"Madinina, l'île
aux fleurs" par Pascale
Gentillesse de ses habitants et beauté de la nature
sont les qualificatifs qui nous viennent à l'esprit après
notre visite de la Martinique. Et pourtant, on commençait à
avoir des a priori sur la qualité de l'accueil, au vu de récits
de navigateurs, et on avait mal commencé en se faisant houspiller
d'entrée par la personne de la marina venue nous accueillir, lors
de notre arrivée dans le port du Marin le 4 février. C'était
folklorique, on a mis plus d'une demi-heure pour s'amarrer avec des rafales
à plus de 30 noeuds de vent de travers, en bout de ponton, et une
annexe de la marina pour aider... Enfin on y arriva et tout s'arrangea
dans la bonne humeur! Idem pour Kadavu! Nous nous faisons face de chaque
côté du ponton, et les enfants sont heureux de pouvoir aller
librement voir leurs copains.
La Martinique c'est la première île française
où nous faisons escale depuis notre départ et donc nous
en profitons pour régler les problèmes (techniques, santé),
expédier diverses corvées, et refaire un approvisionnement
avec des produits bien de chez nous ou presque.
Côté technique, c'est surtout la vérification du dessalinisateur
par un agent agréé Dessalator, et l'achat de matériel
de rechange. Ensuite, le colis du CNED contenant la deuxième moitié
des cours de Romain nous attendait gentiment depuis quelques jours déjà!
Il peut donc se remettre au travail et prendre de l'avance s'il veut profiter
d'une semaine de congés avec ses cousin(e)s qui seront là
d'ici trois semaines.
Côté santé, j'en profite notamment pour courir (à
reculons) chez un dentiste, qui se révèle charmant et efficace,
pour remplacer un bout de plombage ayant succombé à un morceau
de noix de coco il y a de ça trois semaines et ça commençaità
être douloureux! Il était temps!
Côté "à faire", le coiffeur pour mes hommes,
et le ménage, lessives et nettoyage en grand du bateau, quand le
temps le permet, car côté météo, on n'est pas
gâté. On est soit-disant entré dans la saison sèche,
période où les grains sont normalement peu nombreux et le
vent modéré. Nous, on en subit au moins 3 à 4 violents
par jour, avec 35 noeuds de vent sous la pluie, et 25 noeuds de vent le
reste du temps. Les locaux disent que ça n'est pas le temps normal...
C'est bien notre veine!
Côté approvisionnement, on en profite pour refaire le plein,
remplir les coffres et les planchers de conserves et autres produits longue
conservation, sachant que plus on remonte, plus les denrées sont
chères et parfois introuvables (je retrouve enfin des haricots
verts extra fins), et l'on va avoir plein d'invités à bord!.
Il y a aussi un marché où l'on trouve tous les fruits et
légumes exotiques qui font notre quotidien (bananes légumes,
patates douces, ignames, christophines, ananas, pamplemousses, ...). En
rangeant les courses, je découvre une attaque de charançons
dans les 3 derniers paquets de pâtes achetées aux Canaries,
et du coup j'en serai quitte pour un grand nettoyage du coffre avant d'y
ranger les nouvelles provisions!
Pour toutes ces choses à faire, le Marin c'était l'escale
technique idéale, avec tout à portée de main voire
d'annexe, et nous y avons passé une semaine bien remplie.. ponctuée
par une visite de l'île et quelques soirées apéro,
resto entre amis, car outre Kadavu, nous retrouvons Zed, Oscar, et Moana
venus eux aussi en escale technique au Marin. Nous faisons également
la connaissance de Mimosa un outremer 45 avec à son bord 2 enfants,
et Malo Ciao une famille avec 4 enfants. Génépi y est aussi,
c'est là qu'ils ont choisi d'arriver de leur traversée de
l'Atlantique en partant du Cap Vert.
Le Carnet de Romain |
Soirée entre enfants
Vers le 10 février, pendant notre séjour
en Martinique, Zed nous invita à l'apéro, nous, c'est
à dire Imagine, Kadavu, et d'autres personnes d'un Outremer
50: que d'Outremers! Pendant que les parents discutent, nous jouons
avec les trottinettes de Zed sur le quai. Puis, nous retournons
sur Zed pour je ne sais quelle raison et les parents nous annoncent
que nous allons aller tout seuls au resto avec 60 euros en poche.
