Séjour à Sainte Lucie

"On a gagné... les cocotiers" par Pascale



Est-ce la fatigue, l'isolement de ces 3 dernières semaines, ou le vent qui nous saoule, on a du mal à réaliser qu'on est enfin arrivés de l'autre côté de l'Atlantique après 3 semaines de navigation. En mer, le temps s'écoule différemment, à l'écoute du bateau et de la météo, des rythmes biologiques (sommeil, soif, faim) et des plaisirs simples de chacun (lecture, jeux, câlins, ...). On est comme dans un cocon, où le temps n'a plus d'importance, et nos préoccupations sont très éloignées de celles du monde extérieur. Je comprends mieux le fait de l'avoir fait uniquement en famille, avec équipier ça aurait été très différent.

Donc, après cette parenthèse de 22 jours, nous sommes très contents d'être là sain et sauf, et pour nous réconforter on a droit à un comité d'accueil très sympathique qui nous remet un cadeau de bienvenue, un panier contenant bananes, pamplemousses, et une bouteille de rhum local, ainsi que 2 verres de sirop de framboise bien frais pour les enfants et 2 rhum punch glacés pour nous. C'est un peu tôt pour l'apéro, mais tant pis ça fait du bien et ça détend!

L'après-midi après un repos bien mérité, nous allons retrouver les autres participants à la soirée détente (ou plutôt de-briefing) organisée par l'ARC. On est tous très contents de se retrouver, de raconter et d'écouter comment s'est passée la traversée, avec ses anecdotes, ses moments de bonheur ou d'angoisse. Les enfants comparent surtout les records de pêche, et les animaux aperçus pendant la traversée.

Le lendemain, les enfants accueillent leurs copines Elisabeth et Emily sur Helice, puis vont jouer avec Sam et Jo du bateau Jasp, deux enfants anglais qui sont également sur notre ponton. Pendant ce temps, je fais le grand ménage sur le bateau, pendant que Pascal règle le problème électrique du tableau de bord. C'était un câble qui s'était débranché et touchait par intermittence, en agissant comme masse flottante pour certains instruments. Ce n'était rien mais c'était bien angoissant! Le soir nous participons à une "soirée Caraïbes" avec danses locales et musique de steel band.

Jeudi 18 décembre, il est difficile de penser que dans une semaine c'est Noël, et pourtant ici il y a des décorations de Noël dans la marina, avec même un faux sapin dans la galerie marchande de la ville d'à côté, et un faux bonhomme de neige dans une villa en face du port. Nous décorons donc le bateau et installons notre sapin de Noël miniature dans le carré. Un colis, contenant certains cours du CNED pour Bastien, plus quelques cadeaux et du matériel pour le bateau, qui a été envoyé de France le 6 décembre n'est pas encore arrivé, nous irons vérifier tous les jours au bureau de la marina, nous espérons que ça ne nous bloquera pas ici trop longtemps. Pour avoir discuté de problèmes similaires de paquets perdus à Sainte Lucie, on aurait du se faire expédier le colis à la Martinique qui n'est qu'à 22 miles au nord de Sainte Lucie! on le saura pour la prochaine fois. Donc, pendant que les enfants se reposent dans le bateau, nous allons poster les évaluations de la série n° 4 de Romain, qu'il a fait pendant la traversée et nous allons acheter quelques produits frais au supermarché d'à côté. On s'aperçoit vite qu'il va falloir dès maintenant changer nos habitudes alimentaires. Les supermarchés n'ont pas de rayon poisson ni viande fraîche, on ne trouve que de la viande congelée, ou du corned beef, les fruits et légumes habituels sont très chers, seuls les produits locaux sont abordables. Il va falloir apprendre à cuisiner les bananes plantain, les racines (ignames, patates douces,...), accomoder le corned beef, et manger des oranges, pamplemousses, bananes et noix de coco.
Ici la monnaie dans les îles anglophones est le dollar EC (prononcez à l'anglaise "ici"), "biwi" pour les intimes (1 EC = 2FF = 30c €) et à ne pas confondre avec le dollar américain. D'ailleurs, ici quand on vous annonce un prix, il faut commencer par dire "on n'est pas des américains" et le prix est divisé par 2 sinon 3.

