installa
et eut l'idée de protéger ce mollusque, tout en développant
sa production. Ils ont de nombreux prédateurs, tels les raies,
les requins, les tortues, les langoustes, certains poissons, sans oublier
l'homme. La conséquence est que, dans la nature, sur 1/2 million
d'oeufs produits par une femelle, un seul parvient à l'age adulte,
et leur croissance est assez lente. Par contre le taux de survie est de
25% dans la nurserie que nous visitons, où ils séjournent
jusqu'à 6 mois, puis sont ensuite mis dans des bassins protégés
où ils se nourissent naturellement d'algues marines. Ils atteignent
la taille de récolte, 22 cm, vers 2 ans et 1/2.

Les bassins d'élevage des conches |

La conche Sally aime les caresses |
Nous continuons la visite de l'île par le littoral
de la côte Nord mais c'est très décevant. En effet,
tout a été vendu à des sociétés de
développement complexes touristiques de luxe, le précurseur
ayant été le "Club Med", et les plages Nord de
l'île sont à peine accessibles hors de ces propriétés
privées. On aurait pourtant aimé y aller pour apercevoir
Jojo le dauphin, trésor
national dont la photo est placardée dans tous les édifices
publics. Ce dauphin -de la famille des tursiops appelé également
bottlenose- vit depuis les années 80 au large de l'île et
vient très régulièrement nager avec les baigneurs
à Grace Bay. Le reste de l'intérieur de l'île est
sans grand intérêt. Il y a des travaux partout, c'est vraiment
une île en plein développement touristique, qui perd son
côté sauvage. Mais nous sommes tombés sous le charme
de ce pays tout en contraste, paradis de la plongée sous-marine,
où chaque île est différente, ce lagon immense et
aux couleurs éblouissantes, et ses habitants vraiment charmants
et accueillants. Nous rentrons au bateau pendant que Pascal et Basile
s'occupent des formalités de sortie, on est vendredi soir et les
bureaux seront fermés jusqu'à lundi. Il est temps de repartir
pour la suite de notre périple, avant une nouvelle dépression
qui s'annonce en début de semaine, et le départ est avancé
au dimanche 18 avril, jour de notre anniversaire, Pascal et moi...
Bastien Raconte |
Les Turks et Caicos
D'abord nous arrivons à Grand Turk après les quatre
jours de navigation. Puis nous allons à South Caicos. C'était
très joli là-bas. A ce qu'il parait, Romain a vu
trois raies léopard ensemble. Après, le plus impressionnant
était que nous naviguions sur un bank où il n'y
avait que 2 à 3 mètres de fond. En arrivant nous
voyons deux dauphins. Alors, nous mettons l'ancre pour se baigner
avec eux. Après nous arrivons à Providenciales,
et nous visitons une ferme de conches. C'était super là-bas:
ils nous montraient des oeufs de conches en photos, dans des petits
bassins il y a avait de petits conches de quelques mois, dans
de plus grands bassins il y avait de plus grands conches de quelques
années. Dans un autre bassin il y avait Sally et Jerry,
tous deux des lambis. La visite des conches se faisait aussi avec
Oscar.
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A suivre...
Les
photos de Turks et Caïcos
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