La-bas, Bastien, Candice, Alec, et moi prenons chacun une pizza
et Mahaut et Marin s'en partagent une autre (Charles n'était
pas avec nous, il dormait sur Mimosa), et nous avons aussi tous
pris des boissons. Au début, le serveur s'est étonné
de nous voir tout seuls et sans nos parents. Quand il nous a vu,
il s'est approché de nous et nous a demandé:
- "Qu'est ce que vous faites là, vous attendez vos parents?"
- "Non, on est venu manger tout seuls."
- "Ah bon! et comment vous allez payer la note?"
- "Et ben, on a 60 euros"
- "Ah! Bon, alors, que voulez-vous?"
Et là-dessus, nous avons commandé les pizzas et les
boissons. Par la suite, le personnel du restaurant a été
très gentil avec nous. Les pizzas étaient succulentes
et tout s'est bien passé. J'ai bien aimé cette soirée. |
Pendant notre séjour à la marina, le seul
incident notoire à déplorer s'est déroulé
le lundi 9, lorsqu'un bateau finlandais "Lokki", avec 6 équipiers
à bord, lourd ketch en acier de 16 mètres et de plus de
20 tonnes vient s'amarrer en bout de ponton à côté
de nous. Je surveille sa manoeuvre de près sur le pont, (avais-je
un pressentiment?), et pendant que Pascal lui prend ses amarres sur le
quai, il pousse son moteur à fond babord on ne saura jamais pourquoi!
Le bateau pivote alors d'un coup, nous arrivant droit dessus et nous emboutit
malgré mon grand cri et mes petits bras musclés pour repousser
de toutes mes forces son "bout dehors", format rail de chemin
de fer! Il plie un de nos chandeliers - support de la filière qui
permet de se tenir et ne pas tomber par dessus bord, il y en a 7 de chaque
côté- (ça s'est enfoncé comme dans du beurre)
et s'arrête enfin à 10 cm du hauban tribord qui tient le
mât. S'il l'avait touché, c'était le démattage
assuré... Dix minutes après, j'en étais encore toute
tremblante, contrairement au finlandais, qui lui avait à peine
l'air contrarié! Il nous octroiera 40€ de dédommagement
pour remplacer le chandelier et à peine une excuse! Pascal redresse
le chandelier sans le casser et heureusement car nous n'en trouvons pas
de rechange!!!
Nous avons beaucoup aimé la visite de l'île,
et pour mieux comprendre l'esprit et l'origine de ce mélange de
cultures surprenant que nous avons entrevues en 2 jours, voici l'histoire
de la Martinique en quelques chiffres:
- 400 après Jésus-Christ, les Arawaks originaires
d'Amérique centrale, s'installèrent dans l'île. Peuple
pacifique, avec un sens esthétique développé, ils
vivaient de cueillette, chasse, agriculture. Quelques 500 ans plus tard,
arrivèrent les Caraïbes, d'Amérique du Sud, redoutables
guerriers anthropophages, qui exterminèrent les Arawaks, dévorant
leurs ennemis et mais gardant les femmes à leur service! C'est
ainsi que la langue parlée par les femmes différait de celle
des hommes.
- 1502, Christophe Colomb débarque lors de son 4ème voyage
en Martinique, dont le nom est d'origine Caraïbe "Madinina,
l'île aux fleurs".
- 1635, c'est le début de la colonisation par les français,
menée par le marin Pierre Belain d'Esnambuc. Il construira le port
de St Pierre. Les Caraïbes seront peu à peu exterminés.
C'est le début de l'exploitation de la canne à sucre, du
cacao, puis plus tard de la banane.
- 1664, l'île devient Domaine de la Compagnie des Indes Occidentales,
c'est le plein essor de la culture de la canne à sucre et du cacao.
Le besoin de main d'oeuvre est de plus en plus important, le code noir
est décrété par Colbert. En 1783, on compte 60 000
esclaves africains, 12 000 blancs et 5 000 gens de couleur. Cette situation
modifie complètement le rapport ethnique de la Martinique (comme
toutes les îles sucrières), la grande majorité de
la population devenant d'origine africaine.