A Sainte Lucie, on va aussi découvrir les "boat boys", qui sont des locaux en barque, proposant des "services à domicile". Certains vendent des fruits et légumes (notre préféré s'appelle "Come back" - c'est le nom de son bateau), ou du poisson, et/ou de la langouste, d'autres tiennent une laverie et s'occupent de venir chercher le linge à laver et le ramener propre, il y en a aussi qui font taxis. A part quelques excentriques, ils ont en général des bateaux fins et rapides munis de moteurs puissants (>50 CV). Il faut demander les prix avant d'acheter, et l'on apprend au fur et à mesure à négocier et à trouver le juste prix, pour éviter de se faire arnaquer!

Vendredi, c'est la "Christmas party" pour les enfants de l'ARC, autour de la piscine du restaurant de la marina. Ils s'éclatent avec tous leurs copains, ils ont fait de gros progrès en anglais et la communication semble plus aisée. Ils auront même des petits cadeaux et des friandises de Noël. Pendant ce temps là, Pascal aidé de Marc d'Aurora, démonte la grand-voile, puis ils l'emmènent en annexe à la voilerie, pour faire recoudre le gousset de la 2ème latte. Le soir, nous irons manger au restaurant de la marina, avec Aurora, Jasp et Bridget.

Samedi matin, Pascal aidé cette fois-ci de Marc, et Rod de Bridget, remonte la grand-voile. Puis nous allons pour la première fois à la plage. Avec tous ces bricolages, courses, et cours du CNED, annexe démontée pour la traversée, nous n'avons même pas pris le temps d'y aller. La plage est très jolie, et l'eau est à ... 30°, comme la température de l'air. Moi qui n'aime pas l'eau froide, je n'ai aucun mal à y entrer, et à y rester! Marc, d'Aurora, américain qui vient régulièrement en Languedoc-Roussillon, a même des boules de pétanque à bord, et nous faisons un tournoi de pétanque franco-austral-américain. On a juste remplacé les platanes par les cocotiers et le pastis par le rhum!

Le soir, c'est la soirée de clôture officielle de l'édition 2003 de l'ARC, avec remise des prix aux vainqueurs des différentes catégories, ainsi qu'un buffet accompagné par un steel band. Il y a même un prix pour tous les enfants ayant traversé, et on leur remet un cadeau et un diplôme d'honneur de grands navigateurs, ils sont tous très fiers! Puis avant de repartir ils vont embrasser Sue, leur animatrice qui s'est occupée d'eux pendant l'ARC. Voilà, c'est le point final de l'aventure de la traversée, maintenant, à nous la découverte des Caraïbes!

Le Carnet de Romain

Remise des Prix

Arrivés à St Lucie, ça a été la fête; primo, un comité d'accueil nous attendait avec des boissons fraîches (rhum et jus de fruit) et des fruits locaux; deusio, nous sommes allés manger d'énormes T-bone steaks (ça faisait longtemps qu'on n'avait pas mangé de viande !!!) et troisio, plein de soirées et d'activités étaient préparées. De plus, GALOP'1 (prononcer galop'one), un autre outremer 45 nous avait offert tous leurs vivres car le bateau était mis en location. En fait, Galop'1 faisait aussi l'ARC et il est arrivé 6ème!!!... de la course de l'ARC: un honneur pour les outremer, encore bravo à lui!!! Mais revenons à nos courses. Galop'1 nous avait donc donné 8 colis de nourriture car le bateau était mis en location et le propriétaire et l'équipage retournaient en France... Ils nous ont donc tout donné ce qui fait qu'on se retrouve aussi chargés qu'au départ de la traversée. Après la "saison des fêtes", il y a eu une soirée où l'ARC remettait les récompenses: une remise des prix en quelque sorte. Là, on a eu un prix et un diplôme comme quoi nous avions parcouru 2680 miles nautiques soit 4963km !!! Galop'1 a eu le prix du 2ème catamaran arrivé, Aurora a eu le prix du 1er bateau arrivé en famille et Glénan le prix du 1er bateau arrivé en famille en temps compensé. Après ça, nous avons visité l'île de St Lucie qui est assez jolie.

Les deux jours suivants sont consacrés aux tâches habituelles, CNED (la reprise est très dure après les trois semaines d'interruption, la motivation n'y est plus et le rythme est plus lent), bricolages, repas, mais nous nous accordons quelques heures de farniente au bord de la piscine.

Aujourd'hui nous nous sommes offert en cadeau de Noël familial, une visite guidée de l'île en minibus, pour la journée. L'île est assez grande, 620km2, volcanique et montagneuse, son point culminant est à 939m, avec une route sinueuse qui fait le tour de l'île. Sa population est de 150 000 habitants, dont 1/3 habite dans la capitale, Castries. L'histoire de Sainte Lucie est assez mouvementée et très représentative des autres îles des Caraïbes. Elle fut découverte comme la Martinique (à seulement 22 miles nautiques au nord) en 1502, lors du 4ème voyage de Christophe Colomb. Les habitants d'origine les "Caraïbes", an anglais "Caribs", anthropophages notoires, restèrent maître de leur île jusqu'au milieu du 17ème siècle, repoussant toute tentative de colonisation. Après avoir massacré une colonie anglaise en 1639, ils acceptèrent enfin un traité avec les Français en 1660. A partir de cette époque, les combats entre Anglais et Français furent incessants et l'île changea plus de 14 fois de mains. Durant ces 152 ans de lutte, l'île fût occupée par les anglais durant 15 ans et par les français durant 137 ans.
Elle devint définitivement anglaise après les guerres napoléoniennes. L'île a gardé une empreinte de la présence française par de nombreux noms de lieux et surtout par son patois proche du créole. Après une longue période coloniale, terminée par l'abolition de l'esclavage, l'île devint "un état associé du Commonwealth" en 1967 et indépendante en 1979. La population est essentiellement d'origine africaine, avec un certain métissage. La ressource principale de l'île est l'agriculture (banane, cacao, noix de coco, agrumes), mais le tourisme est depuis quelques années en plein essor. Le pouvoir d'achat des habitants reste inférieur à celui de la Martinique.

Forts de ces informations, nous commençons donc notre journée marathon, par un passage dans la capitale, Castries, puis nous faisons un arrêt minute pour admirer la vue sur Marigot baie, bay très protégée utilisée à l'époque comme refuge contre les pirates puis plus récemment pour le tournage de films (dont un des derniers fut "Dr Doolittle"). Nous continuons à descendre dans le sud de l'île tout en traversant des bananeraies et des villages de pêcheurs traditionnels. Puis nous nous arrêtons à la cascade de Toraille, d'une hauteur de 30 mètres, où les hommes prennent une douche bien énergique. Ensuite, cap sur les deux pitons, véritables pains de sucre volcanique, puis le volcan de la Soufrière, où l'on peut voir des sources d'eau bouillonnantes et respirer l'odeur du soufre (odeur bien connue d'oeuf pourri) qui s'échappe régulièrement de ses entrailles, on dit que le volcan respire! C'est d'ailleurs bon signe, car le jour où cela cesse, c'est qu'il va bientôt entrer en éruption!


Les deux pitons, emblème de Sainte-Lucie


Tonique, la douche!


Marigot Bay


La soufrière respire...