- 1762 à 1814, la Martinique connaît des troubles importants
(conflits entre planteurs et négociants, émeutes et revendications
d'esclaves) et passe plusieurs fois aux mains des Anglais, avant de devenir
définitivement française en 1814. En 1783, naît aux
3 îlets, Joséphine Tasher de la Pagerie, future Joséphine
de Beauharnais, sacrée impératrice de France.
- 1848 à 1853, l'esclavage est rétabli par Bonaparte, les
revenus de la Martinique et la Guadeloupe représentent la moitié
du PNB français! L'esclavage est aboli en 1848 grâce à
la détermination de Victor Schoelcher. Pour palier la crise de
main d'oeuvre dans les plantations, les premiers travailleurs originaires
de Indes et de Chine débarquent en Martinique.
- 1902, le 8 mai, l'éruption de la montagne Pelée détruit
la ville de Saint-Pierre faisant plus 30 000 morts, ce qui modifie encore
la situation sociale et commerciale de la Martinique, une grande partie
de la population "béké", descendants blancs des
premiers colons français, ayant péri dans cette catastrophe..
- 1946, la Martinique devient le plus petit département d'Outremer
(préfecture Fort-de-France) avec sa superficie de 1 100 km2 , 73km
de long sur 39km de large. Elle compte plus de 400 000 habitants constituée
pour 90% de noirs et mulâtres, quelques milliers d'Hindous, Syro-Libanais,
"Békés", métropolitains et fonctionnaires.
En Martinique, nous avons trouvé un superbe roman
racontant l'histoire des Antilles et plus particulièrement de la
Martinique, des Arawaks à nos jours à travers l'épopée
de 2 familles! C'est superbe, on y découvre l'Histoire de France,
vue des Antilles, telle qu'on ne l'apprend pas à l'école...
Le livre s'appelle "L'or des îles" de Marie-Reine de Jaham,
... en 3 volumes.
Et nous voilà ainsi partis visiter l'île
(direction Est Nord-Est), en commençant, histoire oblige, par l'Habitation
Clément, une des plus vieilles maisons de rhum datant du 18ème
siècle, dont la propriété est perdue au milieu d'un
immense parc et entourée de champs de canne à sucre. Nous
y découvrons l'ancienne distillerie très bien conservée,
nous suivons la fabrication du rhum agricole pas à pas, les enfants
sont très intéressés, puis nous visitons les chais
dans lesquels vieillissent le rhum. Enfin, après avoir vu la maison
de maître typiquement créole, classée monument historique,
nous avons droit à une petite dégustation de différents
rhums, avant de faire nos emplettes, et d'aller pique-niquer dans le parc...
Des champs de cannes ...
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aux tonneaux de rhum !
|
L'après-midi, nous allons jusqu'à la presqu'île
de la Caravelle, admirer la côte au vent, (le vent est toujours
très soutenu et il n'y a pas un bateau au mouillage), et le paisible
village de Tartane.
Puis, comme nous étions encore curieux d'en apprendre sur le sujet,
nous allons non loin de là, au village de St Marie, visiter le
musée du Rhum St James accolé à la distillerie de
même nom. Rebelotte, nous y approfondissons nos connaissances sur
l'élaboration du rhum, mais aussi sur sa dégustation. En
Martinique, il n'y a plus qu'une seule distillerie de sucre, toutes les
autres fabriquent maintenant du rhum, dont l'origine date de 1694, où
le processus de fabrication a été mis au point grâce
à l'ingéniosité d'un ecclésiastique, le père
Labat. Soulignons également le caractère écologique
de la transformation de la canne à sucre. En effet, après
leur arrivée à la distillerie, les cannes sont lavées,
coupées et broyées par des machines à vapeur. On
obtient le jus de canne ou "vesou", sucré et parfumé.
C'est la matière première pour la fabrication du Rhum Agricole,
contrairement au rhum industriel fait à partir de la mélasse,
résidu de la fabrication du sucre. Les résidus solides de
la canne, ou "bagasse", sont utilisés comme combustible
pour alimenter la chaudière (fabrication de la vapeur), ce qui
permet une autonomie énergétique de la distillerie, sans
nuire à l'environnement! Les Rhums Agricoles de Martinique bénéficient
même d'un A.O.C.
Voilà, après les explications, la pratique!
Nous vous proposons les recettes préférées d'Imagine,
l'incontournable Ti' Punch et le Planteur (plus léger), pour les
parents, et le Kids' Punch maison, mis au point par Romain et Bastien!
Chin-Chin! Attention, toutefois à ne pas en abuser, le rhum titre
entre 45 et 55° d'alcool suivant la qualité et la durée
de vieillissement, ça attaque les neurones à ce qu'on nous
a dit!!!
Ti' Punch |
Planteur Maison |
Kids' Punch Imagine |
Dans un petit verre, versez :
- 1 mesure de sirop de sucre de canne
- 5 mesures de rhum agricole
Remuez avec un lélé*, puis pressez par-dessus 1 petit
morceau de citron vert que vous laisserez tomber dans le verre.
Dégustez avec modération...
*baguette en bois à tête en forme d'hélice,
pour remuer le punch
|
Dans un verre à cocktail, versez :
- 2 volume de rhum blanc agricole
- 1 pincée de cannelle
- 1 pincée de muscade
Remuez avec le lélé afin de dissoudre les épices.
Ajoutez ensuite :
- 2 volumes de jus d'orange
- 2 volumes de jus de pamplemousse
- 1/4 de citron vert pressé
- 3 gouttes d'angostura
Versez en dernier lieu :
- 1/2 volume de sirop de sucre de canne
- 1 trait de sirop de grenadine
Ajoutez 1 rondelle de citron en décoration, servez frais avec
des glaçons, consommez avec modération... |
Dans un verre à cocktail, versez :
- 1 mesure de sirop de sucre
- 1 mesure de jus de citron vert
- 2 mesures de jus de fruit
(orange, plampemousse)
- 2 glaçons
Complétez le verre d'eau, remuez avec un lélé,
puis pressez par-dessus 1 petit morceau de citron vert que vous
laisserez tomber dans le verre. Dégustez sans modération...
|
Enfin, nous allons au musée de la banane à
quelques kilomètres de là, car c'est la journée portes
ouvertes, et il y a quelques festivités. Nous découvrons
un nombre impressionnant de types de bananiers différents (plus
d'une centaine, dont quelques dizaines seulement sont comestibles, et
quelqu'uns sont cultivés en plantations). Ensuite, nous assistons
à un spectacle de chants et danses folkloriques créoles!
Il y a, à la fois de la gaité et de la tristesse dans ces
danses rythmées au son du tambour sur des chants créoles,
on imagine assez bien leur origine venue du temps de l'esclavage.
Le lendemain, nous partons visiter le nord de l'île,
et partant de Fort-de-France, nous prenons la route de la Trace qui sillonne
la forêt humide, tropicale et luxuriante, avec ses fougères
arborescentes, ses massifs de bambous, fleurs tropicales... Ça
donnerait presque envie de s'y aventurer, sauf que j'ai appris l'existence
sur cette île, de la très charmante mygale, de son petit
nom créole matoutou falaise, et du sympathique serpent extrêmement
venimeux, le trigonocéphale, qui fit des ravages chez les premiers
colons! D'ailleurs pour la petite histoire, la veille de la récolte
des champs de canne à sucre, on nettoie les champs en y mettant
le feu notamment pour y éliminer les trigonocéphales, les
cannes à sucre résistent très bien au feu, et cela
facilite la récolte... Donc, on ne s'attarde pas trop, et l'on
arrive à Morne Rouge, petit village au pied de la montagne Pelée.
Là, on va déjeuner notre première assiette créole,
accras, crabe, boudin antillais, sauf Bastien qui lui goûte un assiette
de pâtes bolognaise locale! Nous allons jusqu'à la ville
d'Ajoupa-Bouillon, ville remarquablement fleurie au nord de l'île,
où l'on cultive des champs d'ananas à perte de vue. Ensuite,
la montée jusqu'à la montagne Pelée se fait sous
la pluie, on ne verra pas le sommet et l'on redescend un peu dépités.