Enfin, nous avons droit à une pause déjeuner dans une plantation de cacao (cocoa en anglais!), avec ensuite une visite guidée de la plantation avec explications sur la récolte et la transformation de la fève de cacao. Ensuite, retour à la case départ vers 17h30. Ici, on est toujours surpris par la tombée rapide de la nuit, vers 18h30... aussi nous prenons l'habitude de souper très tôt, vers 19h au plus tard, comme les anglais! Après, il nous reste un peu de temps pour bouquiner, jouer avec les enfants, ou boire un verre avec d'autres bateaux.

Mercredi 24 décembre, veille de Noël, nous décidons de prendre le bus pour Castries à 1/2h de Rodney Bay, d'aller visiter le marché, et finir nos emplettes de Noël. Nous mangeons sur place dans un "boui-boui" local, une assiette de nourriture typique, même Bastien appréciera... Le soir nous préparons le réveillon de Noël, foie gras et champagne, ainsi qu'un poulet aigre-doux, et une salade de fruits exotiques. Les enfants sont impatients d'avoir leurs cadeaux, aussi le Papa Noël de Sainte Lucie, passe-t-il rapidement apporter ses présents. Romain reçoit une boîte de legos Star Wars, et une petite tortue en marbre. Bastien reçoit une boîte de legos Orient Expedition, une petite tortue en marbre, et un requin en 3D fait par Romain. Pascal a un tee-shirt sur lequel est imprimé la devise quotidienne des Caraïbeens, "No Pressure - No Problem", une bouteille de Rhum aux épices, ainsi qu'une boîte de chocolats. Quant à moi, je suis bien gâtée, une chaîne de cheville en argent avec un petit dauphin et un sweat de St Lucie. Et enfin pour nous deux, des bateaux en papier (3D), avec canne à pêche et poisson intégrés, de la part des enfants. Tout le monde est content, et à 22h nous allons nous coucher, pour être en forme pour le barbecue organisé sur la plage pour le jour de Noël.


Joyeux Noël !


Le père Noël est passé...par le mât

Jeudi 25 décembre, nous allons à la plage en annexe à la fête organisée sur la plage. Il ne fait pas très beau et nous sommes vite mouillés par un énorme grain, nous allons nous réfugier dans l'eau, plus chaude que l'air. Il ferait presque frais! Enfin le temps se lève et nous passons une agréable journée sur la plage, avec toujours les mêmes familles anglaises et australiennes, Jasp, Bridget, ..., rencontrées au sein de l'ARC. Le programme est simple et cool, pétanque sous les cocotiers, baignade, pique-nique et sirotage de rhum punch, avant de rentrer à la nuit tombante. Le lendemain c'est repos, car les enfants sont littéralement épuisés d'avoir passé la journée précédente dans l'eau avec leurs copains. Toujours pas de colis, Pascal commence à avoir la bougeotte et a envie d'explorer les mouillages de l'île, aussi décidons-nous de partir le lendemain et de téléphoner régulièrement pour savoir si notre colis est arrivé. Il est vrai que notre dernier mouillage remonte au mois d'octobre à Graciosa!

Samedi 27 décembre, nous disons au revoir à tous les autres bateaux de notre connaissance, nous nous reverrons sûrement au cours des mois qui viennent. A 15h, nous partons au ponton de gasoil, mais celui-ci est fermé. Pas de problème, on décide de mouiller à côté dans Rodney Bay et de revenir le lendemain matin faire le plein. Avant de partir, on prépare l'ancre, on fait un essai de guindeau, et là ... rien, le guindeau ne marche pas. Pascal commence à vérifier les éléments évidents (fusible, connexions,...), toujours rien. La panne a l'air plus sérieuse et demande plus d'investigation. A 16h30, dépités, nous sommes de retour à la marina! Le lendemain après avoir vérifié tout le circuit électrique, Pascal trouve enfin la panne: ce sont les charbons du guindeau lui-même qui semblent collés car le moteur démarre lorsque l'on tape dessus! Malheureusement, Pascal doit interrompre ses travaux jusqu'au lendemain et couvrir le guindeau démonté, car un gros grain va sévir pratiquement toute l'après-midi. Nous entendons à la VHF les bateaux qui dérapent sur leur ancre dans des mouillages peu abrités, le Cross de Martinique qui signale un bateau à moteur en train de couler près d'une plage (il a du se prendre un rocher affleurant), ..., finalement, pour se consoler, on se dit qu'on est mieux là qu'au mouillage! Et le soir nous faisons un apéro avec Laurence et Olivier de M'Punda, qui changera les cordes de ma guitare, et nous chanterons quelques airs ... belges. Le lendemain, ça y est, Pascal finit de réparer le guindeau, et ça marche! On décide donc de partir le jour suivant pour passer le réveillon au mouillage.