Puis, nous redescendons sur la ville de Saint-Pierre,
que l'on surnommait "le petit Paris des Antilles" avec ses 30
000 habitants, avant que l'éruption de la Montagne Pelée
ne l'anéantisse. En effet, le 8 mai 1902, la totalité de
la ville est détruite en 90 secondes, par le souffle de l'explosion
du volcan, puis recouverte de cendres incandescentes projetées
par la Montagne Pelée (température d'environ 800°).
Seul rescapé, un prisonnier dénommé Cyparis dut la
vie sauve à l'épaisseur des murs de son cachot, if fut gracié
et passa le reste de sa vie à exhiber ses brûlures dans le
cirque Barnum!. Aujourd'hui, la ville ne compte guère plus de 6
000 habitants, et n'a jamais retrouvé sa splendeur d'antan. Nous
avons été très impressionnés par le Musée
Volcanologique de la ville, exposant des vestiges qui relatent la catastrophe.
Autre souvenir de ce cataclysme, la dizaine d'épaves des navires
coulés dans la rade, de 10 à 50 mètres de fond, signalées
par des bouées bleues. Quant au volcan, il est toujours sous surveillance,
car il n'est qu'endormi...
En repassant par Fort-de-France, où nous sommes pris dans des embouteillages
dignes de Paris, nous nous arrêtons à Carrefour, faire quelques
emplettes! Les enfants sont ravis car nous trouvons enfin 2 petites planches
de surf promises à Noël, mais introuvables jusqu'à
présent!
Le cachot de Cyparis
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La baie de St Pierre
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Le lendemain Bastien n'est pas bien, il démarre
une pharyngite et sa toux d'asthme réapparait! Je réadapte
donc son traitement de fond. C'est la première fois depuis notre
départ qu'il n'est pas très bien, d'ailleurs on connaît
le coupable clim-magasins-pollution-ville, et il est temps que l'on reparte
dans les mouillages, au grand air marin! Donc, nous partons pour la baie
de St Anne à 1 mile de là, avec les outremers Kadavu, Zed
et Mimosa.
Le 13 février, ce sont les adieux à Kadavu
et Zed qui partent visiter les îles du Vénézuela Las
Roques, Los Testigos et Margarita. On se reverra aux Bahamas ! Nous partons
nous aussi l'aprés-midi, entre 2 grains, pour la Grande Anse d'Arlet,
en passant près du rocher du Diamant, très spectaculaire.
En arrivant, sous une pluie diluvienne, on aperçoit un voilier
finlandais tout juste échoué sur les rochers, toutes voiles
dehors, se faisant rouler sur les cailloux. Cela parait vraiment incroyable
vu les conditions météo tout de même assez clémentes!
On apprendra que le capitaine était un peu ... saoul, boire ou
naviguer, il faut choisir !!!
Nous resterons 2 jours dans cette baie, il y a de magnifiques
tortues, l'eau est transparente, les enfants jouent avec Marie, 10 ans,
venue habiter sur le bateau de son papa pour des vacances de février
rallongées. Nous y retrouvons également Génépi.
Puis nous passerons la nuit dans la baie de St Pierre, face à la
Montagne Pelée, pour déposer aux douanes les papiers de
sortie du territoire.
Bastien Raconte |
La Grande Anse d'Arlet
La grande anse d'Arlet est une très très
grande baie où il y a des tortues. Là-bas nous retrouvons
Génépi qui nous avait quitté au Marin. Quand
nous arrivons, Papa plonge et va voir si l'ancre est bien accrochée.
Il nage un petit moment, voit une tortue et va voir un bateau
français qu'on ne connaissait pas. Il s'appelle Passim.
Sur le bateau il n'y a que le capitaine et sa fille Marie. Papa
dit à Marie que si elle veut elle peut venir jouer sur
le bateau. Le soir, Marie vient jouer avec nous. Nous jouons au
milles bornes jusqu'à l'heure de manger. Le lendemain,
Genepi vient nous voir et nous plongeons avec eux pour voir des
tortues. Quand nous rentrons, Marie et son papa viennent nous
voir et nous demandent si nous voulons jouer à sauter d'un
tangon sur Passim. Il y a aussi une planche à voile qui
n'a plus de mat. On dérive d'une cinquantaine de mètres,
attachés au bateau, et Romain nous tire très vite.
Après c'est le saut du tangon. En fait nous ne sautons
pas: il y a une corde accrochée au tangon et à une
bouée. Nous montons sur la bouée, quelqu'un lâche
la corde, et nous nous balançons dans les airs comme sur
une balançoire. A un moment nous lâchons et ... plouf
dans l'eau! Le soir, nous rentrons sur le bateau et comme nous
partons le lendemain, Marie mange avec nous.
Le lendemain,
je travaille, et pour une pause, je sors dehors. J'entends
un nageur, alors je me retourne, mais qu'est-ce que je vois?
Une énorme tortue! J'appelle Papa, Maman, et Romain,
et nous nous baignons avec masque et tuba pour la voir.
On la suit un petit moment jusqu'à ce qu'elle s'éloigne
trop du bateau, car elle nageait très très
vite. |
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Le 16 février, nous levons l'ancre dans la matinée
pour la Dominique, à 25 miles de là, où nous ferons
étape pour la nuit, avant de continuer vers la Guadeloupe. En arrivant
sur la Dominique en fin d'après-midi, quelques dauphins viennent
très rapidement faire le tour du bateau, sans doute pour souhaiter
un bon anniversaire à Bastien, 8 ans aujourd'hui! Nous mouillons
à Prince Ruppert Bay.
La Dominique n'a pas bonne réputation
(vols et attaques sur les bateaux), aussi nous sommes un peu sur
nos gardes, mais nous sommes accueillis par un charmant boat boy
"Cobra". Il nous explique en français, que depuis
peu, les boat boys se sont regroupés en association pour
homogénéiser leurs tarifs et se répartir le
travail, qu'ils font de l'éco-tourisme pour préserver
leur île, et enfin que les problèmes de sécurité
ont été résolus, ils ont fait le ménage...
comme il dit, très énigmatique. Nous prenons rendez-vous
pour le lendemain matin 8h, pour une promenade sur la rivière
indienne en barque, qui se jette dans la baie où nous sommes.
Le soir, c'est la fête pour l'anniversaire de Bastien, avec
un bon gâteau au chocolat fait maison, d'après la recette
qu'Isabelle nous a donnée à Moustique. |
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Le lendemain matin, c'est "Oncle Sam" qui,
à l'heure dite, vient nous chercher pour la remontée de
la rivière indienne, en barque. En effet, la Dominique est l'île
la plus sauvage des Antilles, elle fût découverte un dimanche
de Novembre 1493, par Christophe Colomb, ce qui lui valut son nom de "Dominica".
Du fait de son relief très escarpé (volcans endormis), de
sa forêt quasi impénétrable, de ses rivages abrupts,
elle fût décrétée pendant longtemps "île
neutre appartenant aux Caraïbes", puis ils furent finalement
repoussés par les Anglais et regroupés au nord de l'ïle
où leurs descendants vivent toujours, ils sont 3 000 environ.
On remonte donc doucement le cours d'eau à la
rame, tout à l'écoute des bruits fascinants de la forêt
tropicale, et des explications très érudites de notre guide,
qui parle un excellent français. Après une petite promenade
à pied dans la mangrove, nous rentrons au bateau, sans toutefois
avoir vu d'anaconda, serpent commun de la Dominique, seulement une couleuvre
noire et blanche paressant sur un tronc d'arbre! C'était vraiment
magique, cette remontée à travers le temps! Notre guide
nous propose également une visite de l'île pour l'après-midi,
mais nous refusons, avec regrets, car le temps se dégrade et nous
voulons visiter les Saintes avant d'accueillir nos visiteurs, dans quelques
jours. Après un déjeuner rapide, nous levons l'ancre, prenons
2 ris sous un grain dantesque, avec 35 noeuds de vent, une mer très
agitée. Heureusement, la traversée jusqu'aux Saintes n'est
pas bien longue...
A suivre...
Les
photos de Martinique
Les photos de Dominique
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