Mardi 30 décembre, avant de partir, nous téléphonons directement à la poste centrale de Castries à tout hasard pour avoir des nouvelles de notre colis, et il s'y trouve! Pascal prend donc le bus et va lui-même le chercher car il faut effectuer le dédouanement du paquet. Ça lui prend 3h, entre les différents services pour récupérer le colis. Quand il revient, il est trop tard pour partir, on reste donc encore! Bastien nous appelle 'les rois du faux départ". Le soir nous sommes invités à un apéro sur Bridget avec La Novia et Noss of Dart, 2 autres bateaux anglais en partance (aller simple) pour l'Australie ou la Nouvelle Zélande, et nous passons une excellente soirée pendant que les enfants regardent un DVD en anglais, sous-titré en français! On se dit au revoir pour la Nième fois.


Bridget's party


Bonne Année 2004!

Mercredi 31 décembre, la météo s'est dégradée pendant la nuit, il y a eu des rafales à plus de 27 noeuds dans le port et la houle est très importante, exceptionnelle même pour la saison, et il n'y a pas d'amélioration prévue avant le 2 janvier. Sur les bateaux, les femmes, toujours sages et prudentes et n'ayant surtout aucune envie de commencer l'année en se faisant secouer, arrivent à décider les capitaines de rester et de passer le réveillon au port, tous ensemble, et, bien nous en a pris, surtout lorsque nous apprendrons les déboires de certains bateaux ce soir là, dans différents mouillages! Chaque bateau mange chez soi de bonne heure, et à 20h, Bridget, La Novia, Helice, Noss of Dart, puis plus tard M'Punda, en tout une quinzaine de personnes armées de leurs boissons préférées se retrouvent sur Imagine, catamaran oblige! Les enfants (6 ou 7) jouent à l'intérieur et regardent un DVD. On ne voit pas le temps passer, c'est très sympa et à minuit en guise de bonne année, on assiste à des feux d'artifice superbes venant de la plage. Il y en avait même en forme de coeur qu'on n'avait jamais vu! On clôture la soirée par la traditionnelle photo de groupe et on se redit au-revoir pour la Xième fois. Le 1er janvier, est cool, après une grasse matinée bien récupératrice, je prépare un repas bien de chez nous, cuisses de canard et haricots verts, eux aussi ont fait la traversée de la Méditerranée puis de l'Atlantique, ils n'en sont que meilleurs. on les déguste à leur juste valeur, car les provisions achetées en France sont maintenant rarissimes sur le bateau! Puis on passe l'après-midi à bouquiner, et jouer avec les enfants.

Vendredi 2 janvier, le capitaine piaffe d'impatience à l'idée de partir et nous quittons la marina pour un mouillage à proximité dans Rodney Bay. Il y a environ 20 noeuds de vent, avec rafales supérieures à 25 noeuds. Le capitaine prend la bonne habitude de plonger pour aller vérifier la tenue de l'ancre, elle tient bien, enfouie dans le sable à 2m30 de profondeur d'eau. En plus, on a mis 45 mètres de chaîne, on assure! Pendant la nuit il y aura des pointes à 30 noeuds, mais pas de problème, on dormira presque sereinement. Vu les conditions météo depuis notre arrivée, je commence à me dire que 15 à 20 noeuds, c'est le minimum qu'on aura en général, il va falloir s'y faire! Après le grain du matin (quasi quotidien), nous assistons à un arc-en-ciel superbe sur Pigeon island. Les formalités de sortie du territoire (douanes) sont faites et on peut rester encore 48h dans les eaux territoriales de Sainte Lucie. Le lendemain, après avoir fait le plein de gasoil, nous longeons la côte sous le vent et nous allons nous mettre sur corps mort à l'anse Cochon (il est interdit de poser son ancre pour la protection des coraux). Les hommes partent explorer les fonds marins avec masque, tuba et palmes. Les enfants sont émerveillés de voir leurs premiers poissons tropicaux, poissons perroquets, chirurgiens, trompettes, et "bagnards" à rayures jaunes et noires verticales. Les boat boys viennent nous voir et l'on achète deux noix de coco royales, elles contiennent uniquement de l'eau à boire, et sont très rafraîchissantes.


Dégustation de noix de coco royale

Notre première langouste!

Au crépuscule, une barque de pêche à moteur nous accoste, et nous propose une langouste d'environ 1kg pour 60EC, et nous la négocions finalement 50EC (on aurait pu faire beaucoup mieux, mais c'était la première!). Le problème c'est que je n'en ai jamais cuisiné, mais bon, je sors mon bouquin de cuisine "Et vogue la cambuse", ça n'a pas l'air compliqué, il y a 2 solutions: juste l'ébouillanter vivante! ou la couper en deux directement et la mettre sur le barbecue. Nous choisissons donc la première solution, et nous y arrivons sans trop de mal, mais la prochaine fois nous mettrons le ciré pour nous protéger des éclaboussures d'eau bouillante! Nous la dégustons au dîner, accompagnée de bananes plantain, ignames et autres racines locales, ainsi que la sauce locale "banana ketchup", le tout arrosé d'un petit vin canarien, c'est un vrai délice! Évidemment, Romain adore, quant à Bastien il n'aime que les pattes! Au début de la nuit, on voit de curieuses lumières s'allumer et s'éteindre dans la forêt tropicale qui nous entoure, il y en a partout, c'est assez gros, on dirait des lampes de poche clignotantes. Ce n'est pas l'effet du vin, on apprendra plus tard que ce sont des espèces locales de lucioles, c'est impressionnant! Le phénomène s'arrête plus tard en soirée. On va se coucher de bonne heure car le réveil doit sonner à 4h du matin. En effet, la prochaine étape, l'île de Bequia, est à 61 miles nautiques au sud, et nous voulons éviter une arrivée de nuit.

A suivre ...

Bastien Raconte

Deux semaines à Sainte Lucie!

J'ai bien aimé Rodney Bay marina (à cause de Noël et du réveillon). Nous nous sommes fait aussi de nouveaux copains qui s'appellent Sam et Jo des anglais, et aussi des petits hollandais. Nous allons quelques fois jouer sur leur bateau et d'autres fois c'est eux qui viennent avec Jason. A Saint Lucie, il y a un bar avec une piscine et nous allons nous y baigner presque tous les jours. Le 23 décembre nous sommes allés faire une visite guidée de l'île. Nous avons vu Marigot bay et les 2 pitons (petit piton et grand piton). Nous sommes allés nous baigner sous une cascade où je me suis fait un bleu (à cause de la cascade). Et quand nous arrivons au volcan de la soufrière, nous sentons une odeur très désagréable, ça pue le soufre! et après nous rentrons. C'était très joli! En partant nous allons à Anse Cochon (ce n'était pas sale). A Anse Cochon, nous avons plongé et nous avons vu des poissons trompettes, des chirurgiens, des gros perroquets, et une sorte de poissons dont je ne connais pas le nom, alors je vais vous le décrire: il était rond avec un long nez en forme de pic, mais ce n'était pas un espadon! Et pour finir, des boat boys viennent nous vendre des noix de coco à boire, et une langouste (qui était délicieuse), ma première de la vie!


 

Les photos de Sainte Lucie